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1 novembre 2018

Utiliser Factile pour rendre les séances de révision plus engageantes

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Ce texte est une traduction d’un récit paru en anglais.

Garder les étudiants concentrés et motivés est un défi constant pour les enseignants, particulièrement dans les cours où plusieurs notions doivent être apprises par coeur. Pour relever ce défi, une solution est de transformer les séances de révision en jeu : le contexte informel permet aux étudiants de relaxer et la compétition amicale fait en sorte qu’ils restent motivés. L’application web Factile, que j’ai utilisée dans mon cours English for Adventure Tourism, transforme la salle de classe en plateau de l’émission Jeopardy et rend les séances de révision efficaces et divertissantes.

Des journées qui s’étirent, un temps de concentration qui diminue

Durant la dernière heure d’une journée de travail bien remplie, la plupart des gens ont la concentration d’un traitement homéopathique. C’est particulièrement vrai pour les étudiants dans des domaines d’étude orientés vers l’action, qui ont l’habitude de bouger dans leur vie quotidienne et qui ont tendance à devenir agités quand ils restent assis trop longtemps.

À la session d’hiver 2018, j’ai enseigné English for Adventure Tourism pour la première fois. Durant les premiers cours, j’ai tenté de remplir les 4 heures de classe avec des exposés, des exercices et des lectures. J’ai rapidement réalisé qu’après 2½ heures, mes étudiants ne semblaient plus capables de suivre.

Comme cours d’anglais langue seconde propre au champ d’études, English for Adventure Tourism est centré sur le vocabulaire. Cela implique, de façon inhérente, beaucoup de répétitions. À cause de ce besoin de répétition, j’ai commencé à réserver la dernière heure de mes cours pour de la révision. Je me suis dit que, pour les étudiants, travailler avec du matériel déjà familier ferait en sorte qu’il serait plus facile de suivre, à la fin des cours. De plus, j’ai commencé à utiliser des jeux pour les séances de révision, pour qu’elles n’aient pas l’apparence de travail ardu.

Lors de mes premiers essais, j’ai donné des récompenses aux étudiants gagnants : des cupcakes ou des points bonus au prochain mini-test. Cependant, j’ai rapidement réalisé qu’étant donné que la plupart des étudiants étaient des sportifs, les jeux qui avaient le plus de succès étaient ceux où ils devaient compétitionner les uns contre les autres. Même l’étudiant le plus léthargique devenait soudainement très impliqué quand il y avait un peu de compétition amicale.

Au fil de la session, j’ai essayé plusieurs jeux de révision de vocabulaire :

Tous ces jeux ont réussi à motiver mes étudiants, mais ils avaient tous le même problème : ils me demandaient beaucoup de préparation et entrainaient du gaspillage, car je devais toujours fabriquer des cartes en papier qui finissaient invariablement chiffonnées, déchirées ou égarées.

Trouver une solution sur le web

Ma dernière tentative d’intégrer des jeux dans le processus de révision a aussi été la plus réussie. J’ai utilisé Factile, un site web qui permet de créer un jeu de type Jeopardy, à partir de nos propres questions et réponses [ou l’inverse (note de la traductrice)]. La version gratuite de Factile permet de créer des quiz avec du texte seulement. La version « pro », à 5$ par mois, permet d’inclure des images et des contenus audio ou vidéo.

Le tableau de jeu Factile que j’ai utilisé pour la révision finale dans mon cours English for Adventure Tourism.

Une fois que vous avez créé un quiz, le site vous permet de créer une salle de jeu et de choisir un nombre d’équipes entre 2 et 12. Vous obtenez ensuite un code à 4 chiffres qui permet aux étudiants d’entrer dans la salle à l’aide de leur téléphone cellulaire.

Après s’être connectés sur le site, les étudiants peuvent choisir l’avatar de leur équipe. L’écran de leur téléphone devient ensuite un gros bouton-signal (buzzer) pour leur équipe. Ce peut être une bonne idée de désigner les étudiants qui sont les plus accros à leur cellulaire comme capitaines d’équipe, étant donné que cela les empêche d’utiliser leur téléphone pour quoi que ce soit d’autre, tant que dure le jeu.

Pour la durée du jeu, le cellulaire ou la tablette de l’étudiant est transformé en bouton-signal.

Une fois que toutes les équipes sont connectées, l’enseignant devient l’animateur du jeu et clique sur les catégories et les mises pour révéler les questions pré-écrites. Le jeu compile les gains de chaque équipe automatiquement, mais l’animateur a l’option de retirer des points en cas de mauvaise réponse ou de donner des points bonus.

Dans mon cas, puisqu’il s’agissait d’une révision générale du vocabulaire étudié, j’ai divisé mon tableau en 6 vastes catégories de mots que nous avions couverts depuis le début de la session : camping, mammifères, poissons, montagnes, arbres et équipement. J’ai utilisé des images comme indices visuels et j’ai mis les mots qui étaient les plus faciles (tent, moose, slope) sous les mises de 100$, et les mots les plus difficiles (Billy tins/cans, vole, ridge) dans les cases à 500$.

« Alors? Comment ça s’est passé? »

Dans l’ensemble, la réaction des étudiants a été fantastique. Les étudiants qui démontraient normalement énormément de retenue étaient sur le bout de leur chaise, applaudissant à chaque bonne réponse de leur équipe. Ceux qui étaient généralement trop timides ou nerveux pour parler en classe ont participé avec entrain dans ce contexte plus informel.

Le seul commentaire négatif que j’ai reçu sur le jeu est que, puisque la réception du wifi varie d’un appareil à l’autre, certains étudiants avaient l’impression que leur bouton-signal ne fonctionnait pas aussi bien que celui des autres équipes. Et, pour être honnête, on entend « mon buzzer ne fonctionne pas » dans tous les jeux-questionnaires compétitifs : ça doit être vu davantage comme une preuve de l’engagement des étudiants envers le jeu que comme une plainte légitime à l’égard du jeu.

À propos de l'auteur

Simon Côté-Massicotte

Simon est rédacteur et éditeur pour Éductive et enseigne l’anglais langue seconde au Cégep Limoilou. Il est passionné de littérature et est détenteur d’un baccalauréat en études anglaises de l’Université Laval. Il est mu par le désir d’améliorer l’expérience d’apprentissage de ses étudiants et ses intérêts pour la pédagogie numérique incluent l’apprentissage actif et la ludification.

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Michel Pronovost
Michel Pronovost
6 novembre 2018 14h12

Moi aussi je fais faire des jeux en équipe à mes étudiants. C’est plus du genre génies en herbe et ils apprécient vraiment. C’est vrai qu’en leur faisant utiliser leur cellulaire à des fins pédagogiques. Ils ne font pas autre chose avec.

Charles Laporte
Charles Laporte
13 novembre 2018 19h57

Moi aussi… moi aussi… j’en fais des jeux de toute sorte :
– Course aux codes QR dans le collège sur 7 étages : course où chaque code amène à un problème mathématique et chaque solution est le numéro du prochain local… éducation physique et mathématiques font bon ménage parfois;

– vol d’œuvres d’art : j’imprime de piètres copies et y cache des problèmes mathématiques derrière. Chaque œuvre correctement résolue donne accès à la prochaine. Le but est de compléter le casse dans les 2 ou 3 heures de cours.

– Kahoot! comme jeu questionnaire… similaire au jeu donnant des points Scène au cinéma.

– Ultimatum : les mêmes règles qu’au jeu télévisé de Yvan Ponton (3 vies, un miroir, un ricochet et un piège) avec des questions de révisions rapides.