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3 mai 2007

Astronaute ou enseignante?

Lorsque pour la première fois j’ai enfilé mon casque d’écoute, mon micro et que je les ai branchés dans mon portable, j’ai pensé que ce que je ressentais devait ressembler à ce que ressentent les astronautes lorsqu’ils mettent leur casque pour leur premier vol dans l’espace. Il y a moins d’un an, naviguer dans le cyberespace m’était aussi étranger que de me lancer en orbite autour de la Terre. Mais heureusement, malgré mes 30 années d’expérience, mon esprit aventureux m’a permis de relever le défi de la nouveauté (à tout le moins pour mon collège) ce qui, en bout de ligne, a eu l’effet d’une cure de rajeunissement professionnel.

En y repensant, l’apprentissage de la plateforme « Horizon Wimba » fut quand même assez facile. J’ai eu la chance d’accéder aux conseils de personnes qui possédaient une expérience approfondie dans l’utilisation du logiciel au niveau primaire et secondaire. Ce sont ces mêmes personnes qui sont responsables de l’élaboration de cours et tutoriels synchrones en ligne destinés à des centaines d’étudiants. C’étaient donc les personnes idéales pour répondre à beaucoup de questions, souvent naïves, qu’une néophyte peut se poser. J’ai certainement posé beaucoup de questions, pris des tonnes de notes, mais ultimement, je me suis installée dans ma cour arrière avec mon ordinateur portable, crayon et bloc-notes à la main, et j’ai fait mes premières expériences. Au bout d’une heure environ, je me sentais déjà assez familière avec les outils du logiciel pour faire mes premières tentatives en ligne. Je ne peux nier avoir connu quelques moments de frustration. Frustration et peur semblent être deux des émotions qu’éprouvent ceux qui ne sont pas très familiers avec la technologie. Mais à part cette peur et cette frustration, je peux dire que je me sentais fière d’avoir réussi à dominer mes démons technologiques, spécialement après mes nombreuses années d’enseignement.

L’étape suivante a consisté à mettre en pratique ces habiletés fraîchement acquises. Convaincue qu’il existait un moyen de fournir une aide supplémentaire à mes étudiants en langue seconde qui en avaient le plus besoin, j’ai développé une nouvelle manière de faire pour leur offrir de l’aide à distance. En effet, comme plusieurs d’entre eux se précipitent hors de la classe vers leurs voitures pour aller travailler lorsque je termine un cours, je ne pouvais quand même pas espérer qu’ils viennent réclamer de l’aide à mon bureau, au centre d’aide ou encore au bureau du moniteur de langues. Les statistiques démontrent que 60% des étudiants occupent un emploi à temps partiel et 60% de ces étudiants travaillent plus de quinze heures par semaine. (Passage secondaire-collégial : CARACTÉRISTIQUES ÉTUDIANTES ET RENDEMENT SCOLAIRE. Dix ans plus tard, Michèle Gingras, Ronald Terrill, SRAM, Service de la recherche)

Plutôt que de me lancer à leur poursuite en automobile, j’ai décidé de les poursuivre dans le cyberespace. Je savais que la majorité d’entre eux avait accès à Internet soit au travail, soit à la maison. Je leur ai assigné des noms d’utilisateurs et des mots de passe temporaires, leur ai fixé des rendez-vous ou encore  promis d’être en ligne à certaines heures convenues. Ceci m’a permis de travailler soit à partir de mon bureau, soit à la maison. J’ai vite réalisé que ce qui me permettrait de rendre ce type d’instrument didactique efficace serait de garder mes interventions aussi courtes que possible. Les étudiants veulent s’assurer de pouvoir obtenir une explication en 10 ou 15 minutes pour pouvoir reprendre immédiatement leur travail. Et voilà, mon projet de tutorat en ligne était lancé!

Ma prochaine aventure impliquera un petit groupe d’étudiants en Gestion et exploitation d’entreprise agricole (GEEA) qui iront faire un stage dans différentes fermes dirigées par des administrateurs anglophones. J’ai déjà rencontré ces étudiants, leur ai assigné un nom d’utilisateur et un mot de passe, leur ai fait visiter la plateforme et leur ai suggéré de se référer à des leçons antérieures pour éclaircir certains points grammaticaux. Je vais les rencontrer dans une classe virtuelle au cours de la troisième semaine d’avril. Ils profiteront de cette occasion pour partager leurs expériences et faire leur présentation finale. Et alors, une année se sera écoulée depuis mon initiation à l’enseignement en ligne. Ces expériences m’ont rendue assez confiante pour imaginer que l’an prochain, je pourrais utiliser un e─portfolio avec quelques-uns de mes étudiants.

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