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11 janvier 2015

GeoGebra : Donner vie aux mathématiques

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

J’utilise le gratuiciel GeoGebra depuis déjà 5 ans. Simple et facile à intégrer en classe, il me permet d’incorporer des éléments kinésiques et visuels à l’enseignement des mathématiques. Cela rend le travail avec les fonctions, les vecteurs ou les graphiques beaucoup plus pratique et intuitif, voire incarné.

GeoGebra

J’ai pris connaissance du gratuiciel GeoGebra il y a déjà plusieurs années, lorsque j’étais auxiliaire d’enseignement à l’UQÀM. À cette époque, j’aidais de futurs enseignants en mathématiques au secondaire à utiliser le logiciel dans un but pédagogique. J’ai tellement apprécié l’expérience que j’en ai fait un sujet de mémoire, dans lequel je navigue depuis plus de 2 ans, sur l’étude des limites à l’infini de fonctions rationnelles avec aide du logiciel GeoGebra.

GeoGebra permet d’incorporer des éléments kinésiques et visuels à l’enseignement des mathématiques

Je suis actuellement en rédaction de mon mémoire et chargé de cours en mathématiques au Collège LaSalle. J’ai eu différentes charges dans les deux dernières années pour les cours de Calcul différentiel, Calcul intégral, Algèbre linéaire et géométrie vectorielle, Statistiques pour informatique et gestion, Méthodologie quantitative, etc. Les maths sont souvent considérées comme étant trop abstraites. Dès mon arrivée au Collège LaSalle, j’ai cherché une nouvelle façon d’explorer les concepts mathématiques en classe. Étant donné le sujet de mon mémoire, l’utilisation de GeoGebra allait de soi!

L’intégration est simple et appréciée des étudiants.

Calcul 1 et 2

Il est certain que mon expérimentation pour mon mémoire a été une source d’inspiration pour créer diverses activités en Calcul 1. Le logiciel est assez intuitif et facile à utiliser. Il permet de tracer les fonctions avec les axes appropriés et de les bouger, de « zoomer » sur certains éléments de celles-ci, d’étudier en quelque sorte la fonction sous toutes ses coutures. Cela permet de voir aisément les limites des fonctions. De plus, on peut tracer des tangentes à des points tout en voyant les pentes. Ces deux éléments facilitent la manipulation des fonctions par l’étudiant, un élément kinésique de l’apprentissage qui aide à rendre les mathématiques plus concrètes.

Un calculateur symbolique est aussi compris avec ce gratuiciel. Celui-ci permet de calculer les limites, les dérivées et les intégrales sans difficulté. En Calcul 2, on peut pratiquer les intégrales comme un calcul d’aire, mais on peut aussi analyser les sommes de rectangles à gauche, à droite, et même analyser les sommes de trapèzes pour comparer le tout avec l’intégrale réelle.

En réservant un laboratoire informatique, les étudiants de ces deux cours ont pu réaliser différentes expériences autour des sujets précédemment cités. GeoGebra est une application disponible sur tablette et téléphone intelligent. Les étudiants peuvent ainsi faire certains tests et travaux avec cet outil en classe, mais aussi à la maison. Ils peuvent ensuite m’envoyer leurs exercices sous forme de fichiers à partir d’Omnivox.

Exemple d’exercice en Algèbre Linéaire fait avec GeoGebra

Algèbre linéaire

À la session d’automne 2014, j’ai commencé à intégrer des laboratoires GeoGebra à mes classes d’Algèbre linéaire. En équipe, les étudiants peuvent explorer des problèmes de la vie courante en version papier et tenter ensuite de les traduire en vecteurs sous GeoGebra. Les notions de somme, de soustraction, de multiplication par un scalaire et de représentants prennent toutes un certain sens. Le logiciel permet de jongler avec les vecteurs, de créer des représentants et même de déplacer les vecteurs dans le plan XY. Avec des outils de mesure, de mesure d’angles, de vérifications, on peut s’assurer de la quasi-validité de nos réponses. On peut aussi traduire du plan cartésien au plan polaire ou même travailler en coordonnées complexes et explorer les équations de droites sous toutes leurs formes (cartésienne, fonctionnelle, vectorielle, paramétrique, etc.), en 2 dimensions.

Plusieurs utilisations intéressantes

En statistiques ou en méthodes quantitatives, on peut utiliser GeoGebra pour l’enseignement de différentes lois comme la loi normale, le khi-carré, etc. De mon côté, je l’utilise principalement afin d’illustrer la régression et la corrélation linéaire. Lors de différents laboratoires ou même de travaux de session, les étudiants peuvent utiliser le logiciel pour illustrer le lien entre 2 séries de données quantitatives dans un graphique de type nuage de points. Le logiciel permet de façon assez efficace et intuitive de calculer les coefficients de corrélation et détermination. De plus, les différentes équations de régression linéaire s’affichent aisément. Le menu statistique du gratuiciel permet de visionner différents graphiques pour une série de données, comme le diagramme à bâtons et tiges, le diagramme de quartiles, l’histogramme, etc. GeoGebra permet aussi une étude approfondie des différentes lois statistiques et de la régression linéaire tout en faisant une prédiction (évaluation). Ici encore, le logiciel permet une plus grande malléabilité des données avec lesquelles les étudiants travaillent et fournit un support visuel qui facilite à la fois le travail de l’enseignant et l’apprentissage des étudiants.

Pourquoi l’utiliser?

Le logiciel est gratuit et disponible dans la langue de votre choix. Il est disponible sous MAC, PC et différentes tablettes de type Android ou iPad. La plupart des plateformes sont aptes à le recevoir. Il est aussi accessible en ligne. Les garçons apprécient les gadgets informatiques un peu plus et l’adoptent plus facilement, mais les filles l’apprécient également!

Après plus de 5 ans d’utilisation, je ne regrette pas l’intégration pédagogique de GeoGebra en classe. Très souvent, les concepts étudiés avec celui-ci sont mieux compris et appliqués par la suite et ce, peu importe le cours et le type d’étudiant qui en fait usage.

À propos de l'auteur

Charles Laporte

Charles Laporte enseigne les mathématiques au Collégial international Sainte-Anne depuis l’automne 2023. Auparavant, il a été enseignant de 2010 à 2011 au Cégep André-Laurendeau en mise à niveau en physique et en création de sites internet en html. De 2011 à 2022, il a été enseignant au Collège LaSalle en mathématiques, en bureautique, en économie, en astronomie et en réseaux sociaux. À l’été 2022, il a été consultant en technopédagogie au Cégep Marie-Victorin. Puis, en 2022-2023, il a été conseiller pédagogique au Collège de Rosemont en formation continue pour les programmes de Big Data en finance et Programmation orientée objet et technologies Web. Pendant la même période, il a également enseigné Cégep Édouard-Montpetit en mathématiques et en méthodes quantitatives.

Charles Laporte a complété des études universitaires en mathématiques, profil météorologie. Il a une maîtrise en didactique des mathématiques qui porte sur l’utilisation de GeoGebra en mode collaboratif en Calcul différentiel et intégral.

En 2022, Charles Laporte a animé un atelier au sujet des examens à logiciel et notes de cours ouverts. Il a également coécrit 2 chapitres sur l’enseignement comodal dans des publications des Presses de l’Université du Québec (sous la direction de Nolla, Samson et Lafleur et de Lafleur et Samson). De plus, il anime des ateliers sur l’utilisation de GeoGebra et d’Excel en enseignement au postsecondaire.

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10 Commentaires
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Lucie delcroix
Lucie delcroix
10 mars 2015 10h24

Bonjour, un étudiant dyslexique du supérieur demande à son professeur l’autorisation d’utiliser le géogébra en math et en physique afin de contourner son handicap lié à l’écrit car les professeurs ne veulent pas l’interroger à l’oral. le refus est motivé comme suit :  » Les possibilités du calcul symbolique de géogébra apportent sur la résolution des exercices posées des informations qui sont de nature à en atténuer la difficulté. En termes pédagogiques, les savoir et savoir-faire à contrôler sont différents selon que l’étudiant peut ou non utiliser géogébra » Il me semble pourtant qu’il est possible d’utiliser géogébra sans les calculs symboliques si c’est considéré comme trop « avantageux » pour l’étudiant. Qu’en pensez vous? merci d’avance

Lise Vaillancourt
Lise Vaillancourt
25 mars 2015 15h19

Bonjour

mon fils a des traits dyspraxique. Donc des difficultés avec les maths. Est-ce que ce logiciel pourrait lui être utlile pour le cours de statistique au cegep?
si oui qui pourrait nous aider à l’utiliser, l’installer, nous conseiller. Je suis sur la rive sud de montréal.

merci beaucoup

Olivier Turcotte
Olivier Turcotte
10 novembre 2015 3h17

Bonjour,

Je m’intéresse beaucoup à l’utilisation de Geogebra au collégial. Serait-il possible de jeter un coup d’œil à votre recension des écrits ou du moins votre bibliographie?
Cordialement

Xavière Remacle
Xavière Remacle
12 août 2016 9h22

Géogebra est le logiciel indispensable pour les élèves dyspraxiques! Un très bon choix? Des conseils sur mon site: http://www.ordys.be

PAPE SAMBA THIAM
PAPE SAMBA THIAM
17 janvier 2018 14h06

Je voudrai demander comment peut-on élaborer une situation d’apprentissage en arithmétique propice à l’utilisation des TICE avec GeoGebra