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27 novembre 2017

Inverser sa classe de manière profitable : compte rendu d’un article paru dans Pédagogie collégiale

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Depuis quelques années, Profweb publie régulièrement des textes au sujet de la classe inversée. Alors que les outils technologiques utiles pour intégrer cette approche sont de plus en plus disponibles et faciles à employer, il semble qu’un nombre croissant d’enseignants soit tenté par la pédagogie inversée.

À l’automne 2016, Dave Bélanger, conseiller pédagogique au Cégep de Sainte-Foy, a publié dans la revue Pédagogie collégiale un article sur les conditions gagnantes pour optimiser l’efficacité de la classe inversée.

Je reviens ici sur certains passages clés de cet article très intéressant.

Y aller par étape

À cause de la charge de travail associée à l’implantation de la classe inversée, Dave Bélanger recommande aux enseignants désireux de tenter l’expérience de commencer, par exemple, par inverser une seule leçon. Cela permet de se faire la main!

De plus, Dave Bélanger rappelle que la classe inversée est une stratégie d’enseignement comme les autres, et non « une religion ». Pour éviter un effet de saturation, il ne faut pas hésiter à articuler la classe inversée avec d’autres stratégies d’enseignement.

Planifier soigneusement l’inversion de la classe

Après avoir établi les objectifs d’apprentissage, l’enseignant doit départager les contenus qui seront vus :

  • Durant l’activité préparatoire (tâches que l’étudiant doit accomplir avant de se présenter en classe)
  • Durant le temps de classe

L’activité préparatoire

Durant l’activité préparatoire, l’étudiant doit être actif cognitivement. Il ne suffit pas de lui demander de visionner quelques vidéos.

Si l’étudiant doit visionner des vidéos, Dave Bélanger écrit qu’on pourrait lui demander de produire un schéma de concepts, de rédiger un résumé ou de répondre à des questions. Cela lui permet de se laisser des traces d’apprentissage, qui lui seront utiles dans la classe.

Pourquoi ne pas intégrer des questions directement dans les vidéos? À cette fin, l’outil H5P pourrait vous être utile! L’outil H5P permet d’intégrer des questions dans une vidéo (créée par vous-même ou trouvée sur YouTube ou ailleurs). L’étudiant peut y répondre et obtenir une rétroaction instantanée.

J’ai enregistré une vidéo sur les supports possibles pour diffuser et organiser les documents utiles dans une classe inversée, puis je l’ai enrichie à l’aide de H5P.

Dave Bélanger explique que, lors de l’activité préparatoire, l’étudiant doit pouvoir autoévaluer ses compétences.

Le récit de Katie Duhamel sur son utilisation des leçons de Moodle offre un excellent exemple d’activités préparatoires très efficaces qui ne sont pas des vidéos. Les leçons que Katie Duhamel crée dans Moodle permettent à ses étudiants d’apprendre et de s’autoévaluer de façon ludique.

Le déroulement en classe

Comme l’écrit Dave Bélanger, au début d’un cours, il faut faire un bref retour sur l’activité préparatoire, mais il ne faut pas reprendre l’enseignement complet. Sinon, les étudiants ne verront plus l’intérêt de faire le travail préparatoire.

Pour qu’une classe inversée soit pleinement efficiente, les cours en présence devraient être consacrés le plus possible au transfert des apprentissages – ce qui peut notamment se faire grâce à la résolution de problèmes complexes faisant appel à des situations authentiques. Dave Bélanger

En classe, les étudiants doivent être actifs et avoir l’occasion d’interagir avec leurs collègues. Dans son article, Dave Bélanger cite des chercheurs1 ayant observé que la principale force de la classe inversée résidait précisément dans cette utilisation de la pédagogie active en classe.

Produire du matériel efficace et original

Comme l’écrit Dave Bélanger, dans la classe inversée, les activités préparatoires ne passent pas nécessairement par des vidéos. On pourrait aussi, par exemple, proposer des lectures préparatoires aux étudiants (en s’assurant qu’elles soient adaptées à leur niveau). Toutefois, les vidéos ont l’avantage de pouvoir « animer » les éléments plus complexes et abstraits. Et ce, même si l’esthétique des vidéos que l’on fait nous-mêmes est souvent peu flamboyante.

Le professeur est le mieux placé pour savoir quel vocabulaire utiliser et sur quelles notions s’attarder compte tenu de son expérience. Les étudiants apprécient aussi le fait que c’est leur professeur qui s’adresse à eux. Dave Bélanger

Si la réalisation de capsules vidéo vous intéresse, je vous invite fortement à consulter le dossier que Profweb a publié sur ce sujet. Écrit par 4 enseignants, ce texte vous fournira de nombreux conseils pratiques pour réussir les vôtres! Vous y découvrirez différents styles de vidéo, leurs avantages et inconvénients, ainsi que plusieurs logiciels de vidéocapture d’écran pour ordinateur ou tablette.

Si vous songez à produire des vidéos, mais ne savez pas quelle méthode adopter, n’hésitez pas à consulter le répondant TIC de votre collège!

Des exemples?

Cherchez-vous des témoignages d’enseignants qui utilisent la classe inversée? Profweb a publié plusieurs textes sur le sujet. Si vous cherchez par où commencer, je vous recommande :

Pédagogie collégiale a aussi publié plusieurs textes sur la pédagogie inversée. Je vous recommande :

1 JENSEN J. L, KUMMER T. A. et D. M. GODOY P. (2015). « Improvements from a Flipped Classroom May Simply Be the Fruits of Active Learning« . CBE – Life Sciences Education, 14, 1-12, cité dans NIZET, I et F. MEYER. « La classe inversée: que peut-elle apporter aux élèves? », 2016.

À propos de l'auteure

Catherine Rhéaume

Catherine Rhéaume est éditrice et rédactrice pour Éductive (auparavant Profweb) depuis 2013. Elle est enseignante de physique au Cégep Limoilou. Elle est également auteure de différents cahiers d’apprentissage pour la physique et pour la science et la technologie au secondaire. Son travail pour Éductive l’amène tout naturellement à s’intéresser à la pédagogie numérique et à l’innovation pédagogique.

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Nicole Perreault
Nicole Perreault
12 décembre 2017 20h48

Merci Catherine pour cet article et les récits qui l’accompagnent. Je constate que cette approche pédagogique suscite de plus en plus d’intérêt dans le réseau collégial (nombre grandissant de projets). Elle s’intègre à un des modèles de formation hybride qui ont été présentés dans le cadre d’une visioconférence du CIRTA qui a eu lieu récemment. Tel que mentionné lors de la présentation, la formation hybride comporte des avantages certains : les étudiants apprécient beaucoup ce type d’approche et elle permet d’enrichir l’environnement d’enseignement et d’apprentissage. Elle comporte néanmoins des défis : reconnaissance de l’institution au regard de l’effort et du temps nécessaire pour la conception et la mise en œuvre, niveau d’habiletés technologiques des étudiants, support et formation des enseignants. Que de choses à explorer ! Joyeux Noël et bonne année Catherine !