De vieilles histoires de nouvelles technologies, mais toujours une préoccupation pédagogique constante
Comme répondant TIC de mon collège, je participe, depuis quelques années, à plusieurs rencontres annuelles avec mes collègues et les partenaires TIC du réseau collégial. À chacune des rencontres, je repars enchanté de la qualité pédagogique des propos que j’ai entendus et des échanges auxquels j’ai participés.
Les répondantes et répondants TIC peuvent parfois avoir la réputation d’être « technos » alors qu’ils m’apparaissent avant tout comme des innovateurs pédagogiques qui creusent le domaine des technologies modernes pour améliorer les situations d’apprentissage. Ils concilient ainsi un domaine qui évolue lentement, depuis des millénaires, l’éducation avec un autre dont la courbe d’évolution s’accélère sans cesse depuis quelques dizaines d’années. Bien que jeune, cette tradition technopédagogique existe depuis le début des cégeps.
En effet, au mitan de la vie des cégeps, qui ont maintenant 40 ans, je travaillais au Collège Ahuntsic. J’étais alors responsable du centre des technologies éducatives et des APO c’est-à-dire des Applications Pédagogiques de l’Ordinateur. C’était la préhistoire de l’intégration des TIC en pédagogie. La différence entre les appellations APO et TIC montre bien que l’accent matériel de l’ordinateur a laissé place aux fonctions de l’information et à la communication plus près des objectifs pédagogiques que nous poursuivons inlassablement.
J’ai retrouvé en déplaçant des vieilles affaires, un numéro de mai 1988 du bulletin d’information pédagogique du Collège Ahuntsic, que nous avions publié alors, tout content de mettre à l’essai les derniers outils conviviaux de l’édition électronique. Comme c’est une version papier, je peux vous le proposer maintenant numérisé en format PDF.
L’échange entre professeurs et professionnels qui forme le cœur de ce numéro me semble tout à fait d’actualité. Comme vous pouvez le lire, le Saint-Graal pédagogique que les répondantes et répondants TIC poursuivent aujourd’hui était déjà bien présent à l’époque.
Bien que les technologies aient évolué à un rythme affolant depuis ce temps, la question essentielle demeure : « Fondamentalement, que doivent apprendre les élèves pour jouer leur rôle d’humain, de citoyen et de travailleur et quel rôle les technologies peuvent-elles jouer dans cet apprentissage? ».
Quand nous nous posions la question en 1987, les micro-ordinateurs rentraient à peine et à petite dose dans les collèges. La résistance était forte et beaucoup se demandaient alors si nous n’assistions pas à une autre illusion pédagogique, semblable à celle de l’audiovisuel des années 1970. Depuis ce temps, les ordinateurs ont transformé le paysage du travail intellectuel et teinté les fonctions de la vie de tous les jours. Bien qu’il puisse encore rester quelques sceptiques, la question aujourd’hui porte davantage sur les modalités d’intégration des TIC pour améliorer l’apprentissage.
Dans ce numéro de mai 1988 du bulletin d’information pédagogique du Collège Ahuntsic, il est beaucoup question des technologies intellectuelles, mais l’article le plus intéressant est l’échange entre deux professeurs et une psychologue. Dans cet échange, il est également intéressant de lire les propos de Christian Barrette, un pionnier, qui en parlant des inventaires des fonctions cognitives, nous annonçait déjà sa vocation future jalonnée de méta-analyses.
En terminant, mentionnons que l’apport de la technologie ne suffit pas pour améliorer la pédagogie. Comme le résumait si bien un élève, on peut être un bon professeur autant qu’un mauvais prof avec ou sans technologie et il en est de même pour celles et ceux qui exercent le métier d’apprendre. Ne suffit-il pas de garder l’esprit ouvert, le cœur léger et de continuer d’apprendre?
Que faisiez-vous il y a vingt ans? Étiez-vous de celles et ceux qui participiez à l’arrivée des micro-ordinateurs dans les collèges? Est-ce que vous produisiez ce genre de bulletin d’information pédagogique? Nous vous invitons à utiliser la section Commentaires pour partager vos souvenirs avec nous.