La rétroaction multitype : compte rendu d’un article de Pédagogie collégiale
Le récit de Karine Bélair sur la rétroaction par capsule audio a capté votre intérêt? Dans les volumes 28 et 29 de Pédagogie collégiale, 2 articles qui portaient sur les rétroactions aux étudiants ont retenu mon attention :
- La correction audiovidéo: une pratique profitable?, par Isabelle Cabot, enseignante au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu, et Marie-Claude Lévesque, enseignante au Cégep de Sorel-Tracy.
- La rétroaction multitype, par Catherine Bélec, enseignante au Cégep Gérald-Godin.
Dans ce texte, je vous présente le texte de Catherine Bélec. Mon compte rendu du texte d’Isabelle Cabot et Marie-Claude Lévesque fait l’objet d’une autre publication dans Profweb.
Ce que Catherine Bélec a fait
Dans La rétroaction multitype – Corriger des rédactions : quand la combinaison de différents types de rétroactions aide nos étudiants… et nous simplifie la vie, Catherine Bélec, enseignante au Cégep Gérald-Godin, explique que tous les types de rétroaction (au stylo sur la copie, par codage, à l’aide d’une grille de correction descriptive, etc.) ont leurs avantages et leurs inconvénients.
Elle a eu envie de combiner les divers types de rétroaction entre eux, pour créer ce qu’elle a appelé une rétroaction multitype et profiter des forces de chaque type de rétroaction tout en diminuant les désavantages.
Catherine Bélec a donc corrigé les rédactions de ses étudiants du cours Introduction à la littérature en recourant à la fois à :
- Des commentaires écrits au « stylet », sur un iPad, pour corriger les fautes de français d’orthographe et de grammaire.
- Des capsules audio pour donner des explications plus complexes ou formuler des encouragements.
- Une banque de commentaires (qu’elle avait elle-même construite) regroupant les erreurs les plus fréquentes des étudiants.
- Une banque de liens hypertextes, dont certains menaient à des exercices du site Amélioration du français, d’autres à des définitions, etc.
- Des « étampes » numériques (« Bravo », « Bien mené », « Tu te répètes », etc.) pour certains commentaires brefs et récurrents.
Elle a réalisé tout cela à l’aide de l’application iPad iAnnotate et de Adobe Acrobat Pro (mais tout cela peut être fait à l’aide du gratuiciel Acrobat Reader DC).
Le travail d’un étudiant annoté par Catherine Bélec.
Des résultats très prometteurs
Dans sa recherche exploratoire, Catherine Bélec a observé que les étudiants ayant reçu une rétroaction multitype :
- ont mieux compris la rétroaction
- ont été plus réceptifs aux commentaires
- demandaient davantage de précisions
Cela a transparu dans leur résultat : quand ils ont eu l’occasion de mettre à profit les rétroactions de l’enseignante pour réécrire leur texte, leurs notes se sont améliorées davantage que celles des étudiants ayant reçu une rétroaction traditionnelle au stylo.
Par ailleurs, la correction multitype ne représente pas une surcharge de travail significative pour l’enseignant. Lors de son expérimentation, Catherine Bélec a mis plus de temps à corriger les premières copies « en mode multitype » que celles corrigées de façon traditionnelle. Toutefois, cela était imputable au fait qu’elle devait s’approprier les outils technologiques nécessaires. Après quelques copies, le temps de correction est devenu sensiblement équivalent d’une méthode à l’autre.
Les rétroactions multitypes : un outil constructif
Catherine Bélec note que ses étudiants ont utilisé les rétroactions multitypes comme un outil constructif. Celles-ci semblent avoir eu un impact bénéfique sur leur motivation et leur capacité d’autorégulation.
Inspirant, n’est-ce pas? Et la beauté de la chose est que cela peut s’appliquer à la correction de n’importe quel travail écrit, quelle que soit la discipline. Vous avez expérimenté des méthodes de correction similaires? Partagez votre expérience!