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26 janvier 2009

Utiliser la lumière pour trouver les mots

La photographie est l’art de la lumière et elle dévoile souvent un nouveau point de vue. Une portion de l’enseignement autant que les activités d’apprentissage reposent sur un corpus de connaissances qu’il faut apprendre à regarder d’un nouvel œil. Dans une telle perspective, la méthode empirique aide à s’informer sur les principaux faits ou concepts mis à l’étude. L’observation d’une réalité et sa description constituent des étapes élémentaires pouvant servir à la construction d’un savoir, que l’on soit professeur ou élève. En même temps, l’utilisation d’appareils pouvant capter des images occupe de plus en plus d’espace dans le quotidien, et le développement des compétences générales en technologies de l’information et de la communication (TIC) engendre un grand besoin d’intégrer des photos dans différentes formes de production. Réfléchissons ensemble afin d’évaluer comment le simple fait de prendre des photographies et de les partager sur un site comme Le monde en images, qui mise sur des fonctions Web 2.0, peut aider à structurer certains savoirs.

Aurore boréale (Auteur: David Rouault)

Contre toute attente, l’omniprésence de l’image dans les TIC nécessite plus que jamais la maîtrise des mots.

Depuis plus d’un siècle, l’évolution de la photographie a suivi de près celle de la pensée scientifique et de son enseignement. La photographie documentaire sert à prendre des notes dans le cadre du travail de terrain, d’observation ou de laboratoire de plusieurs disciplines. Aujourd’hui, pratiquement tous les citoyens sont en mesure d’utiliser la photographie dans l’édition de leurs idées sur le Web. Mais il ne suffit pas de téléverser les fichiers; il faut aussi nommer ou qualifier clairement les scènes qui apparaissent sur les images afin de les rendre intelligibles aux internautes. La même exigence s’applique aux images recueillies dans le cadre d’une activité pédagogique, par exemple à l’occasion d’un stage en milieu de travail, d’un séjour à l’étranger ou d’une excursion dans un quartier avoisinant. La description participe au processus d’appropriation du réel et des mécanismes qui aident à comprendre cette réalité. Capter un moment signifiant, traiter l’image et la diffuser sur le Web, voilà autant de gestes simples à la portée de tous. Pourquoi alors ne pas miser sur cette nouvelle habileté à produire des images pour déclencher un processus de construction du savoir? De cette manière, la prise d’une photographie sert d’amorce à un processus d’analyse et d’écriture sur un objet mis à l’étude. Le travail de réflexion se poursuit alors que la personne se retrouve devant la photo de son objet d’étude et qu’elle doit trouver les mots pour décrire le tout avec rigueur. Contre toute attente, l’omniprésence de l’image dans les TIC nécessite plus que jamais la maîtrise des mots. Les situations d’écriture émergent là où on les attendait le moins.

… la photographie devient un outil de communication adapté à cette pédagogie centrée sur l’apprenant.

Au moment où une majorité de programmes se sont dotés de cours et d’épreuves synthèses qui exigent une démarche active d’intégration des acquis, la photographie devient un outil de communication adapté à cette pédagogie centrée sur l’apprenant. Nous sommes convaincus que la personne qui entreprend l’étude d’un phénomène en prenant elle-même des photographies dans le but de les publier, bénéficiera d’une méthode de travail intellectuel qui lui permettra de réaliser des apprentissages significatifs. Après avoir photographié, le fait de choisir parmi la multitude d’images qu’elle aura prises orientera le regard vers un angle particulier. Le néophyte autant que l’amateur aguerri finiront par trouver une représentation évocatrice des caractéristiques inhérentes à l’objet. Ensuite, il s’agira d’employer le vocabulaire approprié pour soumettre l’image au regard de la collectivité. Toutes les étapes du cheminement suscitent un processus de réflexion soutenu et une lecture externe valide la cohérence du contenu.

Grande muraille (Auteur: Pierre-Julien Guay)

Les responsables du Monde en images s’engagent à valider les images soumises dans un délai raisonnable. Une révision linguistique et la traduction des textes d’accompagnement seront réalisées. Les demandes spéciales pourraient être traitées plus rapidement si le cadre pédagogique d’un semestre le réclamait. La collaboration et le partage représentent certainement des stratégies pédagogiques innovantes. Au moment où plusieurs cherchent à intégrer des fonctions du Web 2.0 tout en conservant des exigences relativement à la qualité et à la pertinence des sujets traités, nous proposons une démarche qui aide à mieux connaître des faits ou des concepts mis à l’étude. La photographie nécessite une forme d’engagement qui établit un rapport privilégié avec l’objet de nos observations. Entre les exigences de la photographie documentaire et la tentation picturale, l’utilisation pédagogique d’un site comme Le monde en images permet surtout de partager des manières de voir. L’an prochain, nous reviendrons vous parler de l’intégration de la vidéo.

À propos de l'auteur

Denis Chabot

Denis Chabot a été enseignant de géographie au Collège de Maisonneuve de 1986 à 2005. En 2001, il a commencé à travailler au Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD), d’abord pour constituer une banque d’images. Puis, il y est devenu conseiller pédagogique afin de faire un accompagnement éditorial, de la conception jusqu’à la production pour une trentaine de projets de ressources numériques ou imprimées.
Il est détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en géographie, en plus d’avoir réalisé une scolarité de doctorat dans cette discipline. Il a également suivi plusieurs cours de pédagogie dans le cadre du DESS offert par Performa.

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