Pédagogie du vendredi

J’enseigne en littérature. L’ensemble des exemples d’usages des TIC apparaissant dans ce récit est lié à cette matière. Mon objectif est de vous les présenter simplement comme je les ai exploités afin de dynamiser mes classes du vendredi. Ce sera à vous de voir comment vous pourriez vous les approprier!

Un cours le vendredi après-midi : quelle horreur! Pour nous et pour les étudiants… Peut-on se permettre d’enseigner autrement parce que c’est vendredi? Absolument! En intégrant de nouvelles stratégies, en exploitant les TIC, en modifiant notre approche, il y a moyen d’encourager nos étudiants à être présents et productifs. Voici quelques idées d’une prof de littérature.

Est-ce que le vendredi est un jour comme les autres ?

Sans doute, on peut voir le vendredi comme tous les autres jours de la semaine. On peut aussi être, comme les étudiants, un peu plus fatigué ou démotivé. Et pourquoi pas le prendre positivement : quelle chance nous avons de terminer la semaine en beauté, ensemble jusqu’à la fin! Il semble important d’aborder la réalité des cours du vendredi, particulièrement ceux du vendredi après-midi, avec les étudiants. Au premier cours, par exemple, on leur demande qui est là depuis le matin, s’ils ont une grosse journée, un cours avant, etc. L’objectif est d’humaniser le défi, de le dédramatiser.

Gestion de classe

Dès les premiers cours, on peut donner le ton, parler de nos attentes, faire un contrat avec les étudiants (du genre je serai cool, mais soyez là et concentrés). J’utilise souvent des diaporamas (Powerpoint) alors je leur dis que le vendredi, je leur envoie les notes s’ils sont présents. Aussi, j’utilise PDF-XChange Viewer pour annoter les textes que nous analysons en groupe. Si tout le monde participe, je dépose ensuite le travail fait en groupe sur LÉA. Généralement, les étudiants sont plus détendus et l’atmosphère est plus propice à plaisanter ou à décrocher. Mais les mots d’ordre sont soyez présents et productifs quand même. En échange, j’essaie d’alléger de cette façon la lourdeur du travail à accomplir ou la prise de notes.

Exemple d’usage de PDF-XChange Viewer

Gestion du contenu

Un changement doit-il se faire au plan du contenu, de l’approche ou les deux ? On fait de la théorie ou des exercices? Voilà les vrais problématiques. Le défi que je me suis donné est de réussir à les garder motivés et travaillants les vendredis. Quelques outils TIC m’ont aidée à y parvenir.

D’abord, on peut très facilement intégrer des vidéos dans un diaporama pour mieux faire passer la matière plus théorique. Ces vidéos peuvent prendre des allures ludiques, comme projeter une animation pour enfant d’une fable de La Fontaine plutôt que d’en faire la lecture, ou plus sérieuses, comme un extrait du téléjournal diffusé le jour de la première de la pièce Les Belles-Sœurs. Des sites comme YouTube ou les archives de Radio-Canada sont riches en contenu.

Pour la partie atelier ou exercice du cours, j’essaie de garder tout le groupe actif en optant pour des stratégies qui impliquent tout le monde. Si je pose une question, un seul élève pourra donner la réponse. Non seulement les autres sont passifs et attendent la réponse, mais le prof ne sait pas trop ce qu’il y a dans la tête de chacun… Pour déjouer cela, j’aime beaucoup utiliser les télévoteurs. Je crée un diaporama sur lequel j’inscris des questions; je distribue les télévoteurs. Déjà, les étudiants sont excités d’avoir quelque chose avec des boutons entre les mains! Ils deviennent comme des enfants et ont subitement l’envie folle de participer! Le logiciel lié aux télévoteurs nous permet de faire ressortir les résultats de votes. Ainsi, on sait par exemple que 89% de la classe a répondu correctement à une question. On peut évaluer instantanément les connaissances de nos élèves et orienter notre contenu en fonction des difficultés repérées. Avec les télévoteurs, on a également la possibilité d’évaluer le temps de réponse aux questions. Ainsi, un peut ajouter un volet compétitif qui les motive beaucoup.

Exemple d’usage de télévoteurs

Pour le travail en équipe, Google Drive est l’outil par excellence. Il nous permet de faire de « l’écriture collaborative ». Je crée un document, je partage le lien avec les étudiants. La plupart apporte leur portable en classe et on travaille en sous-groupe à l’écriture d’un plan d’analyse ou d’un paragraphe par exemple. J’utilise un compte à rebours pour afficher le temps restant. Le temps s’écoule et la pression monte! Pas le temps de jaser… On peut ensuite projeter à l’écran de la classe le travail accompli par chaque équipe et le commenter. Le fait de savoir que le travail sera vu par tous motive les élèves à faire de leur mieux. Aussi, cela évite au professeur de ramener de la correction à la maison…

Ce ne sont là que quelques outils facilement accessibles et plus ou moins complexes à exploiter.

Gestion du temps

Une autre grande question se pose pour ceux qui enseignent les vendredis après-midis. Si vous ne vous la posez pas vous-même, un étudiant la posera : Madame, est-ce qu’on peut finir plus tôt…? Par ailleurs, dans notre cégep, il y a toujours une pause de dix minutes entre les deux périodes de cours. Je sais très bien que si je fais une pause, plusieurs partiront. Alors, je leur propose de ne pas prendre de pause (même s’ils sont fatigués…) et de finir 15 minutes plus tôt. Nous avons de la matière à voir et notre temps de classe est précieux. Mais si finir plus tôt fait en sorte que les étudiants sont plus motivés et plus heureux, pourquoi pas? On cède quelques minutes, mais on gagne en capital de sympathie!

Et vous, comment dynamisez-vous votre pédagogie?