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11 avril 2018

12 façons pour les étudiants d’utiliser leur téléphone intelligent en classe (autrement que pour texter)

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Cet article a originellement été publié en anglais.

Nous entendons souvent parler des effets négatifs des téléphones intelligents en classe. La plupart des enseignants sont d’avis que les textos, les réseaux sociaux et l’utilisation d’autres applications mobiles peuvent nuire à l’apprentissage des étudiants. Cependant, plusieurs enseignants ne réalisent pas le potentiel de ces puissants outils en éducation.

Il n’y a pas suffisamment de laboratoires informatiques pour que les enseignants les utilisent chaque fois qu’ils planifient des activités d’apprentissage intégrant les TIC. Les étudiants apportent leur téléphone en classe tous les jours : pourquoi ne pas en tirer avantage?

J’ai utilisé la technologie en classe pendant plusieurs années. Les meilleurs conseils que je puisse vous donner sont les suivants :

  • Si vous commencez tout juste à utiliser les technologies, allez-y une étape à la fois. Essayez d’abord 1 ou 2 activités par session. Ce ne sont pas toutes les activités d’apprentissage qui se prêtent bien au numérique. Planifiez votre activité TIC en vous basant sur les objectifs d’apprentissage.
  • Rappelez-vous que certains étudiants peuvent connaître un outil particulier mieux que vous. Ils peuvent se montrer très motivés pour vous aider ou aider leurs pairs pendant l’activité. Soyez humble : les enseignants ne connaissent pas tout!
  • Avant de demander aux étudiants de sortir leurs téléphones, annoncez vos couleurs. J’ai expliqué à mes étudiants que les cellulaires sont admis dans plusieurs milieux de travail, mais qu’ils doivent être utilisés de manière professionnelle. Lorsque je voyais un étudiant texter, je lui demandais s’il utilisait son téléphone de manière professionnelle. Ferait-il la même chose s’il était au travail?
  • Demandez à vos étudiants de travailler de manière collaborative à la résolution de problèmes. Cela vous permettra de contourner le fait que ce ne sont pas tous les étudiants qui ont un téléphone intelligent.
  • Enfin, apprenez à vos étudiants à exercer leur sens critique par rapport aux contenus en ligne. Voici quelques exemples de questions qu’ils peuvent se poser pour déterminer si l’information recueillie est fiable ou non.

12 manières d’utiliser les téléphones intelligents pour soutenir les apprentissages

Trouver de l’information

Vous n’aimez peut-être pas lire sur un écran de téléphone, mais cela ne dérange pas la plupart des étudiants.

  1. Vos étudiants ont-ils du mal à comprendre un concept? Ils peuvent bien sûr effectuer une recherche sur Google, mais vous pourriez aussi leur suggérer des sites ou des applications leur offrant plus d’informations. S’il existe un site web particulier que vous aimeriez que vos étudiants consultent, il est plus facile et rapide de fournir le lien sur la plateforme de votre collège (par exemple, sur Omnivox) et d’y rediriger vos étudiants.
  2. Khan Academy est un site web gratuit pour l’éducation. Il existe aussi une version mobile (pour Android ou iOS). On y trouve de l’information sur une multitude de sujets, des arts aux sciences humaines, en passant par les sciences et l’économie. Il offre également des tutoriels et des exercices.
  3. Si vos étudiants ne connaissent pas la signification d’un mot, vous pouvez leur demander de consulter un dictionnaire ou une ressource en ligne, comme le Larousse ou la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française.

Donner de l’information

  1. Divisez votre classe en plusieurs groupes et attribuez-leur un sujet de discussion à partir d’une question issue de la matière. Avant de revenir en plénière, demandez à un membre de chaque équipe d’utiliser son téléphone pour accéder à Socrative et de rédiger un résumé des réponses de son équipe. Les différentes réponses apparaîtront sur grand écran, et tous pourront les voir. Les étudiants trouvent parfois ennuyeux d’écouter les porte-parole d’équipe à tour de rôle. Socrative est plus efficace et vous permet de récupérer du temps pour commenter les réponses des étudiants et les compléter, s’il y a une information manquante.
  2. Demandez à vos étudiants d’exprimer leur opinion sur un sujet. Voici quelques récits intéressants de Profweb où des enseignants ont utilisé Twitter [en anglais] ou le blogue NewsActivist [en anglais] précisément pour cela.
  3. Une évaluation formative peut fournir à l’enseignant de l’information sur la progression et les apprentissages des étudiants. Vous trouvez des exemples inspirants sur Profweb, notamment pour utiliser un questionnaire interactif comme Formative.

Faire appel aux différents styles d’apprentissage

Les enseignants ont bien compris que les étudiants ont différents styles d’apprentissage. En variant les méthodes d’enseignement, vous pouvez rendre une matière complexe plus facile à comprendre pour eux. Il peut être compliqué de recourir à plusieurs méthodes pour chacune des activités d’apprentissage que vous préparez. Pendant la session, j’essayais plutôt de planifier 1 activité pour chaque style. Tous les étudiants avaient l’occasion d’essayer ces différentes approches, même si elles ne correspondaient pas à leur méthode préférée.

  1. Pour les étudiants de type auditif, qui intègrent mieux l’information par l’écoute, vous pouvez leur demander d’écouter une vidéo ou un balado. Ne vous inquiétez pas, vos étudiants auront sûrement leurs écouteurs avec eux!
    • Les conférences TED offrent près de 2700 vidéos d’experts issus de domaines comme l’éducation, le monde des affaires, les sciences, etc. Il en existe des centaines en français.
    • TED Ed, une plateforme développée par les mêmes créateurs, permet de partager des vidéos pédagogiques d’au plus 10 minutes qui peuvent inclure des contenus supplémentaires et des questionnaires.
    • Teacher Tube est une communauté virtuelle pour les enseignants, qui peuvent partager des vidéos éducatives facilement accessibles pour les étudiants.
  2. Pour les étudiants de type kinesthésique, qui préfèrent « apprendre en faisant » :
    • Quizlet est un outil web qui permet aux étudiants de créer leur propre matériel de révision, ce qui les rend actifs dans le processus d’apprentissage.  Ils peuvent ensuite étudier en utilisant des cartes éclair, un jeu ou un quiz, selon leur préférence.
    • Envoyez vos étudiants faire un rallye photo. Dans un cours, après une discussion sur les enjeux environnementaux et le mode de vie zéro déchet, j’ai demandé à mes étudiants de se promener sur le campus et d’identifier des problèmes de gestion des déchets. Les étudiants devaient ensuite présenter leurs photos au reste du groupe, analyser le problème et proposer des solutions possibles.
  3. Pour les étudiants de type visuel, qui apprennent mieux à l’aide d’images, de tableaux ou de graphiques :
    • Demandez aux étudiants de réaliser une carte mentale qui peut être utilisée lors d’un remue-méninges, pour la prise de notes ou la planification d’un projet. Cela peut aussi les aider à visualiser ce qu’ils sont en train d’apprendre. Pour cette tâche, ils peuvent utiliser un outil comme Mindmeister, accessible à partir du navigateur de leur téléphone (ou en téléchargeant l’application). Il existe une version gratuite.
    • Visuwords est un dictionnaire visuel gratuit [en anglais] en ligne. Il génère un schéma associant des mots et des concepts.

Montrer ce sur quoi ils travaillent

Saviez-vous que les caméras des téléphones intelligents pouvaient servir à autre chose qu’à produire des égoportraits?

  1. Les classes ne sont pas encore sans papier et il y a toujours un étudiant qui a oublié sa copie. Grâce à la caméra sur son téléphone, il peut photographier la copie d’un collègue de classe.
  2. Lorsque vous êtes à une extrémité de la classe, comment savoir ce que font les étudiants à l’autre bout de la salle? Demandez-leur de vous envoyer une photo de leur travail d’équipe. Ils peuvent aussi envoyer leur photo à tous les membres de l’équipe. Les étudiants pourront ainsi se concentrer sur les discussions de groupe plutôt que de passer du temps à tout recopier dans leur cahier de notes.

    Les étudiants d’un cours en gestion hôtelière ont réalisé une simulation pour la planification d’un mariage à leur hôtel. Voici un exemple de photographie prise lors d’une activité de remue-méninges en équipe.

  3. L’apprentissage peut se poursuivre au-delà des murs de la classe (ou de la plage horaire prévue pour le cours). Les enseignants doivent tout de même s’assurer que les étudiants font le travail demandé.

    Des étudiants du programme d’éducation spécialisée ont rencontré une représentante de la Société Alzheimer.

Plutôt que de réprimander les étudiants ou de mettre en place une approche répressive, pourquoi ne pas leur montrer à utiliser leurs appareils pour soutenir les apprentissages? Et si nous leur apprenions à utiliser leurs téléphones de façon adéquate en contexte professionnel?

À propos de l'auteure

Susan MacNeil

Elle a eu une riche carrière en éducation. Avec sa maîtrise en éducation, elle a enseigné à tous les niveaux, de la maternelle à l’université. Elle a tout de même consacré la majeure partie de sa carrière à enseigner l’anglais langue seconde au niveau collégial. Elle a donné des cours Performa et a animé des ateliers à SPEAQ, à RASCALS et à l’AQPC. Elle a également travaillé au Ministère de l’Enseignement supérieur où elle a contribué à l’évaluation des composantes générales en éducation. Elle a reçu du financement de l’Entente Canada-Québec pour divers projets de recherche. Susan a aussi reçu la Mention d’honneur de l’AQPC. Depuis sa retraite de l’enseignement, elle fait partie de l’équipe d’Éductive où elle contribue à mettre en lumière les récits d’enseignants liés à l’intégration des technologies. La peinture à l’encre de Chine lui permet de se détendre et les voyages l’énergisent.

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Nicole Perreault
Nicole Perreault
18 avril 2018 14h27

Bonjour Suzan,

Merci pour votre article sur l’utilisation du cellulaire en classe. Il est une suite fort à propos à un article paru dans Profweb intitulé Tablettes et cellulaires ont-ils leur place au cégep? http://eductive.ca/tablettes-et-cellulaires-ont-ils-leur-place-au-cegep-entretien-avec-nicole-perreault-animatrice-du-reseau-des-reptic

Votre article est également un complément intéressant à l’excellent dossier Profweb sur la gestion de classe à l`ère du numérique : http://eductive.ca/la-gestion-de-classe-a-l-ere-du-numerique-partie-1-entre-coherence-et-tolerance

En préambule, vous invitez les édudiants à exercer leur sens critique par rapport aux contenus en ligne. Je vous invite à consulter l’objectif 1.3 de l’espace ProfilTIC.ca qui propose des ressources pour les enseignants et les étudiants à ce sujet : http://www.profweb.ca/profil-tic/evaluer-la-qualite-de-l-information-trouvee#description

Merci pour toutes vos suggestions !

Jean-Claude Domenjoz
Jean-Claude Domenjoz
19 avril 2018 5h24

Bonjour Suzan, merci pour votre article qui encouragera les enseignant-e-s à oser proposer aux etudiant-e-s des usages de leur appareil. J’invite vos lecteurs et lectrices à prolonger leur lecture avec mon article «Des usages pédagogiques du smartphone en classe». Véritable «couteau suisse» (contexte de la Suisse romande…)
http://educationauxmedias.ch/des-usages-pedagogiques-du-smartphone-en-classe

Nicole Perreault
Nicole Perreault
19 avril 2018 16h48

Merci Jean-Claude pour vos suggestions d’articles : elles sont très pertinentes.

Susan
Susan
19 avril 2018 19h57

Merci a vous deux pour toutes vos suggestions!

karen broussell
karen broussell
27 janvier 2021 16h06

merci pour votre articulé, très pertinent!

Susan Mac Neil
Susan Mac Neil
27 janvier 2021 18h38

Merci Karen pour vos bons mots! Si vous utilisez une de ces stratégies en classe, je serais contente de recevoir vos commentaires.