Fermer×
20 septembre 2010

La correction sur mesure avec Moodle

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

La rétroaction que l’on peut offrir dans l’écriture de textes en anglais serait plus efficace, plus rapide et plus simple avec Moodle qu’avec les méthodes jusque-là employées (correction manuscrite – explicite ou codée, ou usage du correcteur de MS-Word). La lecture du récit vous en convaincra!

Le texte qui suit est un résumé de la conférence que j’ai présentée au Colloque annuel Rascals 2010 qui s’est tenu à St-Sauveur. L’objectif principal de cette présentation était de démontrer que, en ce qui a trait à l’encadrement des fautes de rédaction, Moodle est plus efficace que la correction manuscrite ainsi que MS-Word. Le module Glossaire de Moodle est un dictionnaire en ligne, créé par les étudiants et les enseignants. Comme tout dictionnaire, il possède des concepts et des définitions, mais son originalité réside dans le fait qu’il peut lier automatiquement des concepts et des mots-clés à une fenêtre contextuelle où se trouvent les définitions du glossaire, et ce, dans tous les modules de la plateforme d’apprentissage de Moodle.

On peut être surpris du peu de rentabilité de la correction manuscrite, nous explique Nicholas Walker. Anne-Gaëlle Habib, conseillère pédagogique TIC au Collège Ahuntsic, prête sa voix à la présentation de Nicholas Walker, dans les vidéos adaptées pour les lecteurs francophones de Profweb.

L’écriture plus efficace, plus rapide et plus simple avec Moodle.

C’est en 2005 qu’un professeur de langue, Joseph Rézeau, publiait un article sur Moodle.org. Il y décrivait comment il avait utilisé cet environnement d’apprentissage pour donner aux étudiants des rétroactions sur leurs erreurs écrites. Il a démontré comment, au lieu de s’en tenir au recensement de concepts et de définitions, il pouvait ajouter des commentaires et des explications sur les erreurs d’écriture dans son glossaire. Grâce aux fonctions de lien automatique et de sensibilité à la casse, Moodle est devenu un outil très puissant pour les professeurs de langue.

Correction manuscrite.

Correction effectuée grâce à MS-Word.

Correction Moodle.

Les images qui précèdent illustrent différents moyens utilisés pour apporter des corrections et des commentaires relativement au texte écrit par un étudiant. D’abord, la correction manuscrite a pu déceler 20 erreurs. La correction effectuée grâce à MS-Word n’a pu en trouver que 9, omettant les erreurs d’interférence de l’étudiant francophone participant à un cours d’anglais de niveau 1. « L’interférence est l’utilisation d’éléments d’une langue quand on parle ou écrit une autre langue. C’est une caractéristique du discours et non du code. Elle varie qualitativement et quantitativement de bilingue à bilingue et de temps en temps, elle varie aussi chez un même individu, cela peut aller de la variation stylistique presque imperceptible au mélange des langues absolument évident.  » MACKEY, W. Bilinguisme et contact des langues, Paris : Klincksieck, 1976, p.414. MS-Word a par contre décelé l’erreur de morphologie se trouvant à la dernière ligne. Le troisième exemple est le même texte qui a été affiché sur un forum en ligne de Moodle. Les boîtes grises entourant les mots sont des liens automatiques que Moodle insère, reliant les erreurs à des messages de correction se trouvant dans le module du glossaire de Moodle.

Nicholas Walker conclut qu’en terme de correction, le correcteur de Word est loin d’être le meilleur des assistants!

Si vous cliquez sur « sophie », Moodle ouvre une fenêtre contextuelle qui explique la règle indiquant que les noms propres prennent toujours une majuscule. J’ai moi-même créé ce message à l’aide de mes propres exemples. Si vous cliquez sur « am born », une autre fenêtre s’ouvrira, accompagnée de mon message indiquant qu’il s’agit d’une erreur de temps de verbe. En cliquant sur « have 17 years », l’étudiant a un accès immédiat à mon commentaire contenant la quantité d’information que j’ai moi-même jugé bon d’apporter. Je ne corrige chaque erreur qu’une seule fois puisque Moodle ajoute automatiquement le lien à cette erreur, et ce, instantanément.

L’enseignant, en utilisant Moodle, détermine lui-même la quantité d’information qu’il veut indiquer dans son commentaire. Vous saisissez tout le potentiel de l’outil? C’est ici que ça devient vraiment intéressant. Rappelez-vous que Moodle réside sur le Web, ce qui signifie que je peux intégrer toutes les ressources du Web dans mes commentaires. Si vous cliquez sur « I study in », le message contextuel présente deux résultats de recherche dans Google, soit pour « I study in Social Sciences » et pour « I study Social Sciences ». L’étudiant peut constater qu’il y a une seule occurrence pour la première recherche, et 80 000 pour la seconde. Il constate également comment Google peut être utilisé comme outil pour justifier ses choix grammaticaux. Si vous cliquez sur « I like to do party », le deuxième moteur de recherche le plus populaire sur le Web, YouTube, s’ouvre. L’étudiant entendra « I like to party » 4 fois en 18 secondes. Voilà à sa portée toute une variété de renseignements. Cliquez maintenant sur « since 2 years » : un jeu-questionnaire vous permettra de mettre en pratique vos connaissances et vous aurez accès à d’autres commentaires.

Cette méthode ne s’applique pas seulement au forum en ligne; les commentaires peuvent être liés automatiquement à d’autres composantes du site, comme le courriel, le blogue, les pages de profils, le wiki, les rédactions et s’appliquer lors de session de clavardage. J’ai demandé notamment à mes étudiants de trouver les différences entre deux images. Ils devaient me les décrire en détail dans le clavardoir de Moodle. De cette façon, je peux offrir à mes étudiants 2 corrections à la minute, aussi explicites que celles décrites plus haut. Moodle est plus efficace et plus rapide que le plus rapide des dactylos.

La démonstration aide à comprendre l’intérêt pédagogique du glossaire de Moodle.

Concluons, et comparons les outils TIC. MS-Word est instantané : Moodle aussi. MS-Word a trouvé 9 erreurs; Moodle, 14. MS-Word n’a pu déceler les erreurs d’interférence alors que Moodle l’a fait. MS-Word autocorrige le texte, privant ainsi l’étudiant de constater ses erreurs. Toutes les corrections sont manuelles avec Moodle. Les règles et les exemples, dans Word, ne sont fournis qu’au troisième clic alors qu’avec un seul clic dans Moodle, l’enseignant offre autant ou aussi peu d’information qu’il le juge nécessaire.

Avez-vous expérimenté ce type de correction à l’aide des TIC? Commentez l’intérêt des démonstrations faites par Nicholas Walker.

À propos de l'auteur

Nicholas Walker

He is a prize-winning teacher at Ahuntsic College and textbook author of the Actively Engaged Series. In 2017, he won the TESL Canada Innovation Award and later the same year received a Sesquicentennial Pin Award for Leadership in Education from the Hon. Melanie Joly. In June of 2019, Nicholas was awarded the AQPC Mention d’Honneur for teaching excellence and then in August the Reconnaisance Institutionelle from Ahuntsic College for his work on the Virtual Writing Tutor grammar checker. In November, he won the Keith Boeckner Award for his outstanding contributions to the ESL community in Quebec.

S’abonner
Notification pour
guest

8 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Claudette Ouellette
Claudette Ouellette
21 septembre 2010 13h16

Voilà une application des plus intéressantes qui peut être utile à tous les professeurs peu importe la discipline. Est-il long de créer un tel glossaire interactif qui servira à la correction de texte?

Bravo à ce professeur

Anne-Gaëlle Habib
Anne-Gaëlle Habib
22 septembre 2010 14h51

Accès direct aux trois vidéos de la correction sur mesure de Moodle:
– Présentation et la correction http://www.youtube.com/watch?v=hEvyiU8qxjQ
– La correction avec Word http://www.youtube.com/watch?v=A2-KaWnjS6I
– La correction avec Moodle http://www.youtube.com/watch?v=tXWHR8Yz1BE

Anne-Gaëlle Habib
Anne-Gaëlle Habib
22 septembre 2010 17h13

I have to thank you Nicholas, because without you, I couldn’t work at this story!
See you 🙂

François Lizotte
François Lizotte
24 septembre 2010 11h56

En plus du virage de la corporation DECclic vers Moodle, déjà en phase expérimentale cette année, on apprenait récemment que l’Université de Montréal a aussi choisi Moodle comme environnement numérique d’apprentissage.

Communiqué UdeM http://www.nouvelles.umontreal.ca/campus/affaires-universitaires/20100917-environnement-numerique-dapprentissage-le-choix-de-la-plateforme-est-arr-te.html

C’est une excellente nouvelle non seulement pour les défenseurs du logiciel libre en éducation, mais aussi les nombreux professeurs qui, comme Nicholas Walker, vont toujours plus loin dans l’intégration des TIC en enseignement supérieur.

Claudette Ouellette
Claudette Ouellette
24 septembre 2010 13h54

Je me suis permise de mettre un lien à votre témoignage dans un cours que j’utiliserai lors des futures formations aux professeurs sur l’utilisation pédagogique de Moodle. Je suis certaine qu’ils apprécieront.

Julien Morice
Julien Morice
1 octobre 2010 8h08

Merci Anne-Gaëlle pour ce travail, c’est vraiment intéressant. J’avais jamais pensé mettre un test dans un concept du glossaire ! De quoi inspirer mes enseignants de langue.