Directeur du service d’informatique au Collège Marianopolis depuis 2005, David Wells y travaille pour aider les enseignantes et enseignants à intégrer les outils technologiques dans leurs cours. Tous les prétextes sont bons pour aborder les enseignants et leur donner le goût d’utiliser les technologies. Attardons-nous plus concrètement au contenu de l’entrevue qu’il a réalisée avec Norm Spatz, membre de l’équipe Animaweb de Profweb.
La réforme de l’enseignement collégial a amené bien des changements dont l’insertion de plus en plus grande des technologies dans les programmes d’études. Mais au-delà de cette intégration qui concerne davantage les contenus d’enseignement, comment peut-on aider les enseignants à utiliser les technologies comme outils d’enseignement et d’apprentissage?
Pour David, l’analogie avec le génie civil est évidente. Il se décrit comme un ingénieur qui élimine les virages dangereux et améliore la chaussée afin d’aider les profs de son collège à intégrer les technologies. Que ce soit par le biais des systèmes personnels de réponse1 ou de tout autre outil, il profite des occasions qui lui sont offertes pour aider les profs et les orienter dans un chemin adéquat. Pour lui, l’enseignement de chaque professeur est unique et il faut tenir compte des divers styles d’apprentissage de la clientèle étudiante. Dans ce sens, la technologie doit être promulguée et soutenue puisqu’elle permet de diversifier les modes de présentation et ainsi soutenir diverses approches pédagogiques. Quelle que soit la discipline, on doit s’ajuster aux exigences et répondre aux besoins.
Que peut-on stratégiquement faire pour assurer une meilleure intégration des TIC?
Convaincu de l’importance de l’intégration des TIC, David insiste sur l’importance d’une véritable prise de position par l’administration et les enseignants pour rendre la technologie accessible dans les cours. Les environnements d’apprentissage doivent également être mis à profit de manière à « façonner » la salle de classe en fonction des besoins des étudiants. L’enseignant se doit aussi de se constituer une boîte à outils pour réaliser ses projets pédagogiques. Bien que les outils technologiques puissent en faire partie, il ne faut pas nier les exigences que leur maîtrise entraîne en temps et en argent. Les énergies doivent être concertées et il est important que tout soit mis en place pour que l’effort consenti permette d’atteindre la cible. D’un point de vue moins imagé, on doit reconnaître qu’un enseignant intégrant une nouvelle technologie dans sa pédagogie a besoin de ressources, d’activités de formation et d’un encadrement professionnel!
Pouvez-vous nous présenter un exemple concret?
Comme dans plusieurs autres cas d’intégration de TIC réalisés au collège Marianopolis, les ressources financières et le temps disponible ont été considérés lors de l’intégration du logiciel Can 8 dans les cours de français langue seconde. Un plan d’action a été réalisé et David a embauché une équipe de designers d’infrastructure pédagogique pour faciliter l’intégration de cette technologie dans l’enseignement. Une équipe en provenance du programme de maîtrise en technologie pédagogique de l’université Concordia a également été mise en place pour aider les enseignants dans leurs apprentissages.
Bien que les enseignants déterminaient comment serait utilisée la technologie, la maîtrise d’œuvre de l’environnement fut assumée par les designers d’infrastructure. Ces technologues demandaient aux enseignants de leur fournir des informations sur les concepts qu’ils voulaient aborder avec les étudiants, les méthodes qu’ils utilisaient habituellement pour enseigner ainsi que les questions qu’ils voulaient aborder dans la classe virtuelle. Après avoir traité ces informations, ils ont produit du matériel pédagogique utilisable sans enfarger les profs dans des dédales technologiques.
En terminant, quel est le principal défi à relever?
Selon David, le vrai défi pour un répondant TIC et directeur de service informatique n’est pas seulement d’orienter le personnel enseignant qui maîtrise les outils technologiques, mais surtout de motiver les enseignants qui n’en font pas usage.