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28 septembre 2010

Le Web 3.0 et l’inclusion de choix

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Le Cégep@distance, avec l’inscription en continu des étudiants et son offre de cours autoportants qui permet à l’apprenant de suivre son cours à son propre rythme, a grandement contribué à l’éducation des masses. L’organisme, connu d’abord sous le nom de « Centre collégial de formation à distance », fêtera ses 20 ans l’an prochain. Le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport a demandé à l’équipe de se pencher sur l’avenir de son mandat de fournisseur d’éducation à distance de niveau collégial au Québec. Comme la plupart des enseignants en classe qui doivent adapter leur méthode aux besoins de la génération C (les « natifs numériques »), le Cégep@distance doit aussi revoir son approche en matière de formation à distance. Nous devons scruter à la loupe nos modèles de production de cours, leurs modes de livraison et nos services de soutien. Peu importe l’approche que nous choisirons, elle sera fondée sur une connaissance approfondie des besoins des apprenants actuels et sur une anticipation éclairée des besoins des générations futures.

Mieux se connaître comme apprenant pour réussir

Le Horizon Report du programme Educause (The Horizon Report 2010, © 2010, The New Media Consortium.) « identifie et détermine six domaines des technologies émergentes qui auront une incidence importante sur l’enseignement, l’apprentissage ou sur l’expression créatrice au niveau de l’éducation supérieure. L’adoption de ces technologies se fera à l’intérieur de trois cadres temporels, soit de un an ou moins, de deux ou trois ans et enfin, de quatre à cinq ans. » Le rapport de 2010 prévoit que l’informatique mobile et les systèmes ouverts d’apprentissage (par ex., le OpenCourseWare du MIT, la Wikiversity, le iTunes U, etc.) seront des technologies largement adoptées dans la prochaine année. Le rapprochement de ces deux technologies n’est probablement pas une coïncidence. La génération actuelle des élèves du collégial a accès instantanément à l’information, au magasinage, à ses pairs, et ce, jour et nuit, grâce au monde merveilleux de la technologie mobile, des réseaux sociaux, de la messagerie texte, etc. Alors, pourquoi en serait-il autrement de l’éducation?

Faisons maintenant place au Web 3.0, appelé aussi le Web sémantique! Le but de cette nouvelle version du Web sera d’offrir une expérience qui tienne compte des préférences de l’utilisateur plutôt que d’offrir, dans le paradigme actuel, un environnement qui réponde à ses requêtes. Par analogie, on peut parler de chemise faite sur mesure, par rapport aux tailles uniques offertes aujourd’hui! Si tout va bien, cette version du Web ne se contentera pas de vous proposer des sorties du samedi soir ou des listes personnalisées de livres à lire, elle pourra aider l’immigrant à faire reconnaître ses diplômes pour qu’il puisse accéder au marché du travail plus rapidement, satisfaire aux besoins d’un élève aux prises avec des problèmes d’apprentissage ou permettre à un chef de famille monoparentale de mieux aménager son horaire : tout cela, en fournissant des systèmes flexibles d’apprentissage. Cela va sans dire : le Web 3.0 n’est pas pour demain!

Pourtant, le Cégep@distance possède déjà presque tout le matériel de base pour évoluer dans le même sens que le Web 3.0. Le secteur francophone offre des centaines de cours autoportants. Notre structure pour faire la reconnaissance des acquis prend forme et des programmes complets intégrant des éléments d’apprentissage réutilisables sont en élaboration. Nous nous servons de différents médias à l’intérieur de nos cours et possédons des mécanismes de sélection d’évaluations par groupe d’apprenants ou par individu. Au moment de leur inscription, nous recueillons des renseignements sur les nouveaux élèves qui nous permettent de mieux comprendre leurs problèmes de gestion de temps. Grâce aux outils de réseautage social, nous tentons de créer des communautés d’apprenants. Bref, l’ensemble de tous ces éléments pourrait nous orienter vers une bonification de notre offre existante en tenant compte des besoins de chaque apprenant. La destination ultime et l’itinéraire optimal pour y arriver sont à définir.

Dans les faits, ce sera la génération actuelle d’apprenants qui, par son insistance, nous obligera à aller de l’avant. Ceux-ci n’hésitent pas à partager leurs intérêts et leurs préférences avec le monde entier, en utilisant les outils de rédaction et de lecture du Web 2.0. Que ce soit par l’intermédiaire des blogues, des wikis, des réseaux sociaux, le partage de signets et bien d’autres sites, le volume de renseignements sur ces personnes prend rapidement forme et, ultimement, constituera les données qui serviront de base logique à la création du Web 3.0. Plusieurs enseignants utilisent déjà les outils du Web 2.0 offerts sur Profweb. Nous devrions tous porter une attention particulière à ce qui fonctionne bien pour nos élèves… du moins jusqu’à ce que le Web le fasse pour nous!

Utilisez-vous des technologies mobiles ou des ressources éducatives libres dans le cadre de votre enseignement? Qu’utilisez-vous? Quelles sont les réactions de vos élèves?

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Nicole Perreault
Nicole Perreault
27 septembre 2010 14h49

Merci Ryan pour ce texte qui trace un portrait intéressant des actions mises sur pied par le Cégep à distance au regard des usages pédagogiques du Web 2.0 et, éventuellement, du 3.0. Sympathique coïncidence (ou convergence), la question que tu poses à la fin de ta chronique rejoint le témoignage d’Eifion Pritchard dans son récit du 27 septembre où il rapporte que les jeunes Chinois utilisent le iPhone pour faire leur classe de langue en autobus ! Merci encore, Nicole