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1 février 2010

Une nouvelle expérience en TIC… un HAL pas comme l’autre

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Dans 2001 : L’Odyssée de l’espace, le monde faisait la connaissance d’une intelligence artificielle (IA) qui cherchait à survivre et à s’emparer de la direction de la mission. Le HAL de cette histoire-ci est bien du domaine des TIC, sauf qu’il est nécessaire de compter sur l’expertise d’un instructeur pour ce qui est de l’intelligence. HAL est le nom d’un mannequin-simulateur sans fil, grandeur nature, de la taille d’un adulte et dont la fonction consiste à faire vivre aux étudiants en Soins infirmiers et Soins préhospitaliers d’urgence (SPU) du cégep John Abbott, des situations d’urgence, et ce, dans un environnement totalement sécuritaire. Cette approche, qui s’inscrit dans une série de programmes conçus pour préparer l’étudiant à réagir adéquatement en situation d’urgence en milieu hospitalier ou en situation de premiers secours, facilite l’assimilation des connaissances théoriques et aide au développement des habiletés pratiques requises.

Judith Findlay participant avec HAL à une journée pédagogique TIC au collège Dawson en décembre 2009.

L’enseignant utilise un appareil de contrôle sans fil pour diriger HAL. Via une palette de contrôle à distance, il peut introduire dans HAL une série de commandes permettant de simuler les conditions initiales d’un patient telles que : fréquence cardiaque (incluant la possibilité de prendre le pouls du patient aux endroits appropriés), pression artérielle, fréquence respiratoire, dilatation de la pupille (réactions de l’œil à la lumière), bruits de respiration et de battements de cœur, obstruction des voies respiratoires et langue enflée. Le professeur peut simuler, à distance, les réactions de HAL aux interventions des étudiants avec assez de recul pour leur donner l’impression qu’ils agissent de façon tout à fait autonome. De plus, il y a des membres supplémentaires pour permettre la simulation de blessures et de plaies de lit. HAL peut aussi subir une trachéotomie et on peut lui installer un drain thoracique, un nécessaire à perfusion, une sonde de Foley et il peut recevoir des injections à des endroits sélectionnés.

Jeff Brown, du programme de Soins préhospitaliers d’urgence du cégep John Abbott, avec HAL, à la journée pédagogique TIC au collège Dawson en décembre 2009

Les scénarios peuvent être adaptés selon le niveau des étudiants. Par exemple, un étudiant de premier semestre en Soins infirmiers peut être appelé à évaluer les signes vitaux du patient. Un étudiant de niveau avancé (5e ou 6e semestre) peut avoir à évaluer si des médicaments prescrits peuvent être administrés au patient ou s’il serait préférable de faire appel à un médecin pour éviter les risques de complications.

Pour un étudiant, une situation de routine peut consister à entrer dans la chambre d’un patient et évaluer son état après avoir consulté sa fiche médicale. L’étudiant peut poser des questions au patient qui répondra soit par la voix de l’instructeur via un casque d’écoute, soit par un ordinateur contenant des réponses préprogrammées. De plus, l’instructeur pourra changer n’importe quel paramètre des différents signes vitaux décrits ci-dessus en réponse aux actions entreprises par le soignant afin d’évaluer son temps réel de réponse dans une situation donnée.

Étudiants du programme de Soins infirmiers du cégep John Abbott utilisant HAL à l’automne 2009.

Parmi les perspectives d’avenir, le site Web du fabricant précise que HAL peut être utilisé pour une formation sur des unités mobiles de façon à pouvoir programmer des simulations d’accidents de voiture, une évacuation de Hal au loin de la scène de l’accident vers un service d’urgences, une unité de soins intensifs, pendant que les étudiants, à l’aide d’un équipement de monitorage et de réanimation, dressent un diagnostic de son état et appliquent un traitement. Le programme en Soins préhospitaliers d’urgence, une nouveauté au cégep John Abbott, utilise HAL et partage les ressources. Pour plus d’informations sur HAL, consultez le site de Gaumard.

L’arrivée de HAL au département du cégep John Abbott est relativement récente et son utilisation a été restreinte à certaines situations au cours du semestre d’automne 2009. J’ai testé HAL auprès de 14 étudiants au cours du premier semestre, de sept au cours du 3e semestre et de deux au cours du 5e semestre, et tous se sont montrés enthousiastes à l’idée d’utiliser HAL, même pendant leurs temps libres. Jeff Brown, un enseignant du programme en SPU du cégep John Abbott, a lui-même fait appel à HAL dans ses cours. Les étudiants participaient activement et de façon engagée en plus d’avoir beaucoup de plaisir. Ils n’avaient que des commentaires positifs par rapport à leur expérience dans l’utilisation de cette nouvelle technologie.

Du point de vue des enseignants, la courbe d’apprentissage pour le contrôle de HAL est facile. Je suis venue pratiquer une seule fois avant d’utiliser la simulation avec des étudiants. Si requis, le fabricant offre une formation sur son utilisation. Même si le coût de HAL est assez élevé, soit environ 30 000 $, je suis convaincue qu’au fur et à mesure que les enseignants des départements des SPU et des Soins infirmiers développeront des compétences quant à son utilisation, cet outil pédagogique s’avérera grandement profitable pour les étudiants dans l’acquisition d’expériences cliniques.

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Margot  Phaneuf
Margot Phaneuf
6 février 2010 0h40

Quelle merveille que ce HAL! Félicitations à votre collège pour cette acquisition et aux enseignantes qui en pilotent l’utilisation.
Margot Phaneuf