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30 novembre 2015

Le projet Chromebook et le déploiement des outils Google pour l’Éducation

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Table des matières

  1. État de la question
    1. Un besoin à l’origine du virage infonuagique : de nouveaux outils de messagerie et de gestion d’agenda
    2. La transition vers Google pour l’Éducation
    3. La préparation du projet Chromebook
    4. Le choix des appareils
    5. Le choix du programme de Sciences, lettres et arts (SLA)
  2. Dans la pratique pédagogique
    1. Le démarrage du projet Chromebook SLA
    2. Les avantages des appareils Chromebook pour les étudiants
    3. Accompagnement et courbe d’apprentissage
    4. Quelques réalisations enseignantes à partir des outils Google pour l’Éducation
  3. Références utiles

Le 14 octobre 2015 marquait le premier anniversaire d’implantation des outils Google pour l’Éducation au Cégep de Rimouski. Ce jour-là, j’ai présenté notre parcours lors d’un atelier à la Rencontre des partenaires 2015 de FADIO, devant une soixantaine d’auditeurs issus d’établissements interordres et appartenant à différentes catégories de personnel. Suite à cette rencontre, un sondage d’appréciation a été acheminé à l’ensemble des participants. Mon atelier figurait parmi les 3 plus appréciés (sur un total de 44). Cela en dit long sur l’intérêt que ce type de projet suscite actuellement dans le réseau !

Je crois beaucoup au potentiel pédagogique des outils Google pour l’avenir du collégial. Des initiatives existent déjà dans le réseau, mais le Cégep de Rimouski est le premier à avoir effectué un déploiement global. Ce qui me motive à partager mon expérience sur Profweb, c’est l’idée que je puisse aider d’autres enseignants à connaître et à apprivoiser ces outils pour qu’ils en bénéficient dans leurs pratiques pédagogiques.

La transition vers les outils Google pour l’Éducation nécessite des ajustements. Un accompagnement auprès des enseignants est requis. Toutefois, les enseignants de mon collège ont rapidement compris l’intérêt de ces outils dans leur pratique, car ils facilitent la préparation et la planification des cours, le suivi des étudiants ainsi que la gestion des travaux et des examens. Enfin, on ne peut passer sous silence la puissance des fonctions de collaboration intégrées aux outils.

État de la question

Un besoin à l’origine du virage infonuagique : de nouveaux outils de messagerie et de gestion d’agenda

Le virage du Cégep de Rimouski vers l’infonuagique découle d’une demande de la Direction du collège et est issue du plan stratégique 2010-2015. En 2012, l’équipe informatique du Service des technologies de l’information (STI), pour lequel je travaillais alors, a reçu le mandat d’analyser différentes options pour remplacer l’outil de messagerie électronique et de gestion d’agenda en place depuis plusieurs années.

Nous avons comparé plusieurs sortes d’outils afin de choisir celui qui répondait le mieux aux besoins des utilisateurs du Cégep :

  • Des libres, comme Zimbra
  • Des propriétaires et gratuits, comme Gmail et Google Agenda
  • Des propriétaires et payants, comme Lotus Notes, Exchange (Outlook) et GroupWise

Avant d’effectuer des tests plus approfondis, nous avions fait quelques recherches. En basant notre première impression sur nos lectures et sur la réputation de certains produits, nous étions convaincus d’avoir trouvé en Exchange un produit concurrentiel. Mais au fil de nos démarches et de nos expérimentations, et après plusieurs mois d’analyse, la solution Gmail et Google Agenda a pris de plus en plus d’importance, au point de faire pencher la balance en faveur des outils Google pour l’Éducation. En effet, ils se sont avérés les plus adéquats pour les besoins de notre collège et ce, bien au-delà des services de messagerie et d’agenda. C’est aussi toute la suite d’applications bureautiques qui est intéressante (en plus d’être complètement gratuite et de permettre aux utilisateurs d’avoir un espace de stockage illimité!).

Pour valider notre choix, nous avons formé un comité d’utilisateurs « cobayes » représentatif des différentes catégories d’employés du Cégep. Nous les avons rencontrés à 2 reprises. Nous leur avons soumis une vingtaine d’exercices (cas d’utilisation basés sur le quotidien) à réaliser dans Gmail et Google Agenda. Par exemple :

  • Rédiger un premier courriel dans Gmail.
  • Ajouter un rendez-vous dans l’agenda.

Ces exercices étaient chronométrés. Les utilisateurs devaient ensuite évaluer leur degré de difficulté à réaliser chaque exercice sur une échelle de 1 à 5. Ces paramètres visaient à évaluer des critères comme la facilité d’utilisation et l’ergonomie des outils présentés, sans que les employés n’aient reçu de formation préalable. La compilation des résultats obtenus lors de ces ateliers indique qu’une forte majorité considérait les 2 outils comme faciles ou très faciles à utiliser.

Afin d’obtenir l’aval du comité de direction du Cégep pour procéder au déploiement global de ces outils, nous avons présenté nos résultats en appuyant notre recommandation sur les nombreux avantages de la suite Google :

  • Absence complète de publicités dans l’option « domaine éducationnel »
  • Possibilité d’ajouter des services et des outils complémentaires pour personnaliser notre environnement utilisateur
  • Stockage illimité
  • Fonction de recherche très efficace dans les outils
  • Accessibilité et disponibilité
  • Convivialité des interfaces
  • Multiplateforme
  • Gratuit

Voilà comment nous en sommes venus au déploiement institutionnel de l’environnement Google pour l’Éducation au sein de notre établissement.

La clé de la réussite, c’est un arrimage solide entre le REPTIC et l’équipe informatique. C’est un point absolument essentiel. Même 1 an après le déploiement de l’infonuagique au Cégep, je continue de rencontrer l’équipe informatique au moins 1 fois par mois par l’entremise de l’équipe Google pour l’Éducation que j’ai instaurée au sein du STI.

Cette équipe a pour mandat de proposer des actions permettant d’accroître continuellement l’offre de services au sein de notre domaine éducationnel Google « @cegep-rimouski.qc.ca », en plus d’offrir un soutien aux utilisateurs actuels.

La transition vers Google pour l’Éducation

L’implantation d’un environnement infonuagique pour la gestion des rendez-vous et la messagerie électronique est une chose. Il nous fallait maintenant valider les autres fonctionnalités des outils Google pour l’Éducation, particulièrement Google Classroom, avant de les déployer à grande échelle. Cela s’inscrit d’ailleurs dans un processus d’évaluation en continu au sein du STI qui rejoint les grandes orientations définies par ce service.

La préparation du projet Chromebook

Le projet Chromebook est le plus récent. Les 6 et 7 décembre 2014, j’ai assisté à mon premier Sommet Google en éducation, qui avait lieu à Montréal. J’ai quitté l’événement la tête remplie d’idées et j’ai profité du long trajet du retour pour réfléchir au développement de certains projets en lien avec le Chromebook et les outils Google pour l’Éducation. Je souhaitais démarrer une première expérimentation avec des étudiants et des enseignants dès l’automne 2015, mais je savais que ce projet impliquait une bonne préparation et l’achat de matériel.

En janvier 2015, j’ai rencontré la Direction des études pour présenter mon projet. La directrice adjointe aux études avait assisté, elle aussi, au Sommet Google en éducation. Elle voyait déjà le fort potentiel pédagogique des outils Google pour notre collège.

Dès que j’ai obtenu le feu vert de la Direction des études, j’ai mis en place un comité préparatoire chargé de planifier le projet et d’en détailler les objectifs. Le comité était composé de :

  • Kurt Vignola (alors coordonnateur du programme Sciences, lettres et arts retenu pour le déroulement du projet pilote)
  • Julie Gasse (directrice adjointe au Service de la qualité de l’enseignement et des programmes)
  • Anne-Marie Nadeau (conseillère pédagogique)
  • Moi-même (conseiller technopédagogique)

Durant la session d’hiver 2015, nous avons fait l’acquisition du matériel requis par l’entremise du Centre collégial des services regroupés (CCSR) pour que tout soit prêt sans délai. Les commandes sont parties avant les vacances d’été. À mon retour, début août, nous avions reçu les appareils Chromebook qui seraient distribués aux étudiants participant au projet.

Au printemps 2015, nous avons également préparé des tutoriels vidéo pour expliquer aux étudiants comment se créer un compte Gmail et utiliser la plateforme de messagerie Hangout. De nouvelles capsules seront ajoutées à l’hiver 2016 sur notre chaîne YouTube.

Le choix des appareils

Notre choix d’appareil Chromebook s’est arrêté sur le Dell Chromebook 11. Nous avions testé d’autres appareils similaires, mais plusieurs caractéristiques rendaient ce modèle concurrentiel : 

  • Son écran s’incline complètement, à 180 degrés. Cela diminue le risque de bris accidentel, un critère important pour nous puisque les appareils sont prêtés aux étudiants.
  • Il possède un clavier français, essentiel pour la rédaction (facilite l’accès aux caractères accentués, aux guillemets français, etc.).
  • Le dos de l’écran est pourvu d’une lumière DEL à 3 couleurs, pratique pour des sondages en classe ou pendant les examens, puisque les étudiants peuvent signaler discrètement à leur enseignant qu’ils souhaitent lui poser une question.
  • L’écran est mat, ce qui rend la consultation à l’écran agréable, même à contre-jour.

Le choix du programme de Sciences, lettres et arts (SLA)

J’ai laissé à la Direction des études le soin de déterminer le programme le plus propice à l’expérimentation du projet Chromebook. Son choix s’est arrêté sur le programme de SLA, pour les raisons suivantes :

  • Il s’agit d’un programme dans lequel les étudiants explorent de nombreuses disciplines, ce qui nous offre un bassin d’expérimentations varié.
  • Ces disciplines ne sont pas des techniques : les étudiants n’ont donc pas besoin de logiciels spécialisés.
  • Le profil des étudiants du programme est multidisciplinaire : ils sont curieux, s’intéressent à plusieurs domaines et aiment essayer plusieurs choses. Leur cohorte se prête bien à ce type d’expérimentation.
  • Le petit nombre d’inscrits facilite mon accompagnement auprès d’eux. Cette année, ils sont 28 étudiants répartis sur les 2 années.

En effet, une collaboration a été créée à l’intérieur même du programme. Ce n’était pas prévu au départ ! En août 2015, nous avons formé le comité du projet Chromebook SLA, dont je fais partie. Il est également constitué de :

  • Michel Ouellet, nouveau coordonnateur du programme à qui je m’adresse lorsque je veux planifier des moments pour rencontrer les étudiants ou les enseignants
  • Julie Gasse, directrice adjointe au Service de la qualité de l’enseignement et des programmes
  • Anne-Marie Nadeau, conseillère pédagogique
  • Ainsi que 6 enseignants du programme qui se sont portés volontaires. Puisque certains d’entre eux enseignent aussi aux étudiants de 2e année, une collaboration s’est rapidement instaurée dans l’ensemble du programme.

Jean-François Pinault (chimie), Michel Ouellet (coordonnateur du programme SLA), Patricia Posadas (français), Kurt Vignola (histoire), François Durette (philosophie) et Maxime Ross (conseiller en technopédagogie).

Dans la pratique pédagogique

Le démarrage du projet Chromebook SLA

Le projet Chromebook SLA s’est amorcé à la session d’automne 2015. La première semaine de cours, nous avons convié les étudiants pour leur expliquer le déroulement du projet (24 août 2015). Plusieurs ont appris qu’ils allaient y participer quelques minutes à peine avant le début de la rencontre ! Leur enthousiasme était palpable.

À la demande de la Direction des études, j’ai profité de cette rencontre pour leur faire signer 2 contrats :

  • Le premier concerne l’utilisation du courriel Google mis à leur disposition pour accéder à l’environnement Classroom, puisqu’il est rattaché au domaine éducationnel du Cégep de Rimouski. En signant le formulaire, les étudiants s’engagent à ne pas utiliser leur courriel institutionnel hors d’un contexte scolaire, notamment pour interagir sur les réseaux sociaux. Le Cégep fait la promotion de ce projet, mais sa réputation ne doit pas être entachée par des propos inappropriés sur le web. Les étudiants l’ont bien compris et jusqu’à présent, je ne relève aucun incident. 
  • Le second document est un contrat standard de prêt de matériel qu’ils devaient signer avant de se procurer leur Chromebook au comptoir des ressources multimédias de notre établissement.

Je leur ai bien expliqué nos attentes et les objectifs du projet. Je les ai aussi prévenus que je m’attendais à une rétroaction de leur part (ainsi que des enseignants) pendant et au terme de la session, pour que nous puissions évaluer la pertinence de la continuation du projet. Je compte bien partager le bilan de cette première expérimentation sur Profweb après la période des Fêtes !

Les étudiants en classe avec leur Chromebook (Source : Cégep de Rimouski : des ordinateurs portables pour faire disparaître le papier sur Ici Radio-Canada.ca)

Les avantages des appareils Chromebook pour les étudiants

Communication facilitée

Nous encourageons les étudiants à utiliser leur Chromebook le plus possible dans un cadre scolaire. Ce peut être pour faciliter les communications entre les étudiants ou avec leurs enseignants. L’application Hangout et le clavardage sur Gmail sont des fonctionnalités particulièrement appréciées des étudiants et facilitent grandement les communications.

Collaboration

De nos jours, la collaboration est une compétence incontournable sur le marché du travail. Nous souhaitons que les étudiants utilisent les outils inclus dans Google Drive le plus souvent possible pour la réalisation des travaux d’équipe. La distance physique n’est plus une contrainte avec ce nouveau modèle technologique !

Instantanéité

J’ai recommandé aux étudiants d’installer les applications mobiles Google (Classroom, Gmail, Agenda, Drive, Docs, Sheets, Hangout, etc.) sur leurs appareils personnels (iPhone, Android, etc.) pour recevoir des notifications. De cette façon, même s’ils n’ont pas leur Chromebook avec eux, ils recevront les notifications de Classroom sur leur cellulaire, en temps réel, lorsque leur enseignant diffusera un nouveau devoir, par exemple.

Accessibilité

À Rimouski, plusieurs entreprises et lieux publics autour du Cégep bénéficient de zones d’accès sans fil accessibles gratuitement (grâce au réseau Z.A.P. Bas-St-Laurent). J’ai expliqué aux étudiants comment se créer un compte. Ils peuvent maintenant travailler dans un café ou dans un parc public ! Évidemment, j’ai fourni des recommandations pour la sécurisation de leurs appareils.

Fiabilité

Les Chromebooks ne sont pas des appareils qui boguent ! La seule exigence technique est la fiabilité du réseau sans-fil. Avant le début de la session, je me suis assuré, avec l’équipe informatique, que la vingtaine de locaux utilisés pour les cours du programme de SLA bénéficie d’une connexion parfaite au réseau sans-fil. L’équipe informatique a même déployé de nouvelles bornes de connexion dans plusieurs classes.

Interopérabilité

L’environnement Google est compatible avec d’autres applications. Il est possible d’ajouter des outils complémentaires selon les besoins des enseignants. Par exemple, une enseignante d’anglais souhaitait utiliser LucidChart, une application gratuite pour la création rapide de diagrammes à partir de modèles. Elle voulait que ses étudiants puissent se partager leurs diagrammes. Elle a donc acheminé sa demande à notre équipe Google, qui s’est chargée de déployer cette application dans l’ensemble de notre domaine éducationnel.

Faible coût

Il est possible de se procurer un appareil Chromebook pour moins de 300$. C’est nettement plus abordable qu’un ordinateur portable. L’appareil ne nécessite aucune installation de logiciels, puisque tout fonctionne dans l’infonuagique. La suite d’applications bureautiques offerte dans l’environnement Google est gratuite et intégrée à Drive. Un étudiant peut donc se procurer un outil de travail efficace à peu de frais.

S’affranchir des contraintes matérielles

L’appareil est un bon incitatif dans le projet, mais ce que l’on teste réellement, ce sont les outils Google pour l’Éducation. Le Chromebook est une façon simple d’y accéder, mais ce n’est pas la seule. Il est possible de bénéficier des avantages offerts par cette grande famille d’outils à partir de n’importe quel type d’appareils (PC, Mac, portable, mobile, etc.). Un des enseignants du comité a même refusé d’utiliser un Chromebook car il posséde déjà une tablette Surface et il ne voulait pas dédoubler ses outils de travail. Un autre utilise un environnement Linux et a tout de même accès à tous les outils, sans problème !

C’est l’un des grands avantages de l’infonuagique : on se détache des contraintes matérielles des appareils pour se concentrer sur les outils et leurs fonctionnalités en s’assurant qu’ils répondent le mieux possible aux réels besoins des utilisateurs, peu importe leur choix d’appareil !

Chromebook SLA (Reportage COGECO)

Accompagnement et courbe d’apprentissage

Les étudiants sont très débrouillards. Ils découvrent souvent des fonctionnalités avant leur enseignant. Lors de notre rencontre du 24 août, j’ai fait un sondage à main levée pour savoir qui avait déjà un compte Gmail personnel. C’était le cas de plus de la moitié des étudiants ! Ça me confirmait qu’au moins, ils étaient familiers avec l’outil de messagerie. Je n’ai pas supposé qu’ils avaient déjà utilisé Drive ou Agenda, mais c’était un premier pas de franchi. Pour les autres, Gmail ne leur était pas complètement inconnu : la majorité en avait déjà entendu parler. Je n’ai pas détecté de regards interrogateurs ou inquiets laissant présager une courbe d’apprentissage difficile pour les étudiants.

Il faut se rappeler que la première session au collégial apporte son lot de nouveautés et d’adaptation, mais à aucun moment je n’ai senti que ce projet constituait une charge supplémentaire pour eux. Au contraire, j’ai même reçu des commentaires très positifs de la part des étudiants !

Mon accompagnement se fait principalement auprès des enseignants. Certains sont plus « techno », d’autres ont besoin d’être formés et accompagnés dans leur appropriation de l’environnement Classroom. Ce sont de nouvelles technologies, ne l’oublions pas !

Afin d’apprivoiser l’environnement d’apprentissage, j’ai demandé aux 6 enseignants de créer leur cours dans l’environnement Classroom et de m’y inscrire en tant qu’étudiant, de la même manière qu’ils ont inscrit leurs « vrais » étudiants pour la session d’automne 2015. En échange, j’ai créé un cours intitulé Cours d’initiation à l’utilisation pédagogique de GAFE pour les tenir informés et je les y ai invités comme étudiants.

Nous avons ainsi la possibilité de voir et d’expérimenter l’interface de l’application Classroom à la fois sous le point de vue de l’enseignant et celui de l’étudiant. Je crois que cela permet aux enseignants de mieux s’approprier l’outil.

Je rencontre le comité du projet 1 fois par mois, mais la plateforme virtuelle Classroom nous offre un lieu d’échanges pour rester en contact tout au long de la session. Dès qu’un enseignant dépose du contenu sur Classroom, je reçois une notification. Je peux donc offrir une rétroaction ou corriger certaines erreurs :

  • Avant leur première utilisation du module de devoirs avec les étudiants, j’allais compléter les devoirs dans Classroom en premier pour que les enseignants voient comment ça fonctionne lorsqu’un étudiant remet son travail. Ils ont pu s’exercer à corriger et à attribuer une note, en plus d’être assurés que je voyais bien leurs commentaires sur l’interface « étudiant ».
  • Un enseignant déposait des fichiers Word dans Classroom. Je lui ai suggéré de les convertir dans Google Docs pour favoriser les échanges et permettre la collaboration dans le document.

Quelques réalisations enseignantes à partir d’outils Google pour l’Éducation

Avec les outils Google, l’enseignant peut désormais créer et diffuser facilement son propre matériel pédagogique. Les étudiants ont la possibilité de commenter les annonces qui sont effectuées par l’enseignant dans la plateforme Classroom. Ils sont plus actifs et plus impliqués dans leurs apprentissages. Ils peuvent même contribuer à la création de matériel pédagogique.

Je ne vois plus de limites : l’enseignant peut user de sa créativité pour intéresser et stimuler les étudiants. Même les matières traditionnellement magistrales (philosophie, histoire…) se dynamisent.

Histoire

Dans le cours d’histoire de Kurt Vignola, une grille d’analyse d’événements historiques a été créée par les étudiants en mode collaboratif lors d’un cours. Le travail s’est effectué à l’aide d’un simple tableau créé dans un document Google Docs. Les étudiants peuvent intervenir tous à la fois, en temps réel dans le document afin de le co-construire. L’enseignant peut valider en temps réel les informations ajoutées par les étudiants et intervenir, au besoin.

Le hasard a voulu que j’entre dans l’activité en tant qu’étudiant à ce moment-là. Je suis resté un bon moment devant mon écran, fasciné par le fourmillement d’activités alors que les étudiants ajoutaient des éléments simultanément à l’intérieur de la grille.

Grille d’analyse d’événements historiques créée par Kurt Vignola.

Toujours dans ce même cours d’histoire, l’enseignant a créé l’annonce suivante dans Classroom, faisant référence à une extension Chrome intéressante, Timemaps : World History Atlas, et au site web Hstry :

Exemple d'annonce dans Google Classroom faite à partir de l'extension Hstry.

Le site Hstry permet de fabriquer des chronologies. L’enseignant fournit le code d’accès du cours pour que les étudiants puissent visualiser un exemple.

Voici le résultat de la chronologie créée avec l’outil Hstry

Chronologie interactive sur les premiers explorateurs français.

Philosophie

Dans le cours de philosophie de François Durette, un premier atelier d’évaluation sur les sophismes et les arguments est demandé aux étudiants. Le devoir, créé en équipe à partir de Google Docs, doit être remis dans Classroom. Le processus de dépôt est ainsi grandement simplifié et apprécié des étudiants.

Annonce sur Classroom contenant les instructions et la grille d’évaluation pour le devoir.

La suite du projet

Je suis confiant que le projet ne se terminera pas en décembre 2015. Mon objectif pour l’automne 2016 : rien de moins que de permettre à TOUS les étudiants fréquentant le Cégep de Rimouski d’avoir leur propre adresse Google Éducation durant leur passage au Collège, pour qu’ils bénéficient du même environnement et des mêmes outils!

Références utiles

Communautés de pratiques sur Google+

Répertoires d’applications

Ressources complémentaires

Reportages dans les médias

À propos de l’auteur

Maxime Ross a complété une formation universitaire en informatique à l’Université Laval, plus précisément en génie logiciel. Il a complété, par la suite, différentes formations en gestion de projet, dont une avec le PMI. Dans le passé, il a travaillé comme analyste et comme chargé de projet TI tout en développant un intérêt pour la gestion d’équipes de travail. Depuis plus d’un an, il occupe la fonction de conseiller technopédagogique au Cégep de Rimouski et a contribué activement à l’intégration des outils Google Apps for Education au sein de l’organisation. Suivre sur Twitter

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Nicole Perreault
Nicole Perreault
30 novembre 2015 21h03

Wow ! À lire ce texte, on ressent l’enthousiasme qui anime Maxime et ça donne le goût ! Maxime, le projet est hyper intéressant et on voit que tu maîtrises toutes les facettes que sa réalisation comporte. Je t’invite chaleureusement à en faire la présentation à la rencontre REPTIC d’avril prochain. Les activités collaboratives m’intéressent tout particulièrement (habileté 4 du Profil TIC des étudiants -> Travailler en réseau). Vraiment, le Cégep de Rimouski a les deux pieds dans le XXIe siècle… Bravo !

Louise Carmel
Louise Carmel
1 décembre 2015 14h17

Encore bravo, Maxime!

Toujours tellement motivant de t’entendre ou de te lire à ce sujet…

Merci

Guillaume Vachon
Guillaume Vachon
2 décembre 2015 17h18

Comme l’indique Maxime, la question des informations privées se pose chaque fois que vous vous connectez à internet via un navigateur, que ce soit Internet Explorer (maintenant Edge), Fixefox ou Chrome. Chaque fois que vous utilisez un service comme Facebook Connect ou Google + pour vous connecter au site d’un tiers. Ce n’est pas seulement les étudiants, c’est vous aussi, dans votre vie de tous les jours. L’article implique que Google « espionne les étudiants » de manière pernicieuse, alors qu’il ne recueille pas plus d’information sur un Chromebook que via le navigateur Chrome sur votre propre portable ou téléphone Android.

Stéphane Duguay
Stéphane Duguay
2 décembre 2015 20h39

Maxime: Cet article date d’hier. Il a été publié en même temps que la plainte au FTC.

Guillaume: C’est très différent puisque « Google’s practices fly in the face of commitments made when it signed the Student Privacy Pledge, a legally enforceable document whereby companies promise to refrain from collecting, using, or sharing students’ personal information except when needed for legitimate educational purposes or if parents provide permission. »

Caroline Villeneuve
Caroline Villeneuve
2 décembre 2015 21h11

Bonjour monsieur Duguay, je pense que ces questions ont certainement fait l’objet d’une réflexion dans ce projet mené en collaboration avec le service d’informatique du Collège de Rimouski. Je fais confiance à Maxime et son équipe, que je remercie pour le partage.Merci de l’intérêt que vous portez au projet, monsieur Duguay.

Mélanie Roy
Mélanie Roy
3 décembre 2015 1h18

Bravo! Très intéressant! Au Collège Rosemont nous avons également une classe d’histoire équipée de Chromebook et nous utilisons de plus en plus les applications de Google Education. Une superbe occasion de travailler avec des outils facilitants le travail en équipe de façon synchronisée et d’intégrer une panoplie de ressources Internet en Histoire. J’ai hâte de vous lire sur la suite de votre projet.

Alain Langlois
Alain Langlois
4 décembre 2015 13h50

Excellent dossier

Emmanuel QUATREFAGES
Emmanuel QUATREFAGES
2 mars 2019 14h01

Bonjour.
Je découvre ce dossier quelques années plus tard. Bravo et merci pour le partage.
Une question reste en suspens pour moi : comment avez-vous sécurisé et filtré les accès à tout l’Internet ? Autrement dit, comment garantir à vos étudiants une restrictions d’URL inutiles ou dangereuses ?
Cordialement.

Maxime Ross
Maxime Ross
14 mai 2019 22h50

Bonjour M. Quatrefages,
Merci pour vos commentaires. N’étant plus à l’emploi du Cégep de Rimouski, je vous invite à contacter directement le coordonnateur de son service des technologies, M. Mario Côté, qui saura assurément répondre à vos questions. Voici son courriel : sti@cegep-rimouski.qc.ca
Au plaisir.