5 astuces pour aider vos étudiants à mieux composer avec les TIC
Rédigée du point de vue enseignant, la série « 5 astuces » se veut une ressource pour les enseignants du collégial qui intègrent les technologies dans leur pédagogie au quotidien.
Dans l’enseignement collégial, les classes hétéroclites où se mélangent des étudiants aux expériences et personnalités diversifiées représentent la norme. Cette réalité se reflète dans leur façon d’appréhender les TIC. Dans cet article, j’identifie 5 situations dans lesquelles des étudiants peuvent moins bien composer avec les TIC. Je vous propose quelques pistes pour mieux intervenir auprès d’eux.
Étudiant « novice » ou qui appréhende les nouvelles technologies
Il s’agit souvent d’un étudiant ayant une expérience très limitée face aux technologies. Souvent, il ne dispose que de très peu de ressources hors du campus (pas d’ordinateur ou de connexion internet à la maison, par exemple). Il peut aussi percevoir les technologies comme une montagne insurmontable. Je pense aux étudiants qui font un retour aux études et qui ne font pas partie de la génération « branchée ».
Comment agir :
- Conserver une attitude ouverte et rester patient. En 2016, il peut être ostracisant de ne pas s’y retrouver dans des fonctions de base en informatique : il ne faut pas rajouter au malaise de l’étudiant, si tel est le cas.
- Enseigner les rudiments de l’informatique à un étudiant novice peut devenir une tâche très prenante. Une bonne stratégie pourrait être de lui indiquer les différentes ressources matérielles et institutionnelles qui sont à sa disposition afin de se familiariser aux outils utilisés en classe. Les tutoriels en ligne, souvent faciles à suivre et bien vulgarisés, sont d’une grande aide dans ces cas-là. À titre d’exemple : les capsules vidéo du Profil TIC.
Étudiant au tempérament anxieux
Ce type d’étudiant utilise la communication facilitée par les TIC afin de vous poser de nombreuses questions… les samedis… à 3h30 du matin. Il s’attend à une réponse immédiate. En fin de session ou près de la date de remise d’un travail important, il « sur-communique » avec vous pour se rassurer.
Comment agir :
- Établir un cadre clair pour la communication en dehors de la classe. Préciser les heures de disponibilité hors classe et le délai de réponse moyen en soirée et les fins de semaine.
- Encourager les étudiants à utiliser leurs outils de façon autonome et à faire appel à leurs collègues comme ressources. Un bon exemple : le forum d’aide aux stagiaires établi par le Collège O’Sullivan. Modéré par des enseignants, ce forum permet aux anciens étudiants de venir en aide aux stagiaires en répondant à leurs questions. En plus de désengorger la boîte de courriels des enseignants, cet outil valorise les finissants et favorise le réseautage !
Problèmes de compatibilité
Le jeu du chat et de la souris prend un tout autre sens lorsqu’il est question de compatibilité. Lorsqu’on fonctionne dans un environnement PC, un étudiant travaille invariablement avec un Mac, et vice-versa. D’autres semblent se spécialiser dans l’envoi de fichiers incompatibles ou impossibles à ouvrir, surtout à des moments clés de la session, faisant perdre beaucoup de temps et d’énergie à tous.
Comment agir :
- Soyez extrêmement clairs dans vos consignes, en particulier dans le format de fichier exigé et dans la méthode d’envoi.
- Privilégiez les formats moins susceptibles de présenter des problèmes de compatibilité, tels que le format PDF.
- Laissez l’opportunité à vos étudiants de vous faire parvenir un travail formatif ou à faible pondération de la même façon que le travail final. Ainsi, vous pourrez dépister les problèmes de compatibilité et intervenir rapidement auprès des étudiants concernés.
Appareils mobiles sources de distraction
Parmi vos étudiants, il en est certainement un qui soit à l’affût des dernières tendances et applications. Il suit religieusement les mises à jour de toutes ses sources d’information. Il participe à des forums, à des échanges et commente à profusion. Cet étudiant est possiblement branché sur tout, sauf votre cours ! Assis au fond de la classe, il feint d’utiliser son appareil mobile ou son ordinateur portable pour prendre des notes, mais attention! Il joue peut-être au poker en ligne ou rédige un Tweet à propos de sa nouvelle découverte culinaire.
Comment agir :
- Bien établir vos attentes face à l’utilisation des TIC en classe. Même si mettre des mesures disciplinaires en classe n’est pas toujours aisé ni plaisant, il est crucial d’être constant dans vos demandes et de ne pas laisser les étudiants vaquer à leurs occupations en ligne si elles ne sont pas liées au contenu du cours.
- Canaliser l’intérêt des étudiants pour les TIC par des activités pédagogiques. Par exemple : demander aux étudiants d’utiliser leurs appareils mobiles pour trouver la réponse à une question posée en classe, avec une application telle que Socrative.
Étudiant perpétuellement « malchanceux »
On retrouve souvent cet étudiant dans le local d’informatique, quelques minutes avant le cours, en train de traiter l’imprimante de tous les noms. Tout semble lui tomber dessus : écouteurs défectueux, cartouches d’encre vides, panne électrique, technicien parti en pause… Votre étudiant malchanceux est constamment freiné par des défaillances techniques.
Comment agir :
- Identifier la cause de ces défaillances. Sont-elles causées par une mauvaise utilisation du matériel ou par un manque de planification (par exemple, l’étudiant attend à la dernière minute pour imprimer un travail) ? Si tel est le cas, vous pouvez sensibiliser l’étudiant à ces aspects.
- Vous pouvez également l’encourager à rester calme dans de telles situations et profiter de ces accrocs pour enseigner certains savoir-être importants pour le futur. Enfin, si les pépins techniques de l’étudiant sont tout simplement causés par une série de malchances, il ne vous reste qu’à lui trouver une patte de lapin!
Peu importe le type d’étudiant auquel on enseigne, si vos attentes et consignes sont claires et détaillées et que vous savez où aller chercher du soutien, vous pourrez intervenir en amont des problèmes et vous sauver de nombreux maux de tête.
Reconnaissez-vous certaines des situations décrites ? Comment avez-vous réagi ? Avez-vous des astuces à partager ? N’hésitez pas à commenter cet article.