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24 octobre 2019

Ressources pédagogiques TIC pour l’enseignement des soins infirmiers et préhospitaliers d’urgence

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Les techniques de Soins infirmiers et de Soins préhospitaliers d’urgence (SPU) nécessitent un enseignement diversifié, en raison du grand nombre de connaissances théoriques que les étudiants doivent maîtriser lors de leurs interventions sur le terrain. Pour vous aider à diversifier vos méthodes d’enseignement et faciliter l’acquisition de compétences plus complexes chez vos étudiants, je vous propose de revisiter 5 récits parus sur Profweb entre 2017 et 2019 qui relatent comment des enseignants ont intégré de façon novatrice le numérique dans leur cours. De plus, des ressources de nos partenaires pour l’enseignement et l’apprentissage en soins infirmiers et préhospitaliers d’urgence vous seront présentées.

Publications de Profweb

Développer son jugement clinique par des mises en situation interactives dans Moodle

Dans ces 2 récits, Jonathan Gordon et Katie Duhamel expliquent leur utilisation des leçons dans Moodle pour créer des activités interactives et évolutives en fonction des réponses de l’étudiant. Tous deux avaient constaté que leurs étudiants devaient apprendre beaucoup de matière par coeur et peinaient parfois à faire des liens entre la théorie et sa mise en application dans des situations réelles.

Pour éviter de plonger les étudiants dans une situation stressante, tout en leur permettant d’explorer des cas complexes sans conséquence réelle en cas d’erreur, les leçons « dont vous êtes le héros » sont devenues un outil pédagogique indispensable. Ces exercices ludiques plongent l’étudiant dans des situations similaires à celles qu’il rencontrera en milieu de travail.

Dans Moodle, en fonction de la réponse de l’étudiant, la situation de son patient peut s’améliorer, rester stable ou se dégrader. L’étudiant affine ainsi son jugement clinique et s’exerce à prendre de bonnes décisions puisque le contexte est formatif. Pour dynamiser les leçons, il est possible de les enrichir avec différents médias (images, enregistrements audio, vidéos, etc.). De plus, les leçons offrent la possibilité de donner une rétroaction aux étudiants, à chaque réponse ou dans une page récapitulative à la fin de la leçon.

Moodle permet aux enseignants d’obtenir les statistiques des performances des étudiants, ce qui aide à planifier les interventions en classe. Bien que la création des leçons prenne du temps, les 2 enseignants ont observé que cette activité était grandement appréciée par leurs étudiants. Katie Duhamel a même noté que ceux-ci réussissaient mieux dans les laboratoires.

Vidéo présentant un aperçu de la structure et du déroulement d’une leçon interactive de Jonathan Gordon dans Moodle.

Les vidéos comme stratégie pédagogique

Dans son récit, Yvon Brunet explique l’élaboration et la mise en place de scénarios de simulation clinique au Cégep de Sainte-Foy pour le programme de Soins infirmiers. Après le retrait de l’Examen clinique objectif structuré (ECOS) en 2014, examen qui permettait d’évaluer le jugement clinique des futures infirmières, les enseignants de Soins infirmiers ont dû trouver une façon d’uniformiser les situations d’apprentissage et l’évaluation des compétences pratiques des étudiantes. Le programme s’est tourné vers lasimulation clinique haute fidélitédans laquelle l’autoévaluation et la rétroaction par les pairs occupent une place importante. Les étudiantes, placées en petits groupes, sont confrontées à une scénarisation évolutive où, à tour de rôle, elles doivent intervenir sur le même patient, ce qui leur permet d’observer plusieurs problématiques. Elles mobilisent ainsi des connaissances tant théoriques, pratiques qu’expérientielles, et réfléchissent sur la portée des gestes qu’elles poseront en tant que futures infirmières.

Chaque scénarisation est filmée, ce qui favorise l’autoévaluation, la rétroaction et la rétrospection lors de la période de débreffage. Après son intervention, l’étudiante est invitée à partager son expérience et ses sentiments. Puis, l’enseignant lui pose des questions réflexives et ils visionnent ensemble des parties de son intervention. Les vidéos permettent de contextualiser les liens que l’étudiante a faits entre la théorie et son intervention. Les autres étudiantes commentent également la prestation en mettant de l’avant les manoeuvres que l’étudiante a bien réalisées. La période de débreffage permet à l’étudiante de prendre conscience de ses forces et des éléments qu’elle doit perfectionner. Étant donné que l’évaluation des techniques de soin est confiée aux étudiantes, Yvon Brunet peut se concentrer sur l’évaluation du cadre d’intervention en mettant de l’avant les connaissances théoriques que l’étudiante a mobilisées lors de sa prestation.

L’écran de visionnement dans la salle de débreffage permet aux étudiantes de voir leur collègue pendant la simulation. Elles disposent de plusieurs prises de vue sur la salle. Lors du débreffage, les séquences vidéo enregistrées sont projetées sur ce même écran.

Dans son récit, Katie Duhamel explique comment elle a adapté le cours Communication aidante en SPU pour en faire un cours à distance. Transposer ce cours a demandé un remaniement complet du calendrier habituel. Elle concentre les lectures au début de la session et utilise plusieurs outils du Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) :

Puis, pour évaluer de manière formative et sommative ses étudiants, Katie Duhamel leur fait réaliser des simulations d’intervention en équipe de 2 à partir de scénarios du site Urgence et communication. Ils se filment puis téléversent leur simulation d’intervention sur YouTube. Elle les commente à l’aide de TurboNote, ce qui offre à ces étudiants une rétroaction personnalisée sur leur intervention. Katie Duhamel montre que le cours Communication aidante à distance outille aussi bien les étudiants que s’ils l’avaient suivi en présentiel.

Favoriser la motivation et la coopération par l’apprentissage actif

Dans ce récit, Nicole Lanctôt explique l’utilisation qu’elle fait de la classe d’apprentissage actif (CLAAC). La CLAAC lui permet de diminuer l’enseignement magistral et de susciter l’intérêt des étudiants, et ce, même dans un cours très théorique comme Profession infirmière qui est réparti en 5 plages horaires consécutives. La CLAAC l’aide à varier ses stratégies pédagogiques, à maximiser le travail collaboratif et à favoriser la créativité et le leadership de ses étudiants.

Une des classes d’apprentissage actif au Cégep de Granby dans laquelle Nicole Lanctôt enseigne.

Nicole Lanctôt propose différentes activités à réaliser dans une CLAAC :

  • le jeu Mots entrecroisés, développé par Roselyne Cardinal en collaboration avec le CCDMD. À l’aide d’un tableau numérique interactif (TNI), l’enseignante projette 11 définitions de termes théoriques. Puis, elle forme des équipes qui s’affrontent dans un concours de vitesse.
  • la création d’une carte conceptuelle avec le TNI où les étudiants font des liens entre différents éléments légaux de la profession infirmière
  • une révision en équipe avec des télévoteurs
  • la présentation du plan thérapeutique infirmier (PTI), un formulaire légal pour les patients hospitalisés, à l’aide d’un outil interactif en ligne que les étudiants utilisent sur des ordinateurs portables

Enseigner dans une CLAAC favorise la spontanéité, la créativité, la collaboration et l’engagement des étudiants.

Quelques ressources nos partenaires

Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD)

Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC)

Centre de documentation collégiale (CDC)

  • Accessible sur Eduq.info, le rapport de recherche de Bruno Pilote, Ivan L. Simoneau et Sylvain Lemieux Pertinence pédagogique de la simulation clinique par la réalité virtuelle dans la formation collégiale Soins préhospitaliers d’urgence 181.A0, paru en 2019, présente les conclusions d’une recherche, dans le cadre du Programme d’aide à la recherche sur l’enseignement et l’apprentissage (PAREA), sur l’efficacité pédagogique de la simulation immersive dans des environnements de réalité virtuelle chez des étudiants en Soins préhospitaliers d’urgence. Le Cégep de Sainte-Foy et le Cégep de Sherbrooke se sont associés pour tenter de trouver une solution au fait que leurs étudiants n’étaient pas assez exposés à des situations authentiques d’apprentissage.

Utilisez-vous d’autres ressources numériques pour enseigner dans les techniques de Soins infirmiers et de Soins préhospitaliers d’urgence? Nous aimerions lire vos suggestions dans la section Commentaires!

À propos de l'auteure

Camille Arpin

Camille Arpin est éditrice pour Éductive (auparavant Profweb) depuis 2019. Elle a enseigné le français et la littérature dans différents cégeps de la province. Elle poursuit actuellement des études de 3e cycle en enseignement supérieur à l’Université de Sherbrooke.

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