Françoise Marceau, membre de l’équipe Animaweb a recueilli les propos de Léo Soucy.
Lors de notre première rencontre, vous m’avez parlé du schéma actanciel. Pouvez-vous m’expliquer brièvement ce dont il s’agit ?
Jackobson a produit une grille d’analyse permettant l’analyse de textes que je trouve fort intéressante. Je l’utilise pour aider les élèves à analyser différents textes présentés tout au long du cours. Je procède graduellement au niveau de la difficulté et arrive à la fin du cours avec des textes qui intègrent deux récits différents et nécessitent conséquemment deux schémas actanciels. Je suis persuadé que cela est fort pertinent et utile pour les élèves et cela se confirme puisque certains d’entre eux me disent que le schéma leur est utile dans d’autres cours du programme pour analyser ou rédiger des textes, qu’ils comprennent maintenant l’importance du plan et font la différence avec la méthode du résumé apprise au secondaire. Je remarque d’ailleurs que les élèves qui maîtrisent les différentes étapes du schéma actanciel sont plus performants dans les autres cours de français que je donne.
Comme Profweb s’intéresse aux pratiques pédagogiques intégrant des TIC, quels liens faites-vous entre ce schéma et les technologies ?
Pour moi, la présentation du schéma actanciel constitue un moment clé du premier cours de français offert aux élèves des programmes de Sciences humaines, Cinéma et Danse. Même avant que je me lance dans l’aventure avec PowerPoint, je le présentais déjà, dans un format papier, à mes élèves. La présentation électronique du schéma me donne des appuis visuels qui en améliorent la compréhension. Par exemple, j’ai inséré des images simples et libres de droit pour illustrer les différentes étapes et j’utilise l’entrée progressive de certaines informations pour en montrer l’importance.
Je prends donc deux heures au début du trimestre pour présenter le schéma avec un PowerPoint que j’ai produit en utilisant un des modèles fournis avec le logiciel. Cela peut sembler bien simple lorsqu’on connaît toutes les possibilités du logiciel, mais pour moi le contenu primait sur la forme et je ne voulais pas passer des heures à produire un document digne des plus prestigieux concours multimédias. Je remarque d’ailleurs par l’expérience que ce supplément visuel, même s’il est simple, est fort aidant pour les élèves. Durant toute la présentation, ils écoutent mes explications, identifient clairement les étapes et prennent des notes sur le document que je leur fournis à cet effet.
Comment qualifiez-vous votre utilisation des TIC ?
Je ne suis assurément pas un fervent des technologies, mais lorsqu’un logiciel m’intéresse, j’aime me sentir compétent. Comme l’éditique m’a toujours passionné, j’utilise un logiciel de traitement de textes, mais je me suis également intéressé à Photoshop et à PowerPoint. Je me rappellerais toujours l’émerveillement d’un prof d’informatique du collège de Rimouski, où j’enseignais à l’époque, lorsque j’ai fait l’acquisition d’un Mac SE 30. Je déplaçais les mots, changeais les fontes et arrivais facilement et rapidement à appliquer des procédures que j’avais apprises lorsque je travaillais en imprimerie. J’ai tellement apprécié cet appareil que je l’utilise encore pour rédiger mes textes à la maison. Je le trouve d’ailleurs plus rapide que mon actuel portable PC.
Mon utilisation des technologies est surtout liée à l’édition de textes et d’éléments visuels. Je me décrirais comme quelqu’un qui avance graduellement, mais sûrement…
En vous appuyant sur votre expérience de plus de 25 ans, quels ont été les éléments les plus aidants dans votre appropriation des TIC ?
Je m’inscris habituellement à certains ateliers offerts au collège en lien avec mes besoins technologiques. C’est d’ailleurs, dans ce contexte, que j’ai fait des apprentissages concernant Word, PowerPoint et Photoshop. Lorsque je sors d’un atelier, je suis habituellement bien intentionné, mais la vie trépidante de la session l’emporte sur mes bonnes intentions.
Il faut également être convaincu que cela soit aidant et pertinent pour soi ou pour les élèves. Par exemple, j’ai suivi un atelier sur la correction avec Word, mais les fonctionnalités m’ont semblé si complexes que je n’ai pas mis cela en pratique.Au niveau technique, il faut également de l’aide. Ici, au collège, certaines personnes sont disponibles pour nous aider, mais je n’utilise pas beaucoup leurs services. Il me faudrait plutôt une réponse immédiate lorsque le besoin se présente, sinon je passe à autre chose.
Merci Léo d’avoir partagé ton expérience !