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4 mai 2006

Les défis du numérique, l’exemple des bibliothèques académiques chinoises

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Chaque année, 810 000 diplômés sortent des collèges et des universités uniquement dans les domaines des sciences et des technologies. Entre 1986 et 2004, le nombre de docteurs en sciences et en ingénierie a été multiplié par 50. Plus de 8 millions d’étudiants passent l’équivalent du baccalauréat chaque année et 20 % poursuivent des études supérieures.

Il n’est donc pas étonnant que ces investissements se traduisent par l’émergence de nouvelles bibliothèques modernes et la rénovation des plus anciennes. Le développement rapide de l’éducation supérieure en Chine pose des défis importants pour le développement des bibliothèques académiques. Par bibliothèques académiques, nous entendons les bibliothèques de collèges techniques, d’universités et de centres de recherche. Il s’agit principalement des bibliothèques de l’Académie nationale des sciences, de l’Université normale de Beijing, de l’Université Renmin, de l’Université de Kumning et de l’Université d’Hong Kong.

Bibliothèque de l’académie nationale des sciences de Beijing

En mars 2006, j’étais invité par l’organisme People to People et la division College and Research Libraries de l’American Library Association à me joindre à une délégation de 28 bibliothécaires afin d’échanger avec les responsables de 9 bibliothèques académiques chinoises. J’ai présenté une conférence sur le thème de la formation documentaire et les défis posés par l’information numérique dans les collèges francophones canadiens.

De nos échanges, cinq constats s’imposent :

  1. Les bibliothèques académiques chinoises connaissent une croissance qui va de pair avec le développement économique du pays.
  2. Après avoir érigé des infrastructures et des bâtiments souvent majestueux, les responsables investissent actuellement dans le développement de collections essentiellement numériques : banques de données spécialisées textuelles et ressources en ligne.
  3. Souvent nommés à la Direction d’une bibliothèque à cause de leurs liens avec le Parti communiste ou une contribution exceptionnelle au pays, les dirigeants des bibliothèques cèdent progressivement leurs places à des diplômés en bibliothéconomie et sciences de l’information formés à l’étranger ou en Chine.
  4. L’État exerce toujours un contrôle sur la nature de l’information diffusée et la censure s’applique également aux bibliothèques, qui sont composées de peu de publications en langues étrangères et souscrivent relativement peu à des revues spécialisées en sciences humaines et sociales.
  5. Le contrôle de l’État s’étend même sur Internet avec des restrictions majeures aux sites recensés par Google etYahoo.

Les échanges avec nos collègues bibliothécaires chinois permettent de constater des similitudes dans les approches avec les différentes clientèles, au niveau de la formation documentaire et du design d’interfaces ergonomiques intuitives pour les portails de bibliothèques. Nous aurions également avantage à nous inspirer de l’approche chinoise concernant l’accès libre et gratuit au texte intégral, sur support numérique, des articles de recherche souvent monopolisés en Occident par des entreprises privées qui sollicitent gratuitement les articles pour les revendre à prix élevé.

À propos de l'auteur

Daniel Marquis

 Daniel Marquis est conseiller pédagogique et bibliothécaire professionnel depuis plus de 25 ans dans le réseau colélgial. Il est responsable du Service de la
bibliothèque et technologies éducatives
du Cégep de Granby Haute-Yamaska
dmarquis@cegepgranby.qc.ca
tel. : 450.372.6614 poste 1205
fax. : 450.372.6565
http://www.cegepgranby.qc.ca/biblio/

http://biblioweb.dmarquis.ep.profweb.qc.ca/
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