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10 novembre 2015

Antidote : le meilleur assistant d’analyse pour la pratique de la lecture et de l’écriture au collégial

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Il faut le dire d’emblée. Ma proposition d’intégration d’un outil logiciel d’aide à la lecture et à l’écriture ne repose sur aucun argument externe. C’est parce que les activités d’analyse du cours Écriture et littérature (601-101-MQ) s’y prêtent que je le recommande dès l’entrée. Tant mieux si les étudiants motivent leurs relectures et nourrissent leurs réflexions avec cet outil ultérieurement!

Mes meilleurs alliés : les étudiants et notre extraordinaire outil!

J’ai douté un long moment de ma capacité à intégrer Antidote dans le premier cours de la séquence de la formation générale en français. C’est un cours chargé en enseignements théoriques et références culturelles.

Pour augmenter les difficultés, les étudiants sont des entrants! Aussi, je mise sur le travail à deux lors des premiers ateliers. Il arrive que l’un maîtrise le réseau du Collège et l’autre, sa plateforme de communication et qu’à deux, on apprivoise la bête (les consignes données et le texte!).

Peu à peu, les difficultés s’aplanissent. Rien ne sert davantage que des objectifs clairs.

L’enthousiasme est palpable à la sortie des ateliers et le taux de réussite et la moyenne de classe, en nette hausse!

Un « assistant » d’analyse particulièrement actif!

Le premier défi de l’étudiant est de reconnaître adéquatement le propos du texte au programme, un texte dont les mots dénotent parfois des réalités insoupçonnées, ou pire, constituent des archaïsmes (le corpus littéraire s’étale du Moyen Âge au Siècle des Lumières). Voilà une première raison pour faire usage de la suite logicielle en classe de 101. Le professeur dispose d’autant de dictionnaires que d’étudiants et d’un phénoménal ensemble dont on verra l’apport spécifique singulier :

Étape 1 : S’approprier des concepts et une façon d’écrire

Les dictionnaires les plus essentiels? Définition et cooccurrences.

Le premier maillon de la signification à éclairer, le mot, introduit de nouveaux concepts : l’aire sémantique, la dénotation et la connotation. Que faire pour en assurer le bon maniement? Vous explorez le dictionnaire des définitions. Puis vous leur demandez de faire usage de ces notions et de les appliquer au thème du poème. Pas si simple! Essayez… Que faire pour qu’ils osent en faire des phrases? Leur faire voir les combinaisons possibles (Antidote est le seul dictionnaire de cooccurrences dont les regroupements syntaxiques couvrent, pour une bonne majorité de mots, toutes les fonctions de la phrase)!

Exploration des cooccurrences d'épithète, de complément nominal, direct ou autre du mot connotation

Exploration des cooccurrences d’épithète, de complément nominal, direct ou autre du mot « connotation »

L’expérience se répète au cours suivant. L’erlenmeyer d’Antidote est devenu familier. Les riches cooccurrences des mots « figure », « sens » et « signification » font office de symbole du travail de l’analyste. La meilleure phrase de chaque rangée sera exposée dans le document Google Docs de classe.

Étape 2 : Varier les approches du sens du sujet posé

Neuf dictionnaires actifs, dont quatre nouveaux!

La délimitation de l’aire sémantique de la question se fait lors d’une activité dirigée. Les cent minutes du cours sont nécessaires pour explorer le sujet. L’aire sémantique de l’objet d’étude, du sujet du travail et du point de vue à traiter est définie en commun en consultant neuf dictionnaires de la suite (définitions, locutions, synonymes, antonymes, cooccurrences, famille, analogies, citations, historique). Les étudiants alternent de l’un à l’autre avec la rapidité incontestable du numérique.

Étape 3 : Explorer le texte à l’étude d’un point de vue stylistique et grammatical

L’étudiant note les caractéristiques de composition de son extrait littéraire à l’aide des filtres du prisme de révision et d’inspection. Le guide d’analyse et les explications du professeur sur les filtres désignés soutiennent sa démarche (les filtres suivants sont fort utiles : pragmatique, logique, style, sémantique, catégories et conjugaisons).

Étape 4 : Comprendre les mécanismes de conception des idées

L’étudiant rédige, lors de deux activités formatives, les idées principales et secondaires de son plan de dissertation en classe sur la base de mots-clés. Il doit exploiter le dictionnaire des synonymes et des cooccurrences.

Étape 5 : Se donner une méthode de révision linguistique

L’étudiant détermine le type de fautes qu’il a commises dans sa dissertation manuscrite à partir du bilan statistique d’un petit échantillon tapuscrit d’erreurs auquel lui donne accès le prisme de correction. Il donne des explications sur ses erreurs et la preuve de la révision effectuée. Il utilise l’infobulle contextuelle, la grammaire et les dictionnaires électroniques.

Étape 6 : Se doter d’une méthode d’amélioration du style

L’étudiant améliore le style d’un compte rendu déjà soumis pour évaluation. Il peut observer la précision des informations extratextuelles, la progression des idées, l’usage de termes sémantiquement flous, de verbes ternes, de la phrase longue, de la répétition, des temps de verbes, de la première personne et des niveaux de langue.

Tutoriel portant sur l’amélioration du style

Contexte d’intégration favorable

  1. Se munir d’un logiciel de surveillance des ordinateurs de classe tel NetSupport School.
  2. Adopter une approche progressive d’intégration d’Antidote pour les entrants :
    • Les outils les plus simples d’abord (les dictionnaires)
    • Les plus complexes ensuite (les prismes)
  3. Profiter du web comme lieu de diffusion :
    Le semainier d’un site de cours épargne du temps dans l’administration des devoirs et des directives TIC. J’y abrite les tutoriels que j’ai conçus comme préalables « heureux » aux activités :

    1. Appropriation des principaux outils d’Antidote
    2. Expliquer efficacement ses erreurs avec Antidote
    3. L’amélioration du style avec Antidote

    Les fonctions de distribution des énoncés de travaux et surtout de centralisation des remises d’une plateforme numérique sont indispensables.

  4. Prévoir l’accès à un laboratoire étudiant équipé d’Antidote pour des périodes de travail additionnelles.

La suite logicielle Antidote dote la classe d’une source de motivation précieuse pour la relecture. En avez-vous vous-même constaté les effets?

À propos de l'auteure

Émilie Lavery

Elle est professeure de littérature et de français au Cégep Édouard-Montpetit. Depuis 2017, elle est repfran responsable de l’intégration d’Antidote dans différents programmes. Émilie est passionnée par la pédagogie et l’écriture, comme en témoignent ses publications sur diverses plateformes comme Profweb, Le monde en image, le CCDMD et le bulletin Clic. Ces dernières années, ses interventions dans le milieu de l’enseignement ont milité en faveur de l’adoption de mesures d’aide à la réussite issues des pratiques numériques. Outre ses projets d’Amélioration des écrits, Émilie pilote un projet Antidote pour soutenir la réussite des étudiants en situation de handicap. Elle a réalisé plusieurs vidéos pour soutenir l’intégration d’Antidote dans différents programmes ainsi qu’au Centre d’aide en français.

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Laëtitia Gagnon
Laëtitia Gagnon
18 décembre 2013 18h00

Lors de ma dernière session, j’ai, ainsi que plusieurs autres étudiants, découvert Antidote : un outil de travail en français utile et efficace. Ce dictionnaire numérique permet non seulement de corriger nos fautes, qu’elles soient grammaticales, syntaxiques ou d’usage, il permet aussi d’enrichir notre vocabulaire. Il nous amène à perfectionner nos textes avec des synonymes ou en trouvant le meilleur terme à utiliser grâce à son dictionnaire des cooccurrences. De plus, tout cela est réalisable rapidement. Bref, j’encourage fortement l’utilisation de cet outil dans les cours de français. Merci, Émilie, de nous avoir initiés à Antidote pendant nos ateliers cette session. J’en ai tiré un grand profit et je vais continuer à l’utiliser!

Mireille Francesconi
Mireille Francesconi
29 janvier 2013 15h17

Félicitations Émilie pour cet article! J’aime le fait que tu aies laissé amplement la parole aux jeunes dans la première vidéo. On sent qu’ils sont contents d’avoir découvert un outil très pratique qu’ils pourront utiliser dans plusieurs contextes. Tu avances des arguments de taille pour convaincre tout professeur de français réticent à utiliser Antidote. Malheureusement, un bon nombre d’entre eux n’ont pas accès à un laboratoire pour des classes de quarante élèves. Dans mon cas, j’essaie de remédier à cette lacune à l’aide de cours en ligne synchrones ou asynchrones.

Émilie Lavery
Émilie Lavery
29 janvier 2013 15h51

Merci Mireille! Il faut préparer l’avenir! Et il est plus proche qu’on le croit. De plus en plus de programmes offrent le DEC portable. Nous aurons un récit bientôt sur le sujet! Les laboratoires libérés pourront être offerts enfin aux programmes de la formation générale. Il faut réclamer un accès plus important à des laboratoires. Le coût des licences Antidote diminue en formule réseau ou lorsque le parc informatique est important. La cause est trop importante. Les lacunes et difficultés trop nombreuses en matière de maîtrise de la langue. Les programmes de Lettres ou de communication devraient envisager de proposer une formation sous une formule DEC portable.

Caroline Lauzon
Caroline Lauzon
7 février 2013 21h07

Merci Émilie pour ce récit! Vraiment convaincant! Dommage que les laboratoires informatiques disponibles pour les groupes nombreux soient si rares au collège! Je suis convaincue, pour l’avoir essayé à la dernière session, que cela contribue à la motivation et à la réussite. À quand le jour où nous disposerons des ressources nécessaires pour utiliser des outils stimulants comme celui-ci? Ce serait vraiment chouette pour tous nos étudiants, ne serait-ce qu’une séance ou deux par session… Bravo encore Émilie!

Marie-Eve Champagne
Marie-Eve Champagne
2 avril 2013 1h23

La session dernière, j’ai approfondi ma connaissance concernant le logiciel Antidote puisque durant presque tous mes cours de français, j’ai eu la chance de l’utiliser. Ainsi, j’ai maintenant une bien meilleure connaissance de cet outil et cela m’est très utile. En effet, je crois sincèrement qu’Antidote est un outil indispensable pour les cours de français puisque, grâce à lui, lors des ateliers que nous devions faire en classe, nous pouvions bien sûr, les remettre sans faute et en plus, en parcourant un peu plus cet outil, nous pouvions aller par exemple, dans le dictionnaire des cooccurrences, ce qui m’a permis d’avoir un vocabulaire plus varié et plus recherché. De plus, ce logiciel nous permet aussi d’enrichir nos textes à l’aide de nombreux synonymes qui nous sont proposés et de bien comprendre nos erreurs , et ce, d’une manière très rapide et claire. J’aimerais vous remercier, Mme. Lavery, de m’avoir permis d’en apprendre plus sur Antidote et j’espère qu’il sera utilisé plus souvent et par plus de professeurs de français, car pour ma part, je n’en retire que du positif.