Parcours inspirant : La « double vie » de Murielle Cayouette
Connaissez-vous un ou une collègue qui enseigne à la fois la poésie et la gestion globale de restauration en langue anglaise, le tourisme en espagnol et qui accompagne ses étudiants dans des expéditions en tourisme d’aventure ? Nous vous présentons Murielle Cayouette, une enseignante précaire, polyvalente et super organisée. Elle a intégré l’équipe de rédaction de Profweb à l’automne 2015. Une autre corde à son arc ! Murielle enseigne au collégial depuis 5 ans. À la session d’automne 2015, elle partage son enseignement entre le Collège O’Sullivan et le Collège Mérici, à Québec.
Cette session n’est pas typique pour Murielle, puisqu’elle n’a que 2 planifications de cours. Voyons un peu ce à quoi pouvait ressembler une journée à la session d’hiver 2015 :
- 8h30. Début de son cours de poésie (Literacy Genres : Poetry) au Collège St-Lawrence.
- 10h30. Départ pour le Collège Mérici, où elle offre du tutorat individuel en anglais.
- 13h00. Elle tourne sa langue 2 fois et accueille les étudiants en tourisme pour un cours d’espagnol. Ouf! Le cours se donne aussi au Collège Mérici et c’est tant mieux!
- 16h00. Elle change de chapeau (et de langue) et se transporte dans l’univers de la restauration. Elle offre un cours de gestion en anglais, en tandem avec un autre enseignant. Elle se charge des compétences liées au service à la clientèle.
Trajectoire professionnelle : fautes tragiques ?
Je dois mon parcours éclectique à une combinaison de « fautes tragiques » (rires) : mes choix de formation et mes intérêts multiples. À l’université, j’ai fait mon baccalauréat en anglais langue seconde avec une concentration en espagnol. J’ai poursuivi à la maîtrise en littérature d’expression anglaise sur les questions autochtones. J’utilisais l’écocritique, qui s’intéresse à l’impact de l’environnement physique sur l’identité, pour analyser des ouvrages de fiction autochtone. Ce qui n’est pas sans lien avec mes intérêts pour la nature et le tourisme d’aventure.
Elle vit des contrastes intéressants : elle peut aussi bien donner un cours d’anglais très spécialisé en tourisme d’aventure, un cours d’anglais en bureautique et le lendemain, elle porte le costume pour accueillir les visiteurs à la grosse foire de l’emploi organisée par les étudiants en Techniques de bureautique.
J’aime les défis variés, mais je dois développer des outils pour bien gérer mon temps et mes divers engagements.
Résolution de problèmes en anglais pour tourisme d’aventure au collège Mérici
Café rencontre entre des nouveaux arrivants au Québec et des étudiants du cours adaptation et choc culturel au Collège Mérici
Lancement officiel du carrefour de recrutement au collège O’Sullivan (Crédit photo : Patrick Bouchard)
Quelques astuces pour s’en sortir :
- J’ai une adresse Gmail qui gère l’ensemble de mes adresses courriel en les regroupant au même endroit.
- J’utilise l’application Wunderlist, non seulement pour suivre les projets de l’ensemble de mes groupes, mais aussi pour ma propre gestion de mandats.
- Je possède un téléphone intelligent : il s’agit d’un excellent assistant personnel !
- Chez moi, j’ai un calendrier géant où je place chaque étape des projets en développement.
- Je suis adepte de plein-air et j’aime me retrouver en plein milieu de la forêt ou quelque part sur l’eau. Pour contrer les intempéries, un bon vieux carnet Rite in the Rain demeure le meilleur outil !
Activité d’escalade à l’aveugle pour pratiquer les prépositions, tourisme d’aventure au Collège Mérici
Double ou triple vie?
Son cœur balance entre la littérature anglaise et sa passion pour le tourisme d’aventure. Mais les soirs d’hiver et la fin de semaine, vous avez de fortes chances de la retrouver sur le fleuve Saint-Laurent en canot à glace. À l’hiver 2016, elle travaillera comme guide chez Canot à Glace Québec et fera partie de l’équipe Cosmos Ferme Genest au niveau compétitif.
L’équipe Cosmos Ferme Genest
Questions en rafale :
Ce qui caractérise Murielle dans un projet ?
- Son sens de l’organisation
- Son goût des défis
- Son souci de partir des vrais besoins qu’auront les étudiants dans leur futur travail
Lorsque je développe un nouveau cours, je m’assois avec des collègues qui connaissent la réalité du terrain. J’ai la chance d’être entourée de gens qui ont un pied dans l’industrie. Par exemple, en Gestion d’événements et congrès, est-ce que les besoins sont liés à la gestion des plaintes, à la conversation téléphonique en anglais ou à un autre aspect?
Ce qui l’anime actuellement ?
- Développer des nouveaux projets en pédagogie
- Réfléchir en profondeur pour choisir les approches pédagogiques les plus appropriées en fonction de la réalité de ses étudiants
Je peux autant m’adresser à des étudiants qui carburent à la cote R autant qu’à d’autres qui font un retour aux études et qui ont à concilier travail, famille et études. Par ailleurs, j’aime autant utiliser les outils technopédagogiques qui s’offrent à moi qu’à revenir à une base très épurée, sans artifices ou outils poussés, ce que j’appelle la « paléo-pédagogie » !
Ce qui l’animerait dans un futur proche :
- Participer à l’élaboration d’un programme
Une force qui la distingue ?
- Sa grande polyvalence
Une source d’inspiration dans sa pratique ?
- Pierre Richard, de qui elle a été la collègue au département d’anglais du Cégep Garneau et qui est maintenant directeur des études au Collège Mérici.
À ma deuxième année d’enseignement, je devais donner le cours d’anglais 101. J’étais découragée. Je me suis dit : ça va être plate ! Lorsque j’en ai parlé à Pierre, il m’a répondu que c’était un privilège et une opportunité rare que d’avoir à accompagner les étudiants à un moment charnière de leur vie. Son enthousiasme a été contagieux. J’ai eu finalement beaucoup de plaisir à enseigner ce cours.
- Ses parents, pour leur curiosité, leurs encouragements afin qu’elle développe un bon coffre à outils et pour leur propre éclectisme.
Un penseur qui a laissé sa marque ?
- James Raffan, dont la réflexion porte sur la perception du risque et la notion de danger physique et psychologique dans un contexte de plein-air. Cela peut très bien se transposer dans la classe et pas seulement dans un domaine comme le tourisme d’aventure. Par exemple, Murielle constate que ses étudiants qui font un retour aux études ont des blocages en anglais. Ils n’ont pas confiance en eux, ils n’osent pas avoir d’interaction avec les autres, ce qui est essentiel dans l’apprentissage d’une langue. Murielle accorde beaucoup d’importance à la reconstruction de la confiance.
Ce qui lui permet de recharger sa créativité ?
- Les voyages. Dans son bureau, elle a un mur de photos qu’elle aime bien regarder, de temps à autres. Elles ne sont pas très loin des photos de cohortes d’étudiants qui l’ont particulièrement marquée.
Ayant rencontré Murielle lors de notre baccalauréat en enseignement de l’anglais langue seconde, je peux affirmer qu’elle excelle dans tout ce qu’elle entreprend. Je crois que c’est l’être ayant la plus grande polyvalence que je connaisse. Elle démontre un très grand professionnalisme et une rigueur dans tous les mandats qu’elle a sur sa liste.
Sa mémoire exceptionnelle, son sens critique, sa créativité sans mesure (elle possède un immense talent pour le dessin et pour la création d’activités) et sa capacité de synthèse font de Murielle non seulement une enseignante que les étudiants apprécient et respecte grandement, mais une amie qui enrichit et alimente le parcours d’une vie.
Murielle avance et fonce dans la vie au même rythme équilibré qu’elle pagaie sur la rivière. La détermination est son deuxième prénom.
Une pédagogue créative et polyvalente, on en veut tous des comme ça!
Merci pour de nous avoir présenté ce parcours effectivement très inspirant de Murielle Cayouette. Parfois je me demande si les journées durent 24 heures pour tout le monde… 🙂
Et c’est toi qui nous dit cela! 🙂