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15 mai 2019

De l’apprentissage mobile à la classe mobile

Ce texte a initialement été publié par la Vitrine technologie-éducation sous licence CC BY-NC-SA 3.0, avant la création d’Éductive.

Ce texte est inspiré des travaux de Mohamed Ally, professeur et directeur de programme à l’université d’Athabasca (Alberta) et responsable de la révision de la norme internationale ISO/IEC 29140 Nomadisme et technologies mobiles.

Échange de données mobilesSelon la norme ISO/IEC 29140, l’apprentissage mobile conjugue le recours à des appareils légers pouvant être utilisés partout aux réseaux mobiles accessibles en tous lieux. Une solution désormais accessible à la majorité des habitants de la planète.

En effet, selon l’union internationale des télécommunications (UIT), presque toute la population du globe vivait en 2018 à portée d’un réseau cellulaire. De plus, 90 % de la population disposait d’un accès 3G[1] ou plus rapide à l’Internet.

Par commodité, les téléphones intelligents ont donc la part du lion pour les applications d’apprentissage à distance, mais on observe de plus en plus d’applications basées sur l’usage combiné de plusieurs appareils, par exemple un téléphone cellulaire et un ordinateur personnel ou public ou encore une tablette.

Jusqu’ici, l’apprentissage mobile a surtout bénéficié aux apprenants nomades, c’est à dire ceux qui, pour un cursus donné, se déplacent fréquemment d’un endroit à un autre, peuvent chevaucher des fuseaux horaires et utiliser plusieurs types d’appareils pour se brancher. Outre la mobilité elle-même, il convient de souligner que la mobilité ouvre la voie à une dimension immersive de l’apprentissage que certains nommeraient apprentissage expérientiel.

Ainsi, l’apprentissage mobile n’est plus associé seulement à la formation à distance, mais devient un outil utilisable dans la classe, dans un musée ou dans un quartier, fournissant des connaissances directement applicables dans ces contextes et s’appliquant à tout type d’apprenants.

Plusieurs stratégies d’apprentissage peuvent être conjuguées dans une approche de mobilité :

  • Pour les activités individuelles, l’apprentissage en fonction de la situation géographique et des déplacements vise à permettre l’accès en tout temps au matériel de formation. Par exemple, manuels de cours numérique développés par le Ministère de l’Éducation en Corée du Sud peuvent être utilisés dans un contexte de mobilité. Au Canada, le projet First Voices Mobile Applications for Language Learning propose ainsi des ressources aux communautés des premières nations, y compris du matériel pour 60 langues aborigènes.
  • L’apprentissage collaboratif repose sur des activités d’apprentissage en groupe. Par exemple, le projet Fluent Speaking in English de l’université normale de Beijing utilise une application de clavardage qui facilite les communications entre les apprenants ainsi que les communications entre les apprenants et les enseignants. Ce réseau social permet de recevoir des réponses ainsi qu’une rétroaction immédiate de la part de la classe d’apprentissage. On peut aussi envisager un jeu d’exploration d’une ville afin de repérer dans l’architecture les différentes époques de développement.

De nombreuses organisations d’enseignement entament aujourd’hui la conversion de leur matériel de cours pour permettre la livraison en situation de mobilité afin de répondre aux besoins d’apprentissage en tout temps et en tous lieux. Dans plusieurs pays, ces organisations utilisent les environnements numériques d’apprentissage (ENA) existants pour la transmission de contenu et pour fournir un support à l’apprentissage mobile, pour autant que ces environnements proposent des interfaces adaptatifs en fonction de la taille des écrans.

Références

  • ISO/IEC PDTS 29140 Technologies de l’information pour l’apprentissage, l’éducation et la formation — Nomadisme et technologies mobiles

[1] La 3G offre des débits supérieurs à 144 kbit/s, ouvrant ainsi la porte à des usages multimédias tels que la transmission de vidéo, la visio-conférence ou l’accès à internet haut débit.

À propos de l'auteur

Pierre-Julien Guay

Collaborateur de la VTÉ sur des projets spécifiques, président du Groupe québécois de travail sur les normes (GTN-Q) et rédacteur pour le comité international ISO SC36 sur les technologies de l’information pour l’éducation, la formation et l’apprentissage.

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