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17 janvier 2006

Les TIC sont la réponse, mais quelle est la question?

Bien sûr, tout le monde connaît la signification de l’acronyme TIC et nul dans le monde de l’éducation n’ignore qu’elle concerne l’utilisation de moyens technologiques dans un contexte d’enseignement et d’apprentissage. L’usage de technologies pour soutenir l’activité éducative existe depuis longtemps, en tout cas suffisamment, en ce qui me concerne, pour avoir eu l’impression de passer à travers des courants ou des modes. Déjà, dans les années 1960, la télévision propose de se faire éducative. On parle du téléenseignement qui pourrait remplacer le professeur, du moins, en présentiel dans la salle de classe. Ce fut pour les étudiantes et les étudiants la découverte du « zapping »…

Les années 1970 à 1980 sonnent dans les collèges l’ère de l’audio-visuel. Pas un cégep à cette époque qui n’ait son studio de production télévisuelle. Acétates, diapositives, vidéo et audio sont autant de moyens technologiques qui sont proposés pour appuyer l’enseignement. Le professeur demeure un expert de contenu qu’il cherche à transmettre plus efficacement. Même si certains de ces moyens demeurent relativement simples à utiliser, l’enseignant ou l’enseignante peut également faire appel à une professionnelle ou un professionnel de l’audio-visuel pour médiatiser ce contenu.

Puis, de 1980 à 1995, survint la période des APO (applications pédagogiques de l’ordinateur) et du multimédia qui pousse encore plus loin la capacité de transmettre du contenu éducatif et qui, en même temps, complexifie les procédés de médiatisation donc d’utilisation de ces moyens. Enfin, en 1995, avec l’arrivée du Web (Internet) surgit la possibilité d’échanger de l’information via des ordinateurs interreliés et donc celle d’une communication possible à travers le monde. C’est ici qu’émerge le concept de NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication; le mot « nouvelles » est maintenant omis).

Techniquement parlant, il est important de constater que l’évolution technologique a accentué le phénomène de convergence des médias et donc leur capacité à « reproduire » virtuellement le réel. C’est l’interpénétration de plus en plus grande de l’informatique, des télécommunications et de l’audiovisuel qui est à l’origine de ces changements sur les plans technique, conceptuel et terminologique, et qui préfigure une révolution tant dans le monde du travail que dans celui de l’éducation (Grand dictionnaire terminologique).

S’il est relativement simple de comprendre l’évolution des technologies éducatives, il est important de constater qu’elle s’accompagne également d’une évolution des modèles pédagogiques; … l’introduction de technologies dans l’enseignement est toujours sous-tendue par un modèle d’apprentissage qui reflète les théories dominantes d’une époque (Intégration pédagogique des TICE. Aellen Marylène et Voumard Sylvie, TECFA 2004).

Ainsi, on a pu assister au cours de cette évolution technologique au passage d’un modèle de transmission des connaissances (professeur, seul expert du contenu) au modèle constructivisme où l’étudiante ou l’étudiant prend une part plus active (souvent avec ses pairs : socioconstructivisme) dans la détermination de ses activités d’apprentissage et donc dans la construction de ses connaissances au lieu de les recevoir unilatéralement (ex. : pédagogie par projets).

Les TIC,… ne sont que l’élément « facilitateur », le catalyseur qui permettra de réaliser cette « révolution tranquille » sur une période de 10 à 15 ans au lieu des 30 ans habituellement nécessaires pour réaliser un tel bouleversement (À quoi peuvent bien servir les ordinateurs à l’école? 17e Colloque de l’AQUOPS; Les TIC : constat et perspectives). La neutralité technologique n’est cependant pas si certaine (What is the Meaning of The Medium is the Message? Mark Federman). En effet, le développement des TIC détermine un nouveau rapport au savoir en introduisant une nouvelle façon de communiquer et donc d’agir et d’interagir dans des situations pédagogiques qui deviennent également plus complexes. L’évolution technique influence donc les modèles pédagogiques qui, à leur tour, déterminent le rôle des technologies… La poule ou l’œuf?

Quelle est la question?

Peu importe la signification que l’on donne à un outil, quel qu’il soit, dans tout usage que l’on en fait, il ne faut jamais perdre de vue la finalité et la valeur ajoutée qui doit en résulter : qu’est-ce que l’on veut faire et pourquoi? En bout de ligne, on peut affirmer que peu importe la technologie éducative utilisée, il y a toujours, au bout d’un raisonnement, un triangle didactique « réel » : un savoir … ou une compétence à acquérir, un candidat à l’acquisition et un médiateur de chair et d’os (What is the Meaning of The Medium is the Message? Mark Federman).  

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