Processus d’évaluation des apprentissages en enseignement supérieur

L’évaluation en enseignement supérieur est un processus systématique de recherche d’information. Comme l’ont écrit Julie Lyne Leroux et Louise Bélair dans Évaluer les compétences au collégial et à l’université: un guide pratique, le processus se déroule en 4 étapes:

1. l’intention
2. la mesure
3. le jugement
4. la décision

Ce processus dit «classique» de l’évaluation des apprentissages transcende les programmes (formation régulière et formation continue) et les types de formation (salle de classe, laboratoire, stages, etc.). Ce processus «comprend des opérations qui s’articulent les unes à la suite des autres» (Leroux, 2016, p. 172).

L’intention: planifier l’évaluation

La 1re étape du processus d’évaluation consiste à planifier l’évaluation des apprentissages dans le cadre d’un cours.

Cette 1re étape s’amorce au moment de rédiger le plan de cours. Cette étape exige d’établir des liens cohérents entre ce qui sera enseigné, ce qui sera appris et ce qui sera évalué.

La planification de l’évaluation prend en compte les décisions consignées dans les documents institutionnels adoptés par l’établissement d’enseignement, le programme et le département auquel est rattaché l’enseignant:

• documents du programme:
  • profil de sortie
  • plan-cadre
  • plan de cours
  • etc.
• politique institutionnelle d’évaluation des apprentissages (PIEA)
• politique départementale d’évaluation des apprentissages (PDEA)
• autres documents ( le projet éducatif, par exemple) et politiques adoptées par l’établissement (la politique de la langue, par exemple)

La 2e étape du processus d’évaluation est la plus près de la pratique de l’enseignant. Elle consiste à:

• concevoir les moyens et les méthodes (travaux, consignes, instruments, etc.) pour la passation de l’évaluation
• collecter les informations disponibles pour chacun des élèves

La 3e étape du processus d’évaluation est le jugement.

Le jugement occupe une place centrale lors de la correction des travaux de chacun des élèves. Le jugement de l’enseignant consiste à donner un avis sur la progression ou l’état de réalisation des apprentissages, à la lumière des diverses informations recueillies et interprétées (Leroux, 2016).

Lorsque l’évaluation est menée dans une intention formative, la correction permet de formuler des rétroactions (commentaires, annotations, etc.) dans le but d’aider et de soutenir les apprentissages de l’élève.

Lorsque l’évaluation est menée dans une intention sommative/certificative, la correction vise à porter un jugement sur le niveau de compétence en vue de communiquer un résultat ou une notation.

Lorsque les tâches à réaliser sont complexes, les instruments d’évaluation (par exemple, une grille d’évaluation à échelle descriptive) vous permettent d’interpréter les informations recueillies «dans le but de prendre une ou des décisions qui pourront être argumentées et justifiées» (Chaumont et Leroux, 2018, p. 28).

La 4e étape du processus d’évaluation consiste à prendre une décision et à communiquer un résultat. L’étape de la décision est consécutive aux 3 étapes précédentes. Elle s’inscrit dans le prolongement des autres étapes réalisées avec rigueur.

Selon l’intention d’évaluation, la décision peut être menée à des fins pédagogiques (planifier de l’aide à fournir pour soutenir l’apprentissage) ou administratives (fournir une note ou un résultat pour le bulletin).

La communication des résultats doit s’appuyer sur des valeurs comme:

• la concertation
• la transparence
• l’équité
• la justesse

• Vous vous questionnez sur les étapes du processus d’évaluation des apprentissages en enseignement supérieur.
• Vous vous interrogez les valeurs qui vous guident à travers le processus d’évaluation des apprentissages.
• Vous vous demandez quels sont les principes, les valeurs et les règles énoncées dans la PIEA de votre établissement qui vous orientent dans le pilotage de l’évaluation des apprentissages.
• Vous vous questionnez sur les exemples qui vous guident pour trouver des pistes pour améliorer votre pratique.
• Vous vous demandez comment formuler les critères et les indicateurs qui seront consignés dans la grille d’évaluation.
• Vous vous interrogez sur les biais qui interviennent lorsque vous corrigez les travaux de vos élèves,
• Vous vous demandez si le résultat communiqué à chacun de vos élèves est juste et équitable.