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9 décembre 2014

Imaginer des espaces intelligents

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Le Groupe Impression 3D Montréal rassemble les professionnels et utilisateurs de l’impression 3D à Montréal. Il tient des rencontres mensuelles riches en informations sur le développement et les acteurs de ce milieu. Profweb et la Vitrine Technologie-Éducation étaient présents lors de la rencontre du groupe du mois d’octobre 2014. Nous vous présentons ici comment ces avancées pourraient avoir des répercussions sur l’enseignement collégial. 

Espaces imaginaires

Deux des présentateurs ce soir-là étaient Benoît Hudson et Simon Inwood, les fondateurs de la compagnie Espaces Imaginaires. La compagnie est en opération depuis deux ans et est à l’origine de l’application iPad Imaginary Spaces. Simon est un développeur de logiciels établi à Montréal. Il a plus de 15 ans d’expérience dans les médias et le divertissement. Benoît a un doctorat en informatique de l’Université Carnegie-Mellon. Il a travaillé en impression 3D à Autodesk avant de se lancer en affaires avec Espaces Imaginaires. Leur objectif était, depuis le début, de créer un jeu 3D de création d’immeubles simple et ludique pour dispositifs mobiles que l’on peut ensuite imprimer.

Si vous connaissez Minecraft, un jeu qui fait fureur en ce moment, dites-vous qu’Imaginary Spaces est similaire, mais qu’au lieu de créer des structures un bloc à la fois, le jeu vous permet de construire des immeubles avec des éléments modulaires complexes. De plus, Imaginary Spaces vous offre plus de flexibilité pour modifier vos constructions. Minecraft ne vous permet pas de faire des modifications sur un élément créé sans détruire cet élément. Il faut souvent tout recommencer. Par exemple, si vous voulez ajouter des fenêtres à un mur, Minecraft vous oblige à les détruire avant de les reconstruire . Avec Imaginary Spaces vous n’avez qu’à rajouter les nouvelles fenêtres au mur existant. Vous pouvez faire de même pour des escaliers, des portes, de la décoration, etc. Vous pouvez même explorer l’espace créé comme si vous étiez dans un jeu vidéo. Ceci dit, la grande originalité d’Imaginary Spaces est le fait de pouvoir exporter ce que vous créez (les bâtiments et les structures) vers une imprimante 3D.

Voici la vidéo présentée par les créateurs d’Imaginary Spaces lors de la rencontre du Groupe Impression 3D Montréal.

Un forum est aussi à la disposition des utilisateurs d’Imaginary Spaces. Il permet aux participants de mettre leurs efforts en commun. Dans un cadre pédagogique, pourquoi ne pas en profiter pour faire des travaux en équipe ou même, des compétitions ? Qui aura le plus beau château?

Jeux sérieux et « ludification »

Imaginary Spaces est un jeu « bac à sable ». Il incite au jeu ouvert et au plaisir partagé plus qu’à l’acquisition de points ou de victoires (ludification). La ludification ajoute des mécanismes de jeux qui ajoutent des éléments structurant à l’expérience créative. Le jeu ouvert stimule l’entraide, la communication et la motivation par le biais de la construction. En ce sens, Imaginary Spaces permet une certaine ludification de l’éducation. Le jeu a d’ailleurs suscité beaucoup d’intérêt au World Maker Faire à New York en septembre dernier auprès des écoles états-uniennes et canadiennes. Celles-ci envisagent intégrer Imaginary Spaces à leurs cursus.

Benoît et Simon travaillent aussi à ce qu’Imaginary Spaces puisse éventuellement faire usage de la réalité virtuelle, ce qui a d’ailleurs été expérimenté au World Maker Faire à l’aide de Google Cardboard, un outil simple et peu coûteux si vous possédez déjà un téléphone intelligent. Une autre avenue à explorer est la cartographie virtuelle de l’espace réel. Le Project Tango de Google va dans ce sens.

Imaginer l’éducation

Simon Inwood notait :

Nous sommes enthousiastes à l’idée de susciter l’intérêt des enseignants et d’aider le milieu de l’éducation à utiliser notre technologie. Nous offrons une expérience pédagogique accessible afin d’explorer des espaces numériques, en plus d’un véhicule pour comprendre la technologie et les techniques nécessaires à leur impression.

Espaces Imaginaires cherche des enseignants qui seraient prêts à expérimenter des projets de design imprimables avec leurs étudiants. C’est l’occasion de participer à des expériences ludiques et éducatives intégrant notamment des dispositifs mobiles et des imprimantes standards. Les possibilités d’intégration en classe sont nombreuses. Un enseignant d’anglais langue seconde pourrait créer des espaces favorisant la communication et le partage interculturels. Des enseignants en milieux autochtones pourraient utiliser l’application afin de recréer des sites culturels traditionnels. Un enseignant ne serait pas obligé de créer, mais pourrait stimuler et suivre des projets étudiants sur le forum.

Un téléchargement gratuit est maintenant disponible sur le site web d’Espaces Imaginaires. Vous pouvez suivre la compagnie sur leur site web, leur page Facebook et sur Twitter pour en savoir plus sur leurs nouveautés.

Nous remercions Simon Inwood et Benoît Hudson pour leur aide à la rédaction de cet article.

À propos des auteurs

Alexandre Enkerli

Alexandre accompagne les professionnels de l’apprentissage dans leur appropriation technologique selon leurs contextes spécifiques, comme il le faisait en tant que technopédagogue pour la Vitrine technologie-éducation de 2014 à 2016 et comme conseiller technopédagogique chez Collecto de 2021 à 2023. Alexandre occupe de nouveau ce rôle après des incursions à Ottawa (conception de parcours d’apprentissage en cybersécurité et d’une expérience d’apprentissage en ligne massive et ouverte à tous (CLOM) sur la participation publique ) et au Saguenay-Lac-Saint-Jean où il a travaillé au COlab sur un projet recherche-action participative .

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