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8 octobre 2020

8 stratégies pour améliorer la participation dans les cours en ligne

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Cet article s’inspire du contenu d’un texte publié par la fondation Edutopia: 8 Strategies to Improve Participation in Your Virtual Classroom par Emelina Minero.

Pour améliorer la qualité des discussions et la participation générale dans les cours en ligne, la fondation Edutopia a sondé une vingtaine d’enseignants pour connaître leurs bonnes pratiques, recensées sous la forme de 8 stratégies concrètes. Je les ai adaptées au contexte collégial.

Susciter la participation dans un cours en présentiel est déjà un défi en soi, mais cela l’est encore plus dans un cours en ligne. Les plateformes de visioconférence créent des obstacles supplémentaires, car il devient difficile de prévoir quand parler ou de deviner comment notre message est perçu. De plus, l’accès aux technologies (ordinateur, connexion haute vitesse) complique également les échanges spontanés. Pour contrer ces aléas technologiques, bon nombre d’enseignants ont opté pour des travaux individuels dont la remise s’effectue dans des boîtes de dépôt, ce qui limite encore plus les interactions.

Stratégies synchrones

1) La discussion en toile d’araignée

Dans le cadre d’un cours synchrone, il peut être intéressant de laisser les étudiants mener eux-mêmes leurs discussions.

Par exemple, comme activité brise-glace pour une séance synchrone, les étudiants peuvent partager leurs réponses à des questions préparatoires en lien avec leurs lectures.

Au cours de la discussion dirigée par les étudiants, l’enseignant dessine les liens entre les différents intervenants. À la fin de la discussion, l’enseignant présente son croquis qui a la forme d’une toile d’araignée. Cela permet d’illustrer les interactions et d’amorcer une réflexion chez les étudiants sur leur contribution à la conversation, la qualité de leurs interventions et leur facilité à rebondir sur les idées émises par leurs pairs.

Croquis d’une conversation à 12 étudiants.

2) Le clavardage comme outil pour valider la compréhension

Lors des premières séances synchrones, établissez des règles claires avec vos étudiants et montrez-leur l’utilité de participer et de converser dans le clavardage de votre plateforme de visioconférence.

La fonctionnalité de réaction de votre plateforme de visioconférence peut aussi être utile. Un simple pouce en bas dans le clavardage peut suffire pour vous indiquer que la matière abordée nécessite plus d’explications.

3) La classe inversée pour des discussions plus significatives

Plusieurs enseignants ont adopté une formule hybride synchrone-asynchrone qui s’apparente à la classe inversée.

Que ce soit par le biais de vidéos, de lectures ou d’activités en ligne, les étudiants ont un premier contact avec la nouvelle matière de manière asynchrone. Lorsqu’ils se retrouvent en groupe lors du cours synchrone, il peut être intéressant d’utiliser les salles de petits groupes pour résoudre des problèmes ou faire des études de cas en équipes. De cette manière, les étudiants sont actifs et l’enseignant peut mieux identifier les difficultés éprouvées par ceux-ci et réexpliquer la matière difficile.

4) Repenser le «1-2-Tous» pour Zoom

Un travail préparatoire peut être donné à faire individuellement aux étudiants avant la séance synchrone. Lors de la séance synchrone, les étudiants sont placés en petits groupes et réalisent une nouvelle étape de l’activité. Puis, un porte-parole de chaque équipe partage les éléments soulevés lors de l’activité de groupe avec le reste de la classe.

Dans l’article de la fondation Edutopia, Emelina Mireno explique comment ce genre d’activités peut être intégré à une approche d’apprentissage par projets. Cette approche peut aider les étudiants à développer leur autonomie et minimiser la gêne associée à la prise de parole en visioconférence.

Stratégies asynchrones

Pour certains enseignants, les discussions synchrones reflètent mieux les échanges qui ont habituellement lieu en classe. Toutefois, les discussions asynchrones peuvent apparaître comme plus équitables, car elles permettent aux étudiants qui n’ont pas accès à une connexion internet haute vitesse, à ceux qui ont plusieurs contraintes d’horaire ou tout simplement aux étudiants qui sont gênés de prendre la parole d’échanger tout de même avec la classe.

5) Une nouvelle version du «show-and-tell» (explication de choses)

Créer une communauté d’écriture virtuelle peut favoriser la participation dans un cours en ligne. Avec l’outil numérique Padlet, l’enseignant partage un grand tableau collaboratif avec ses étudiants où ceux-ci déposent des images, des vidéos, des réflexions personnelles et s’inspirent de ce que leurs pairs ont partagé. Ainsi toutes les contributions sont une source d’inspiration pour leurs différents projets d’écriture (dissertations, essais, travaux longs, rapports de laboratoires, etc.). Les étudiants pourraient éventuellement soumettre des extraits de leurs textes pour que leurs pairs les commentent.

Suggestions d’utilisations pédagogiques de Padlet au collégial

6) Créer des conversations engageantes avec des forums en ligne

Le forum de classe n’est en rien nouveau. Cependant, bien utilisé, il peut vraiment susciter des discussions enrichissantes.

de vrais échanges peuvent naître dans un forum lorsque l’enseignant commente chaque commentaire original laissé par ses étudiants. inévitablement, l’étudiant consultera la réponse à son et souvent il précisera sa pensée.

Pour que les échanges ne soient pas uniquement entre les étudiants et l’enseignant, il peut être pertinent d’obliger les étudiants à répondre à au moins 2 interventions de leurs pairs. Cela les aidera à adopter le réflexe d’interagir avec leurs compagnons de classe.

7) Un atelier carrousel (gallery walk)

L’idée de l’atelier carrousel est de donner l’occasion aux étudiants de voir les travaux de leurs pairs, de s’en inspirer et d’apprendre entre eux. Les étudiants peuvent présenter leur projet dans une vidéo de 5 minutes déposée sur le forum de classe ou effectuer leur présentation lors d’un cours synchrone. L’idée est de mettre les étudiants en contact avec les réalisations de leurs pairs et qu’ils apprennent à formuler des commentaires constructifs pour s’entraider.

8) Un remue-méninges en ligne

Que ce soit en formule synchrone ou asynchrone, il peut être intéressant de créer des documents collaboratifs de prise de notes sur différents sujets que les étudiants viennent bonifier au fil de la session. Ils coconstruisent leurs connaissances tout en interagissant avec leurs pairs à distance.

Il ressort de ces 8 stratégies que la participation ne viendra pas d’elle-même. Il faut que l’enseignant et les étudiants mettent la main à la pâte pour créer un sentiment de communauté, et ce, même dans un contexte d’enseignement à distance.

À propos de l'auteure

Camille Arpin

Camille Arpin est éditrice pour Éductive (auparavant Profweb) depuis 2019. Elle a enseigné le français et la littérature dans différents cégeps de la province. Elle poursuit actuellement des études de 3e cycle en enseignement supérieur à l’Université de Sherbrooke.

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malika
malika
25 octobre 2020 7h36

bonjour, article très intéressant