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Ce texte a initialement été publié par la Vitrine technologie-éducation sous licence CC BY-NC-SA 3.0, avant la création d’Éductive.

En collaboration avec Anne-Marie Cinq-Mars


Un esprit sain dans un corps sain

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé constitue « un état complet de bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».

Pour rester en santé, il faut donc considérer ses habitudes de vie et les modifier au besoin pour y inclure, entre autres, de saines pratiques alimentaires et de l’activité physique. Par activité physique, l’OMS désigne tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques, qui requiert une dépense d’énergie. Ce qui comprend les mouvements effectués en travaillant, en jouant, en accomplissant les tâches ménagères, en se déplaçant et pendant les activités de loisir. Atteindre l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé impose donc de ne pas limiter son activité physique à de seules séances hebdomadaires !

Attention, cependant. Le terme « activité physique » ne doit pas être confondu avec l’expression « faire de l’exercice », qui est une sous-catégorie de l’activité physique, plus délibérée, structurée, répétitive, et qui vise à améliorer ou à entretenir un ou plusieurs aspects de la condition physique. Que le niveau d’intensité soit modéré ou plus fort, l’activité physique comporte des bienfaits pour la santé.

L’activité physique, un repoussoir pour les étudiants ?

De tout temps, pour beaucoup d’élèves, la pratique des différentes formes d’activité physique se déroule essentiellement pendant leur cours… d’éducation physique. Cela dit, l’obligation de performer dans une discipline qui ne les intéresse pas toujours peut rendre les séances interminables pour certains d’entre eux.

Aujourd’hui, les choses peuvent changer. Les applications de motivation et de suivi d’activités sportives qui pullulent sur nos téléphones dits intelligents et autres équipements électroniques offrent de nouvelles perspectives permettant de renouveler la façon d’enseigner une discipline mal-aimée.

La technologie comme incitatif ?  

L’ajout et l’utilisation d’équipement en technologie sportive auraient-ils vraiment un effet d’entraînement chez les étudiants des cours d’éducation physique ? Verrait-on s’accroître leur motivation ? Un site Web de suivi, une montre intelligente, un bracelet santé ou un des nombreux modèles de cellulaire intelligent serviraient-ils d’incitatifs à bouger ? En quoi cette utilisation pourrait-elle aider ? Quelles seraient les répercussions au-delà de la technologie, c’est-à-dire des plateformes en ligne, des applications et des équipements électroniques ? Et quelles seraient les contraintes que leur utilisation imposerait tant aux étudiants qu’aux enseignants ?

Contraintes possibles

  • Diversité d’activités : Certains étudiants apprécient le hockey, d’autres adorent faire du vélo ou de la course à pied, alors que pour certains, il s’agit avant tout de pratiquer le yoga.
  • Disparité de temps : Avez-vous remarqué à quel point nos préférences peuvent varier ? Certains pratiquent leurs activités avant de partir pour l’école (ou le bureau), alors que d’autres préfèrent exercer leur art en soirée. Sans parler de ceux qui bougent après un repas en milieu de journée.
  • Disparité d’évaluation : Comment estimer les efforts fournis lors de ces différentes activités ? Certaines sont basées sur des distances, comme le cyclisme ou la course à pied, alors que d’autres le sont sur le temps, comme la course à pied ou une séance de yoga. Devrait-on comparer une heure de yoga et une heure de karaté ?
  • Diversité technologique : Comment gérer la multitude de plateformes de suivi de performance, d’applications s’exécutant aussi bien sur une montre ou un téléphone intelligent que sur un bracelet santé, tous propulsés par des systèmes d’exploitation variés : Android, iOS, Windows, MacOS, Linux ?

Dehors, les salles de classe !

Par ailleurs, jusqu’à aujourd’hui, les cours d’éducation physique se déroulaient dans un contexte d’encadrement : période de temps assignée (45 minutes, par exemple), lieu physique déterminé (piscine, gymnase, salle d’exercices). Avec l’apport des technologies sportives, il devient possible de sortir l’étudiant d’un cadre limité. Devrait-on accorder la même valeur « éducative » à la demi-heure de vélo ou à la séance de yoga effectuées après les cours ou pendant la soirée, qui pourraient être comptabilisées grâce au bracelet connecté porté par l’étudiant ou par l’application installée sur son téléphone intelligent ?

Du point de vue de l’enseignant se pose donc la question du relatif contrôle de la réalisation effective des activités demandées en dehors des cours… et par la bonne personne.

Du point de vue des étudiants se pose la question de la motivation intrinsèque et extrinsèque en ce qui a trait à une telle recommandation de la part d’un enseignant.

Appel à tous

À la lumière de ces énoncés, la technologie sportive dans les institutions d’enseignement a-t-elle sa raison d’être ? Nous avons besoin d’être éclairés. La VTÉ lance donc un appel à tous afin de joindre les irréductibles des pratiques et technologies sportives… et les autres ! Pas besoin d’être un athlète accompli, d’avoir couru de marathon ou vaincu un sommet ! Si le sujet vous intéresse, si déjà vous souhaitez bouger, courir, monter ou descendre les escaliers, faire du yoga, de la course, des arts martiaux ou du vélo, nous voulons connaître votre point de vue sur le sujet. Et vous pouvez vous impliquer sans avoir d’équipement sophistiqué [1] !

Êtes-vous prêts à nous suivre ?

  • À faire vos premiers pas en installant un podomètre dans votre téléphone intelligent afin de partager votre engouement ainsi que vos appréhensions lors de l’utilisation des services tels Google Fit ou Apple Santé ou d’une application spécialisée ?

  • À tester concrètement l’utilisation de fonctions de géolocalisation ?

  • À vivre et partager votre point de vue sur l’exploitation de vos données personnelles recueillies par de tels services ?

Vous pourrez ensuite partager vos progrès, vos réalisations et vos réflexions dans la section « Commentaires » de notre site Web.

À vos marques, prêts… Partez !


[1] À titre d’exemple, voici quelques suggestions de sites Web, de maques d’équipement et d’éditeurs d’applications sportives, de santé et de mieux-être : Fitbit, Garmin, Runtastic, RunKeeper, Endomondo, MapMyRun, Strava, NikeFuel, etc., pour ne citer que quelques marques d’équipement et d’éditeurs d’applications sportives, de santé et de mieux-être.

À propos de l'auteur

Christophe Reverd

Chargé de cours en gouvernance des technologies de l’information (TI) à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.

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