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30 janvier 2019

Transformer une formation offerte en présence en une formation à distance en mode synchrone — Retour sur un atelier organisé par le REFAD

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Le 28 novembre 2018, j’ai assisté à un atelier organisé par le Réseau d’enseignement francophone à distance (REFAD) et animé par Lise Chovino et François Dallaire, du Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF). L’atelier était intitulé « Transformer une formation offerte en présence en une formation à distance en mode synchrone ». Je vous présente ici 3 des éléments abordés, qui me semblaient les plus pertinents pour les enseignants du collégial qui pourraient avoir à donner un cours à distance pour la première fois :

  1. Pour transformer un cours en présence en cours à distance synchrone, il faut condenser, réduire et résumer le contenu du cours.
  2. Il faut faire de la place à l’interactivité.
  3. Il faut choisir les bons outils technologiques et bien les utiliser.

Enregistrement de l’atelier Transformer une formation offerte en présence en une formation à distance en mode synchrone.

1. Condenser, réduire et résumer

On ne peut pas s’attendre des participants à une formation à distance synchrone qu’ils restent rivés attentivement à leur écran d’ordinateur pendant 6 heures d’affilée. François Dallaire et Lise Chovino préconisent, sur la base de leur expérience personnelle, que les formations en ligne ne durent pas plus de 1½ h ou 2 h.

Si votre cours dure habituellement 3 heures, il faudrait donc idéalement penser à le condenser, ou alors à le diviser en 2 blocs de 1½ h.

Si l’on doit élaguer des contenus, ceux-ci peuvent être proposés aux étudiants sous forme de contenus complémentaires à consulter de façon asynchrone.

2. Faire place à l’interactivité

Pour soutenir l’attention des étudiants pendant tout le temps que durera le cours, il faut s’assurer de ne pas avoir un ton monocorde, et dynamiser autant que possible la présentation par l’utilisation d’animations, de vidéos, de sondages, etc.

À distance, vous ne pouvez pas voir le langage non verbal des étudiants (à moins que toutes les webcams ne soient ouvertes, ce qui est difficile à soutenir côté bande passante). Pour pallier cela, misez sur les outils offerts par la plateforme de visioconférence que vous utilisez. Plusieurs de ces plateformes offrent aux participants d’afficher un « statut », sous la forme d’une icône, pour signaler un besoin ou un état. Par exemple, sur Adobe Connect, les participants peuvent entre autres faire afficher, à côté de leur nom :

  • un visage qui rit
  • des mains qui applaudissent
  • une main levée, s’ils ont une question et veulent intervenir
  • une tortue s’ils veulent que l’animateur ralentisse
  • un lièvre s’ils veulent que l’animateur accélère
  • un pouce en l’air pour indiquer leur accord avec ce qui est dit
  • un pouce en bas pour indiquer leur désaccord avec ce qui est dit

Sollicitez explicitement les réactions de la part de vos étudiants :

  • demandez-leur de lever ou baisser le pouce pour réagir à une question précise
  • sondez-les sur le rythme du cours en leur demandant d’utiliser la tortue ou le lièvre
  • etc.

Cela peut aider à obtenir les informations que nous communiquerait le langage non verbal des étudiants si on était en face à face.

Par ailleurs, on peut demander des réactions dans le clavardage. On peut interpeller les participants pour leur demander de répondre à une question précise dans le clavardage.

Clavardage ou interventions de vive voix?

Pour un enseignant, la gestion du clavardage (avoir connaissance des nouveaux messages, y réagir, etc.) peut être difficile.

Pourtant, pour François Dallaire, cela reste généralement plus simple que de gérer les problèmes liés à l’utilisation de microphones, plusieurs personnes ayant souvent du mal à activer leur micro, par exemple. En petit groupe, on peut faire des tests en début de séance, mais en grand groupe, cela est plus difficile. Le clavardage devient alors une option intéressante. Si la gestion en est trop difficile, pourquoi ne pas demander l’aide d’un collègue qui serait dévolu à la supervision du clavardage?

Mais, comme François Dallaire l’a dit lui-même, la technologie s’améliore et les problèmes de microphones deviennent de plus en plus rares. On pourra bientôt inviter sans crainte tous les participants à intervenir vocalement (et avec leur webcam), ce qui dynamisera et « personnalisera » d’autant les activités.

En attendant, René Bélanger, du Cégep de Matane, un participant à l’activité, a fait dans le clavardage une suggestion intéressante : offrir la parole à seulement 5 étudiants à la fois, en alternant chaque heure ou chaque cours.

3. Choisir les technologies

En formation à distance, les technologies se présentent de différentes façons :

  • Connexion internet. Utilisez une connexion filaire, plus robuste qu’une connexion wifi
  • Webcam. Elle doit être bien placée, pour que vous puissiez la regarder comme si vous regardiez une personne dans les yeux
  • Plateforme de vidéoconférence.
    • François Dallaire et Lise Chovino ont eu un coup de coeur pour Zoom.  Selon eux, Zoom est très stable, et remarquablement facile d’utilisation. L’utilisation est gratuite quand il y a moins de 50 connexions simultanées, et très abordable lorsqu’il y a davantage de participants.

Légende : Mylène Simard, du groupe de Formation à distance interordres Bas-Saint-Laurent-Gaspésie-îles-de-la-Madeleine (FADIO), a partagé aux participants de l’atelier un lien vers quelques capsules d’initiation à Zoom

Les options sont nombreuses : l’important est d’abord d’identifier nos besoins, puis de choisir la plateforme en conséquence.

Et vous, avez-vous eu à transformer un cours en présence en cours à distance synchrone? Comment cela s’est-il passé? Partagez vos trucs dans la zone de commentaires!

À propos du Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF)

Depuis 1983, le Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine (CDÉACF) rend accessibles, en français, des savoirs et des savoir-faire relatifs à :

  • l’alphabétisation et les compétences essentielles
  • la condition des femmes
  • l’éducation des adultes

Le CDÉACF travaille en collaboration avec des milieux du Québec et des communautés francophones du Canada.

À propos de l'auteure

Catherine Rhéaume

Catherine Rhéaume est éditrice et rédactrice pour Éductive (auparavant Profweb) depuis 2013. Elle est enseignante de physique au Cégep Limoilou. Elle est également auteure de différents cahiers d’apprentissage pour la physique et pour la science et la technologie au secondaire. Son travail pour Éductive l’amène tout naturellement à s’intéresser à la pédagogie numérique et à l’innovation pédagogique.

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