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26 janvier 2010

Le WEB 2.0 : une boîte à outils pour l’enseignant!

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Raymond Cantin, une personne-ressource à PERFORMA (programme qui développe des formations sur mesure adaptées aux défis pédagogiques et alimente un réseau de formateurs et de chercheurs dont les travaux contribuent à l’excellence de l’enseignement collégial), offre actuellement un cours optionnel portant sur le Web 2.0 et son potentiel pédagogique. L’activité est inscrite au diplôme de 2e cycle en enseignement au collégial à la session d’hiver 2010. Nous l’avons rencontré afin d’en apprendre davantage sur le cours. Ce texte est une adaptation de l’entrevue accordée par Raymond Cantin à ENTREVUES, document d’information publié par PERFORMA, novembre 2009.

Raymond Cantin

Raymond, tu offres un cours qui s’intitule Le Web 2.0 et son potentiel pédagogique. Quels sont les grands objectifs de ce cours?

L’objectif du cours est de fournir aux enseignants les connaissances leur permettant l’intégration des TIC dans leur enseignement et d’effectuer le transfert de ces connaissances dans les activités d’apprentissage de leurs étudiants. Mon cours explique le fonctionnement de ces nouveaux outils et fournit des exemples d’utilisation pédagogique. Les enseignants choisissent un outil ainsi qu’une stratégie pédagogique et montent un projet pour leur classe. La participation et les échanges sont très stimulants et intéressants et les enseignants s’entraident, de telle sorte que le cours devient un lieu d’apprentissage très constructif.

Selon toi, comment les TIC peuvent-elles aider les enseignants à dynamiser leur enseignement?

Les étudiants de la génération C (pour créer, communiquer et collaborer) sont habitués à utiliser le Web et ses nouveaux outils (wikis, blogues, outils de recherche, baladodiffusion). Ils peuvent être très créatifs dans leur démarche d’apprentissage lorsqu’ils ont recours aux technologies. Cela dit, les étudiants ont besoin des enseignants pour les aider à apprendre avec ces outils et à développer leur esprit critique par rapport au Web en général. En mettant en place des activités qui permettront aux étudiants d’être plus actifs et créatifs dans leur apprentissage, l’enseignant sera en mesure de prendre du recul à l’égard du « modèle traditionnel » du cours magistral. Il pourra devenir un facilitateur et un accompagnateur dans l’apprentissage actif de ses étudiants. Mon cours permet d’apprendre à utiliser les nouveaux outils et à trouver une manière de les intégrer dans des activités pédagogiques.

Est-il possible de donner des exemples concrets de projets pédagogiques qui ont été élaborés à la suite de ton cours?

Absolument, en voici quelques-uns :

  • Un enseignant d’éducation physique a créé une communauté de pratique, sous forme de site interactif, entre les intervenants du milieu du sport et de la santé de son cégep, les étudiants et la population régionale.
  • Une enseignante a mis en place un wiki favorisant les échanges entre les enseignants d’expérience, qui s’apprêtent à quitter l’enseignement, et les nouveaux enseignants qui arrivent sur le marché du travail.
  • Une autre en programmation Web a développé un site qui donne la possibilité aux étudiants de présenter leurs travaux.
  • Un enseignant a mis en place un blogue éducatif qui incite les étudiants à développer leurs habiletés de rédaction, d’édition et de pensée réflexive.
  • Une enseignante a intégré l’utilisation de la baladodiffusion lors de ses visites culturelles avec ses étudiants. Cette approche a créé de riches possibilités d’apprentissage axées sur la participation, la création et la collaboration.

Les enseignants m’ont témoigné que le cours Web 2.0 leur a permis de reconnaître l’importance des concepts de participation, d’interaction et de collaboration dans l’apprentissage et l’enseignement qui sont à la base du Web 2.0.

Ils m’ont également témoigné que les TIC constituaient un véritable coffre à outils leur permettant d’améliorer leurs stratégies pédagogiques. Ils ont apprécié que j’applique le principe de collaboration et d’échange dans le cours, de telle sorte qu’ils ont pu expérimenter une situation d’apprentissage dont les grands principes peuvent s’appliquer à leurs propres cours. Finalement, la compréhension des principes de fonctionnement du Web 2.0 et l’analyse d’exemples pratiques de sites éducatifs ont permis une meilleure intégration des TIC dans leur enseignement.

La technologie doit être là pour faciliter le travail de l’enseignant et non le compliquer.

Que dirais-tu à des enseignants qui ont des réticences à l’égard des TIC parce qu’ils croient que leur approche sera trop assujettie à la technologie?

La technologie doit être là pour faciliter le travail de l’enseignant et non le compliquer. L’enseignant reste, et restera toujours, celui qui doit identifier la stratégie pédagogique et les moyens techniques appropriés pour atteindre ses objectifs d’apprentissage.

Mon travail, en tant que technopédagogue, en est un de vulgarisateur et de facilitateur. Je démontre aux enseignants intéressés aux TIC, qu’ils sont en contrôle de leur objectif d’enseignement et d’apprentissage même en ayant recours aux TIC. Mon cours s’adresse donc à ceux et celles qui souhaitent développer des pratiques pédagogiques où les TIC deviennent un outil positif afin de favoriser les apprentissages. L’enseignant, à la fin du cours Le Web 2.0 et son potentiel pédagogique, pourra donc utiliser les TIC dans le cadre d’une démarche pédagogique articulée et réfléchie, active, dynamique et favorable à l’atteinte de ses objectifs en fonction de sa discipline, de son contenu de cours et de la démarche réflexive qu’il veut que les étudiants mettent en branle dans leurs apprentissages.

Raymond, je te remercie d’avoir bien voulu participer à cette entrevue.

Peut-être que les lecteurs de Profweb oseront raconter leur expérience ou leurs inquiétudes par rapport au Web 2.0 dans la zone des commentaires!

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Nicole Perreault
Nicole Perreault
25 janvier 2010 21h42

N’étant pas enseignante, je ne peux parler d’expériences Web 2.0 réalisées avec des étudiants. Par ailleurs, je recours à des applications de type Web 2.0 dans mon travail d’animation d’une communauté de pratique (ex. : Google Doc pour le travail collaboratif, expérimentation de plateformes de réseautage social, marque-pages social, etc.). Ces applications permettent le partage, la collaboration dans des situations qu’il aurait été impossible de réaliser il y a quelques années à peine. La mise sur pied d’activités pédagogiques faisant appel aux applications Web 2.0 n’exige pas des compétences approfondies en matière de technologies, ce qui permet de mettre davantage l’accent sur la conception pédagogique de l’activité. Si cette chronique est un « teaser » de l’atelier sur la classe du XXIe siècle que Raymond offrira à la prochaine rencontre du réseau REPTIC, et bien je terminerai en disant : miam miam !