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6 mars 2012

Une intégration pédagogique d’Antidote : pourquoi les étudiants en auraient-ils besoin?

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Les facteurs se conjuguent pour proposer une intégration pédagogique réussie d’Antidote dans les programmes d’études. Des modèles d’intégration ont été expérimentés. Les activités d’appropriation se multiplient. La capacité à réviser et à retravailler les textes est dorénavant un élément de compétence du programme de français de la formation générale. Et plus personne ne se questionne si les étudiants en ont besoin. Alors, comment s’y prendre pour les aider?

En profiter dès la première session!

Les projets Antidote sont généralement amorcés en début de parcours. Bien sûr! Les premières intégrations ont été faites, tout naturellement, dans les cours de renforcement en français langue d’enseignement (mise à niveau) et les Centres d’aide en français ont été mis à contribution. Nous observons aussi plusieurs interventions en littérature.

L’établissement de priorités de correction, par degré de gravité de l’erreur, fréquence statistique ou analyses contextuelles (analyses partielles, analyses de phrase, alertes, ambigüités) affermit l’étudiant dans sa position de réviseur en lui donnant plus de moyens pour l’exercer. Mieux! L’étudiant diversifie ses techniques. Il aborde le vocabulaire, détient enfin des recours pour l’étude de la syntaxe. Avec l’entrainement, il hausse ses propres degrés d’exigences. Plus intéressant : l’étudiant observe combien ses difficultés d’énonciation interfèrent dans ses activités de révision.

Certains ne parviennent en effet à améliorer leur ratio qu’en travaillant en amont, aux étapes liminaires de la rédaction. L’énonciation, avec l’aide de dictionnaires aussi polyvalents, produit de meilleurs textes.

Tirer satisfaction de ce que l’on connait

Entendons-nous : L’achat de licences du logiciel Antidote pour tous les postes informatiques du Collège n’est pas une démarche qui garantit en soi l’amélioration de la qualité de la langue de la population étudiante (Monique Caron-Bouchard et al., Outils virtuels et qualité de la langue, PAREA, Collège Jean-de-Brébeuf, 2011, p.188.), avertit le groupe de chercheurs (Monique Caron-Bouchard – professeure de sociologie, Katerine Deslauriers – professeure de philosophie, Carl Perrault – professeure de littérature et de français, Michel Pronovost – professeur de biologie et Caroline Quesnel – professeure de littérature) du Collège Jean-de-Brébeuf dans son étude : Outils virtuels et qualité de la langue (2011). Observons que cette recherche, subventionnée par le Programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage (PAREA), a tenté de déterminer l’influence de l’utilisation de correcticiels et de guides de référence virtuels sur la qualité de la langue auprès d’étudiants du niveau collégial tant en formation spécifique que générale.

La promotion de l’outil ne suffit pas. Il faut assurer une formation adéquate des étudiants et libérer du temps en classe pour son utilisation.

Katerine Deslauriers et Michel Pronovost présentent les conclusions de leur rapport PAREA lors d’un atelier pédagogique du colloque de l’ACPQ (mai 2011)

Le groupe de recherche insiste sur l’importance de :

  1. Former les étudiants : les étudiants connaissent peu les fonctionnalités avancées d’Antidote, même s’ils se servent parfois de l’outil depuis le primaire. Ils doivent également reconnaitre la nécessité d’une bonne connaissance de la grammaire pour faire les bons choix parmi les corrections proposées.
  2. Former les enseignants et les inciter à mettre en application, en classe, les apprentissages dispensés sur ces logiciels : en élaborant des scénarios pédagogiques adaptés à leur matière de cours, les enseignants joueront un rôle de promotion de la qualité de la langue, propre à leur discipline d’enseignement.
  3. Former les membres désignés du personnel des Centres d’aide offrant l’accompagnement technique et pédagogique aux logiciels de correction.
  4. Soutenir la promotion des outils de correction à l’aide d’une campagne de valorisation de la langue française à l’échelle de l’institution d’enseignement : Au Collège Jean-de-Brébeuf (par le projet Magellan) et au Cégep de Victoriaville, l’intégration bénéficie d’ailleurs d’un tel appui institutionnel.

En voir les effets dans leur programme d’études

Au Cégep de Victoriaville, les recommandations du rapport PAREA (Outils virtuels et qualité de la langue), on les endosse! La conseillère pédagogique Nathalie Marier, responsable du dossier de la langue française au Cégep de Victoriaville, forme les enseignants et les assiste. Le tutoriel suivant montre une des formes prises par ce soutien :

Preuve d’utilisation du logiciel Antidote dans le cadre de cours de la formation spécifique. Les professeurs font généralement imprimer le texte dans son état initial, puis dans son état final. Toutefois, dans certaines situations pédagogiques, La preuve est préférée.

Les exemples d’intégration sont nombreux en ce Collège :

  • En Arts et lettres, on exploite l’aide sémantique de la suite logicielle lors des activités de création du cours Initiation à la production littéraire.
  • Les professeurs de Sciences humaines, du cours Espace québécois et méthodologie, intègrent deux activités d’apprentissage : l’une dédiée au correcteur et l’autre au prisme de révision (verbe absent, verbes ternes, phrases longues, charnières et répétitions). Pendant toute la première session du Passage au collégial (PAC), l’initiative est soutenue par les enseignants de la première année du programme qui exigent une preuve des améliorations obtenues par la réécriture.
  • Au Service de la formation continue, dans le programme d’attestation en Éducation spécialisée, trois des quinze heures d’enseignement de la formation grammaticale d’appoint offerte ont été réservées à Antidote.
  • L’intégration dans les programmes de Sciences de la nature et dans la session d’accueil et d’intégration (SAI) passe par le PAC. Elle se manifeste concrètement par une petite introduction au logiciel lors d’une séance de cours et des encouragements répétés à son utilisation lors des rédactions.
  • Les professeurs du DEC en Éducation spécialisée intègreront Antidote mobile aux outils communs de leur tablette électronique obligatoire. Ils développeront cet hiver quelques scénarios d’intégration.

Un vent tout aussi vif souffle sur le Cégep de l’Abitibi-Temiscamingue. La conseillère pédagogique TIC Marie-Josée Tondreau supervise le processus d’intégration dans le programme de Techniques policières. Elle assiste également des enseignants et des étudiants de la Formation générale en français, d’Art et lettres profil cinéma, de Techniques d’éducation spécialisée, notamment. Ses guides (débutant ou intermédiaire) et son tutoriel circulent.

Une réflexion ne devrait-elle pas être entreprise dans nos Collèges sur le sujet? Comment imaginez-vous une telle implantation dans votre Collège?

À propos de l'auteure

Émilie Lavery

Elle est professeure de littérature et de français au Cégep Édouard-Montpetit. Depuis 2017, elle est repfran responsable de l’intégration d’Antidote dans différents programmes. Émilie est passionnée par la pédagogie et l’écriture, comme en témoignent ses publications sur diverses plateformes comme Profweb, Le monde en image, le CCDMD et le bulletin Clic. Ces dernières années, ses interventions dans le milieu de l’enseignement ont milité en faveur de l’adoption de mesures d’aide à la réussite issues des pratiques numériques. Outre ses projets d’Amélioration des écrits, Émilie pilote un projet Antidote pour soutenir la réussite des étudiants en situation de handicap. Elle a réalisé plusieurs vidéos pour soutenir l’intégration d’Antidote dans différents programmes ainsi qu’au Centre d’aide en français.

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