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8 novembre 2010

Des ateliers Via en gestion en Abitibi-Témiscamingue

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Le cégep de l’Abitibi-Temiscamingue dessert une clientèle au territoire étendu. La conseillère pédagogique Marie-Josée Tondreau en éprouve la réalité lorsqu’elle désire joindre un enseignant hors du campus de Rouyn-Noranda et qui serait à Val-d’Or ou Amos (pour les campus), Ville-Marie ou La Sarre (pour les centres de formation). Cette réalité concerne également l’enseignement régulier et la formation continue. Aussi l’offre de formation en ligne ne cesse d’augmenter et le réseautage social de s’étendre pour répondre aux besoins du milieu.

Contexte de la formation

Les ateliers de formation en ressources humaines que j’ai offerts ont rendu un grand service à plusieurs entrepreneurs provenant de partout en région. Ils étaient au rendez-vous un soir ou deux par semaine pour des séances de 3 h 30.

Que ces gens puissent suivre une formation directement de la maison ou de leur bureau est considérable! Ces professionnels ont des journées de plus en plus chargées.

La formation en vidéoconférence lève d’autres obstacles. Le volume de participants est souvent insuffisant dans notre contexte régional pour que le Collège puisse offrir des formations sur mesure dans chaque ville. Nous avons un très grand territoire à couvrir. La formation en ligne est alors une solution.

Atlas de l’Abitibi-Temiscamingue permettant de localiser certains des centres de formation et établissements collégiaux sous la responsabilité de la conseillière pédagogique.

Exploiter une plateforme d’enseignement synchrone : un défi pour les enseignants

L’impact d’un tel contexte pédagogique sur l’enseignement est réel et soulève des questions dont je n’ai pas encore les réponses:

  • Force-t-il à revoir nos méthodes de transmission des savoirs?
  • Comment doit-on s’y prendre?
  • Qu’advient-il des méthodes traditionnelles d’enseignement?
  • Comment évaluer les compétences acquises?

Mon cheminement dans l’univers virtuel

Mon aventure a commencé lorsque j’ai rencontré Mario Gonthier, conseiller pédagogique de la formation continue, à Val-d’Or. Nous avons discuté des contenus et du matériel de cours nécessaire. Nous cherchions à bien comprendre les attentes des participants.

Par la suite, Marie-Josée Tondreau, conseillère pédagogique TIC au Collège, m’a présenté les outils Internet disponibles et nous avons retenu la plateforme d’enseignement VIA (Le cégep de l’Abitibi-Témiscamingue possède son propre serveur VIA). Marie-Josée m’a donné une formation et des suggestions de stratégies pédagogiques pour la formation en ligne. Les étudiants peuvent avoir tendance à croire qu’ils sont devant la télé, et qu’ils n’ont qu’à écouter passivement la formation. C’est loin d’être le cas!

Le soutien technique aux premiers cours

J’ai amorcé ma première formation avec une classe de 24 étudiants. J’ai utilisé plusieurs outils pour inciter ceux-ci à participer : le tableau blanc, les outils d’annotation pour les remue-méninges, la présentation de vidéos, des liens Internet, le dépôt de documents, le courriel interne et les sondages. La formation s’est faite sans anicroche. La participation des étudiants a été surprenante!

Le soutien technique aux participants a été pris en charge par Marie-Josée Tondreau. Marie-Josée nous a offert son accompagnement pour les trois premières formations, ce qui a été rassurant pour nous. Les participants doivent vérifier la qualité de leur communication Internet dans Via ainsi que l’accès aux documents d’atelier. Pendant ce temps, je peux réviser le parcours et les objets d’étude du cours en gardant bien en tête mes stratégies pédagogiques.

Interface d’accueil dans Via servant à la gestion des groupes.

Présentement, le cégep peut accueillir 25 participants par séance (correspondant à autant de sièges dans Via). Nous avons fait une association avec le groupe GIRAT (groupe de plusieurs commissions scolaires de la région, du cégep et de l’université) pour acquérir 100 sièges communs et répartir les coûts de la facture.

Les expériences des cours subséquents

Comme l’expérience de la première séance de cours fut concluante, nous avons décidé, Marie-Josée et moi, de tenter d’autres expériences.

Nous avons créé des équipes. Les outils de collaboration de la plateforme VIA ont permis aux étudiants de réaliser un travail en commun que le délégué, choisi par l’équipe, a présenté à la classe. Cette expérience fut très stimulante. Je pouvais intervenir durant le travail de chacun de ces groupes. La collaboration des étudiants fut fantastique.

La gestion des groupes ne s’est toutefois pas faite sans peine. Au début, il a fallu que je réagisse rapidement aux effets des absences! D’ailleurs, plusieurs de ces absences étaient liées à des problèmes d’inscription. Je devais absolument m’assurer que personne n’était privé du travail d’équipe et ne travaillait isolément. Tous devaient pouvoir profiter des échanges. Il est donc essentiel de s’assurer que la liste des inscrits soit fidèle.

L’absentéisme a été toutefois un problème. Il a même semblé augmenter, comparativement à un enseignement traditionnel. Nous nous sommes penchées sur la question, Marie-Josée et moi. Et nous avons fait le constat que cela ne provenait pas de contenus de cours (jugés intéressants) ni d’un manque de dynamisme (activités et interactions suffisantes). Les étudiants présents au cours nous disaient que le cours était vraiment agréable. Alors, il a fallu chercher une autre cause…

L’effet pernicieux du mode revoir

« Pourquoi me présenter à une formation si je peux la revoir quand je veux? »

Ce commentaire nous a mis sur la piste. Nous étions bien informées des pièges de cette fonctionnalité de Via et des mesures à prendre.

J’ai alors rencontré mes étudiants, virtuellement, bien sûr. J’ai fait valoir pourquoi la participation et le travail en commun étaient essentiels. L’usage du mode revoir ne doit être qu’un outil de révision. Ce n’est pas un cours sur vidéo que l’on désire offrir. Ces stratégies ont fort heureusement contribué à la diminution du nombre d’absents.

Une expérience qui se renouvelle

Nous avons repris la formation en ligne en octobre. Je suis très heureuse de voir que je suis moins stressée et beaucoup plus fébrile de recommencer. Notre préparation est plus adéquate et nos étudiants sont mieux préparés dès la première formation. Marie-Josée continue toujours son soutien avec mes étudiants et moi. Comment refuser d’embarquer dans cette belle aventure?

Avez-vous fait des expériences avec des plateformes d’enseignement semblables? Avez-vous vous-même bénéficié d’un accompagnement pédagogique de votre conseiller TIC? Faites-nous part de vos expériences.

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Langlois Jacqueline
Langlois Jacqueline
24 novembre 2010 14h48

Bravo! Quel beau récit. Je félicite l’audace de Marie-Josée. Donner des cours de gestion en ressources humaines en ligne…Bravo!!

Charles Martel
Charles Martel
24 novembre 2010 14h58

Félicitations Marie-Josée!
Des profs passionnés prêts à s’investir dans des nouvelles technologies, méthodes et stratégies pédagogiques sont rares. Et que dire du soutien que nous avons au Cégep dans ce domaine… que demander de mieux 😉