Portrait de l’utilisation de Moodle dans le réseau collégial
La corporation DECclic a réalisé un sondage auprès de ses utilisateurs de l’environnement numérique d’apprentissage Moodle dans le réseau collégial. Nous avons ainsi obtenu des informations sur le taux de satisfaction des utilisateurs de Moodle. Cela nous a aussi permis de tracer un portait de l’utilisation de Moodle par les enseignants du collégial.
Le sondage a été mis en ligne le 25 avril et fermé le 9 mai 2014. Il a été transmis aux répondants des collèges membres de la corporation DECclic, qui devaient le relayer aux enseignants qui utilisent Moodle.
Un taux de satisfaction encourageant
Nous avons adopté l’an dernier un plan stratégique qui vise l’atteinte d’un taux de satisfaction des enseignants-utilisateurs de 90 % d’ici 2016. À deux ans de l’échéance, après avoir traversé un automne pour le moins tumultueux sur le plan technique, qui a exigé un changement complet de notre infrastructure de serveurs, nous avons osé sonder les enseignants-utilisateurs. Les résultats obtenus sont encourageants.
Résultats obtenus à la question « De façon générale, quel est votre niveau de satisfaction quant à votre expérience avec Moodle cette année? »
Parmi les 206 répondants, 78 % se disent globalement satisfaits (24 % sont très satisfaits et 54 % sont satisfaits) de leur expérience avec Moodle cette année. 77 % ont l’intention de continuer à utiliser Moodle l’année prochaine, alors que 19 % se disent encore indécis et que 4 % seulement vont opter pour un autre outil.
Résultats obtenus à la question portant sur les intentions des utilisateurs pour l’an prochain.
Pistes d’amélioration et stratégies mises en place
Une analyse rapide des commentaires qualitatifs émis par les répondants confirme l’évidence: ce sont d’abord les problèmes de performance qui ont entraîné le plus de mécontentement. C’est d’ailleurs cette question qui a été traitée en priorité cette année par la corporation DECclic, qui a mandaté un consultant pour faire un suivi hebdomadaire auprès de notre fournisseur de service.
Outre les performances, l’interface de Moodle, en raison de sa complexité, est l’objet de quelques critiques bien fondées. On la trouve parfois déconcertante, plus ou moins conviviale, un peu terne. Ceci dit, il est difficile de simplifier un tel outil sans sacrifier son potentiel. Heureusement, dans les développements récents, on remarque une volonté d’améliorer l’expérience utilisateur:
- Ajout des fichiers par glisser-déposer
- Amélioration des jeux d’icônes et des thèmes graphiques
- Amélioration de l’outil de gestion des devoirs
Comment les enseignants utilisent-ils Moodle?
La mesure de satisfaction demeure un indicateur important, mais notre sondage nous permet aussi de tracer un portrait de l’utilisation concrète de Moodle par les enseignants.
Le constat est clair : Moodle sert d’abord et avant tout à la diffusion de contenu (documents, notes de cours, images, vidéos, etc.). Les deux activités les plus courantes sont l’administration de tests en ligne (souvent: 20 %, très souvent: 24 %) et la gestion des devoirs (souvent: 16 %, très souvent: 32 %).
La leçon, qui mélange diffusion de contenu et évaluation en permettant à l’enseignant de créer un parcours d’apprentissage qui s’adapte aux choix de l’étudiant, l’une des activités les plus complexes de Moodle, est souvent utilisée par 23 % des répondants. C’est cette donnée qui constitue la plus agréable surprise du sondage, car la leçon est l’un des outils les plus distinctifs de Moodle. En effet, peu d’outils permettent de concevoir des objets d’apprentissage semblables, sauf certaines applications commerciales spécialisées.
Bien que se voulant un prolongement de la classe traditionnelle, l’environnement numérique d’apprentissage Moodle est de plus en plus utilisé en classe, que ce soit en laboratoire ou dans des classes de portables ou de tablettes.
Toutefois, l’utilisation des outils de collaboration demeure marginale, à commencer par le forum, qui ne recueille qu’un maigre 13 %. Et que dire du wiki, à 4 %? Heureusement, c’est sans dogmatisme que l’Australien Martin Dougiamas, ouvertement socioconstructiviste, a conçu et continué de développer Moodle pour en faire un environnement ouvert à tous les styles d’enseignement. Ceci dit, l’offre de formation de DECclic, qui recueille un taux de satisfaction moyen de 80 %, devra être enrichie à la lumière de ces résultats et miser davantage non seulement sur l’utilisation technique des outils de collaboration, mais aussi sur les avantages pédagogiques qu’ils peuvent procurer. Pour en savoir plus sur l’offre de formation de DECclic, consultez le répondant Moodle de votre collège!
L’année 2013-2014 se termine sur une note positive alors que les principaux irritants sont derrière nous. La mise à jour vers la version 2.6 en juin apportera d’autres améliorations. Moodle continue!
Au plaisir d’explorer les badges dans Moodle l’année prochaine!
Merci, François, pour ce portrait à la fois réaliste et encourageant. Je pense aussi qu’il faut allier la technique et la pédagogie dans la formation des enseignants. Les « portes d’entrée » par lesquelles les enseignants s’intéressent aux TIC sont multiples et, à moins de faire de la formation individuelle, il faut donner les 2 en même temps pour que ça fasse sens pour le prof!
Merci, François Lizotte, pour cette enquête. C’est un portrait qu’il faut tracer régulièrement afin de suivre l’évolution des pratiques enseignantes. Nous voudrions tous qu’elles changent plus vite, mais n’oublions pas les nombreuses contraintes du terrain, en plus des difficultés de la formation. Je suis de ceux qui se souviennent de l’époque de DecClic I, pour ne parler que du numérique, car je pourrais remonter à l’audiovisuel pour montrer que l’appropriation d’une technologie d’enseignement requiert des années. Dans le cas de Moodle, la gestion de fichiers peut être soutenue par des outils concurrents comme Omnivox, mais c’est aussi la moins intéressante au plan pédagogique. Je me réjouis aussi du succès de la leçon, même si elle reflète encore la prédominance du modèle magistral. La résistance aux forums et aux wikis n’est pas d’abord technologique, elle vient de ce que ces pratiques n’existent pas dans l’enseignement non technologique. Il faut donc tout découvrir, les objectifs comme le mode d’emploi. C’est dire l’importance de continuer à diffuser les récits de pratique impliquant les outils collaboratifs. Bonnes vacances!