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11 mars 2021

Des communications scientifiques virtuelles pour l’épreuve synthèse du programme de Sciences de la nature

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Le virage forcé à distance nous a obligés à repenser l’épreuve synthèse du programme (ESP) de Sciences de la nature. Au Cégep de Saint-Laurent, cette épreuve est hors cours, il s’agit d’un projet d’étude externe au cursus scolaire, mais obligatoire pour l’obtention du DEC. Les étudiants doivent réaliser une recherche documentaire scientifique et présenter leurs résultats dans le cadre de séances de communications scientifiques devant leurs pairs et les enseignants du programme. Pour reproduire l’effervescence scientifique qui existe en présentiel lors de l’organisation de cette activité à la fin de chaque session, le Cégep de Saint-Laurent et l’équipe du programme de Sciences de la nature se sont retroussé les manches pour créer un événement d’envergure entièrement à distance.

Cette ESP est obligatoire et évaluée avec la notation «réussite» ou «échec». L’idée de ces communications scientifiques est de permettre aux étudiants de vivre une expérience supplémentaire et de faire sortir la science d’un cadre purement scolaire.

En temps «normal», les étudiants forment des équipes de 2 et sont accompagnés par un enseignant-tuteur spécialisé dans la discipline de leur projet. Lorsqu’on réalisait ce projet en présentiel, il fallait réserver un grand nombre de locaux en même temps, car nous ne disposions que d’une plage horaire de 1h30 tous les vendredis pour réaliser les oraux. Une semaine, ils étaient orateurs, l’autre semaine, spectateurs. Lorsqu’ils étaient auditeurs, ils pouvaient choisir les présentations auxquelles ils désiraient assister.

À l’hiver 2020, nous avons réussi à mener le projet à terme du mieux que nous avons pu avec tous les bouleversements occasionnés par l’arrêt des activités en présence et le passage d’urgence à l’enseignement à distance. Pour la session d’automne 2020, nous voulions repenser notre approche pour créer une expérience tout aussi motivante pour nos 65 étudiants finissants qui ont participé à nos séances de communications scientifiques.

Modalités de nos communications scientifiques à distance

Deux mois avant nos communications scientifiques, la Direction des ressources technologiques (DRT) nous a grandement aidés à mettre en place les moyens technologiques pour réaliser notre événement. Nous avons créé 9 séances Zoom distinctes qui ont fonctionné en simultané lors de notre événement qui s’est échelonné sur 2 vendredis (5 séances le premier vendredi, 4 séances le vendredi suivant). Nous avons également créé des tutoriels pour les enseignants sur les fonctionnalités de Zoom pour être certains que tout se déroule sans heurts.

Chaque séance de visioconférence Zoom avait un horaire précis. J’ai pu compter sur l’aide précieuse de mes collègues enseignants des différentes disciplines scientifiques pour bien coordonner le partage d’écran, le son, la gestion du temps, etc. Lors des visioconférences, j’avais désigné un enseignant-tuteur comme «animateur» dans les paramètres Zoom. De plus, chaque animateur avait la possibilité de nommer un autre enseignant «coanimateur». Le but était de simplifier au maximum les manipulations techniques tant pour les enseignants que pour les étudiants. Étant donné que j’avais créé les différentes séances de visioconférence, je pouvais aussi naviguer d’une séance Zoom à l’autre au besoin.

Les séances de visioconférence étaient d’une durée de 1h30 et permettaient d’assister à 3 ou 4 présentations.

Présentations en direct ou préenregistrées

Lors d’une rencontre préparatoire au cours de l’automne, nous avons donné le choix aux étudiants de réaliser une capsule vidéo au lieu de faire un exposé à proprement parler, car nous sentions que plusieurs étudiants étaient anxieux à l’idée soliloquer devant leur écran d’ordinateur.

Les étudiants ont donc eu le choix de réaliser une capsule vidéo ou de faire une conférence en mode synchrone. La grande majorité des étudiants ont choisi de réaliser une capsule vidéo. Pour les aider, nous leur avons présenté différents outils numériques comme:

L’équipe de soutien informatique de la DRT a également offert des séances de formation sur Loom à nos étudiants par visioconférence avec le service DRT Virtuelle.

Ceux-ci étaient libres de choisir l’outil numérique avec lequel ils étaient le plus habitués. Pour leur capsule vidéo, les étudiants ne devaient pas simplement narrer par-dessus un diaporama numérique, ils devaient se filmer à tout le moins en mortaise. Une fois leur capsule vidéo complétée, les étudiants la téléversaient dans Moodle par l’entremise de l’outil «devoir». Cela a facilité grandement le travail de l’enseignant-animateur qui n’avait qu’à télécharger les vidéos de sa séance Zoom 24 heures à l’avance.

La vidéo a occasionné un petit défi supplémentaire à certaines équipes. Par exemple, pour certains étudiants qui avaient un projet en mathématiques, nous avons dû réserver des locaux au cégep pour qu’ils puissent se filmer en équipe en train de compléter au tableau leurs équations mathématiques. Certains étudiants en chimie ont dû faire preuve de créativité pour modéliser des concepts plus abstraits comme les matrices de différentes molécules.

Lors des exposés oraux sur Zoom, tous les participants regardaient ensemble les capsules vidéos et les oraux en même temps. Après le visionnement, chaque membre de l’équipe allumait sa caméra et participait à la période de questions qui avait lieu en temps réel.

Extraits de quelques vidéos réalisées dans le cadre de l’épreuve synthèse de programme. Un merci tout particulier à Léa Balthazard et Léa Melançon (L’intestin: le deuxième cerveau), Jing Gao et Marie-Lou Myre (Les prions et la maladie de la vache folle), Camilo Andres Vargas Osorio et Christelle Semaan (L’information quantique), et Camille Lapalme et Mylène Larivière (La virothérapie).

La conception pédagogique du site Moodle

L’espace Moodle a été pensé en fonction de l’organisation des activités, mais surtout de la communication. Étant donné que les étudiants étaient à distance, Moodle est devenu un outil important de communication.

Organisation de l’environnement Moodle pour l’épreuve synthèse de programme.

Dans Moodle, nous avons organisé, entre autres:

  • les consignes des exposés;
  • les horaires;
  • les liens Zoom pour chaque séance de communications scientifiques
  • une boîte de dépôt pour les fichiers vidéos à l’aide de l’outil «devoir»

Afin de faciliter la correction pour les enseignants-tuteurs, nous avons scindé les 65 étudiants dans différents groupes numérotés en fonction de leur séance de visioconférence Zoom.

Division des étudiants en fonction de leur séance de visioconférence.

Bilan de notre expérience

De manière générale, la qualité des présentations vidéos a été la même que celle des exposés en présentiel des années passées.

Mes collègues et moi avons remarqué que les étudiants étaient beaucoup moins stressés, car ils n’avaient plus la nervosité reliée au fait de parler devant une grande salle. De plus, plusieurs étudiants ont posé des questions sur les projets de leurs pairs. Malgré la distance, les étudiants ont montré un bel intérêt pour les séances de communications scientifiques.

Regard vers l’avenir

Le programme de Sciences de la nature envisage de garder l’option de la vidéo même lorsque l’événement sera de nouveau en présentiel. Un bel engouement a été observé pour cet événement multidisciplinaire. De nombreux collègues enseignants ont pris part aux séances synchrones. Nous envisageons d’ouvrir nos séances à l’ensemble du collège.

Grâce à un effort commun des étudiants, des enseignants du programme et de la Direction des ressources technologiques, nous avons pu organiser à distance un événement mettant de l’avant les apprentissages de nos étudiants finissants. Nous avons hâte de répéter l’expérience à l’hiver 2021, mais cette fois-ci avec 115 étudiants!

Remerciements
Merci à mes collègues du programme, qui ont accepté d’être enseignants-tuteurs, pour leur aide dans l’évaluation des projets pour leur participation à cette pratique pédagogique innovante: Anne-Marie Lebuis,Barbara Augustin, Chloé Richard, Frédérick Viens, Géraldine Martin, Séléna Bergeron, Ariane Longpré-Lauzon, Aurélie Gauthier-Houle, Jonathan Ruel, Olivier Laroche.

Merci également à Sirléia Rosa, analyste technopédagogique et répondante TIC, à son équipe à la Direction des ressources technologiques du cégep Saint-Laurent et à Camille Arpin, éditrice pour Profweb, pour leur collaboration à la rédaction de cet article.

À propos de l'auteure

Marilou Provost

Elle est détentrice d’un baccalauréat en biochimie et d’une maîtrise en sciences vétérinaires, option microbiologie, de l’Université de Montréal. Rapidement, avant la fin de sa maîtrise, elle commence sa carrière d’enseignante au cégep de Valleyfield en 2002. Depuis l’automne 2004, elle enseigne au cégep de Saint-Laurent. Elle est responsable de l’épreuve synthèse du programme de Sciences de la nature depuis quelques années et est co-coordinatrice du programme depuis l’hiver 2020.

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Nicole Perreault
6 avril 2021 15h41

Toutes mes félicitations, Marilou, pour ce beau projet qui possède de nombreuses qualités. Vous pouvez être fière de vous, de la collaboration de vos collègues et de l’impact de votre activité sur vos étudiantes et étudiants, tant au point de vue pédagogique que motivationnel.