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29 mai 2019

La classe d’apprentissage actif au service de la littérature

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Juste avant la grève étudiante de 2012, la direction de notre collège nous avait présenté un projet d’implantation d’une classe d’apprentissage actif (CLAAC). Cette initiative s’inscrivait dans un vaste projet de recherche regroupant l’Université de Montréal et quelques collèges du Québec. J’enseignais alors la littérature depuis près de 8 ans et j’avais le goût d’expérimenter de nouvelles formules. J’avais déjà de l’intérêt pour l’intégration des TIC en pédagogie, mais je privilégiais encore un enseignement plutôt traditionnel. J’ai donc sauté sur l’occasion qui m’était offerte.

Les enseignants intéressés par le projet devaient travailler en tandem. Nous avons bénéficié d’une libération pour revoir nos cours et construire des scénarios pédagogiques. La grève étudiante a par contre quelque peu bouleversé le projet, qui a réellement débuté pour moi à l’automne 2014, dans une nouvelle salle d’apprentissage actif gentiment surnommée « The Entreprise », en raison de sa grandeur et de son caractère « techno ». Ce retard a toutefois permis aux enseignants participants de tester leurs activités d’apprentissage dans un local ordinaire. Nous avons ainsi pu adapter le contenu de plusieurs ateliers en prévision de notre nouvel environnement.

Classe d’apprentissage actif (CLAAC) au Collègue Ahuntsic

En août 2015, à l’occasion d’une journée pédagogique dans notre collège, j’ai insisté auprès de mes collègues sur l’importance de procéder graduellement et d’éviter de vouloir transformer d’un seul coup leur méthode d’enseignement. J’ai moi-même commencé en alternant la CLAAC et la classe traditionnelle dans le but d’y trouver tranquillement ma place. Les étudiants étaient parfois désorientés à cause des fréquents changements de locaux. Mais, aujourd’hui, tout mon enseignement a été repensé pour la CLAAC. La dynamique qu’elle suscite est très différente et très intéressante. En fait, les contenus ne sont pas si différents, c’est le dispositif pédagogique qui a changé. Voici des capsules que j’ai développées pour mes étudiants.

Il faut aussi laisser le temps aux étudiants d’apprivoiser la nouvelle dynamique que permet le travail collaboratif. C’est bien de collaborer, mais il faut aussi apprendre à se connaître.

Tout au long de l’expérience, je me suis laissé inspirer par des présentations de collègues provenant d’autres disciplines. À titre d’exemple: influencé par un enseignant de mathématiques, j’ai remplacé la partie de mon cours portant sur les aspects méthodologiques par des capsules vidéo (ma voix sur des présentations PowerPoint). Les étudiants les consultent avant le cours. En classe, ils mettent les contenus en application. J’observe que plus la session progresse, plus les étudiants utilisent mes capsules, avant ou après le cours, ou encore avant un examen.

Exemple de capsule vidéo « Faire un plan de dissertation »

Par ailleurs, avant les examens, je fais un exercice qui réchauffe les neurones. J’attribue une question à chaque équipe, puis les étudiants mettent en commun leur réponse et élaborent une synthèse. L’exercice de révision est bonifié par le travail d’équipe. Le porte-parole de chacune d’entre elles fait ensuite un retour sur leur question devant le reste de la classe. Et hop! Je leur soumets l’examen qui va plus en profondeur.

Ce qu’en pensent les étudiants

Mes étudiants ont été questionnés à de multiples reprises depuis le début de la recherche. La collecte de données suit son cours, mais j’ai eu quelques échos qui me permettent d’être très enthousiaste. Les étudiants sont plus motivés et plus engagés. Ils voient le travail d’équipe comme étant enrichissant. J’observe moins d’absentéisme; les étudiants ne peuvent plus compter sur les notes de leurs amis. Cela a un effet sur ma propre motivation et m’incite à modifier et à améliorer ma pédagogie.

Un problème que je vois poindre à l’horizon? Il nous faudra bientôt d’autres salles aménagées pour l’apprentissage actif! Je ne veux plus retourner dans mes anciens locaux!

Vous expérimentez aussi la CLAAC de votre côté? N’hésitez pas à commenter ou à proposer des ressources en lien avec ce thème.

À propos de l’auteur

Étienne Bourdages enseigne la littérature au Collège Ahuntsic depuis 2006. Il a complété une maîtrise en Études littéraires. Il a aussi complété le Programme court en pédagogie de l’enseignement supérieur à l’Université du Québec à Montréal.

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3 Commentaires
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Nathalie Vallée
Nathalie Vallée
15 septembre 2015 20h32

Merci Étienne de partager ce beau récit de pratique pédagogique avec nous. Félicitations! Votre capsule est intéressante, claire et simple à comprendre. J’ai apprécié cette démonstration technologique me rappelant comment procéder à la conception d’un plan pour une dissertation!

Caroline Villeneuve
Caroline Villeneuve
16 septembre 2015 18h57

J’ai visionné plusieurs capsules sur divers thèmes et c’est du très beau travail! Très inspirant!

Nicole Perreault
Nicole Perreault
16 septembre 2015 19h41

Bonjour Étienne,

Si mon frère lisait votre récit, il serait conquis par le nom que vous avez donné à votre classe…

Merci pour ce récit. J’imagine tout le travail investi en amont, mais je constate surtout à quel point votre approche pédagogique a un impact positif, tant sur la motivation de vos étudiants que sur la vôtre. Cette activité permet de développer des compétences disciplinaires, mais elle contribue aussi à développer une habileté devenue indispensable au 21e siècle : travailler en équipe. À cet égard, vous savez peut-être que le Réseau REPTIC a développé un Profil TIC des étudiants du collégial qui comporte l’habileté 4. : travailler en réseau -> 4.3 : collaborer en réseau [http://www.reptic.qc.ca/wp-content/uploads/2014/09/encart-profil-TIC.pdf].

Merci encore et bravo !