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16 février 2024

Des simulations d’interventions en réalité virtuelle pour les Techniques d’éducation spécialisée accessibles sans frais grâce au CCDMD

Le Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) a récemment mis en ligne Simulations d’interventions en Techniques d’éducation spécialisée, une série de simulations en réalité virtuelle accessibles en ligne gratuitement. Pour en savoir plus, je me suis renseignée auprès de Johanne Carrier, Julien Marceaux et Mathieu Beauséjour.

Johanne Carrier est enseignante en Techniques d’éducation spécialisée au Collège Mérici et est la co-idéatrice du projet. C’est elle qui a développé les contenus et élaboré les arbres décisionnels et les scénarios.

Julien Marceaux est l’autre co-idéateur et le concepteur pédagogique du projet. Il est aujourd’hui expert en réalité virtuelle à la Faculté de médecine de l’Université Laval. Il était conseiller pédagogique au Collège Mérici lors de la conception de ce projet.

Mathieu Beauséjour est chargé du projet au  Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD). Le CCDMD a produit les simulations et le matériel pédagogique qui les accompagne et les rend disponibles à tous et à toutes.

Simulations d’interventions en Techniques d’éducation spécialisée, ce sont 5 simulations en réalité virtuelle qui nous mettent dans la peau d’un éducateur spécialisé ou d’une éducatrice spécialisée qui intervient auprès d’individus ou de groupes.

Pour vivre pleinement les expériences immersives, le mieux est d’utiliser un casque de réalité virtuelle. (Il suffit de télécharger les fichiers APK des simulations.) Cependant, vous pouvez très bien utiliser un simple cellulaire ou une tablette pour visionner les simulations en vidéo 360°. Il est également tout à fait possible de visionner les vidéos 360° sur l’écran d’un ordinateur.

Le besoin à la source du projet

Johanne a d’abord enseigné les techniques d’intervention ( techniques de manipulation du comportement de Redl et Wineman) aux élèves qui étudiaient en Techniques d’éducation spécialisée les fins de semaine. Cette clientèle est généralement plus âgée, avec de l’expérience sur le marché du travail, souvent même de l’expérience en intervention humaine.

Johanne remarquait que ses élèves avaient beaucoup de difficultés à saisir les circonstances dans lesquelles chaque technique d’intervention doit être utilisée. Elle a alors eu l’idée de leur faire faire de l’improvisation. En équipe, les élèves devaient inventer une mise en situation. Puis, Johanne pigeait une mise en situation au hasard et les élèves qui l’avaient imaginée incarnaient «la clientèle». Une personne volontaire agissait comme l’éducateur spécialisé ou l’éducatrice spécialisée qui devait intervenir auprès de cette clientèle. Johanne et Julien ont constaté que les élèves comprenaient beaucoup mieux ainsi qu’avec les vignettes papier utilisées auparavant.

Toutefois, quand Johanne a ensuite donné le même cours à la formation régulière, l’improvisation a eu beaucoup moins de succès. Les élèves étaient plus timides et manquaient d’expérience pour inventer des situations réalistes ou incarner les clients et les intervenants de façon réaliste. Certaines personnes vivaient un gel total. Bref, l’improvisation n’était pas une stratégie d’apprentissage appropriée.

Cependant, les vignettes papier ne représentent pas un moyen inclusif de présenter de l’information à une population étudiante de plus en plus hétérogène. En effet, les habiletés de lecture déficientes d’un grand nombre d’élèves les amenaient à mal interpréter les situations présentées.

1re piste de solution: des simulations animées

Johanne a pensé que ses élèves de la formation régulière seraient sans doute plus à l’aise devant un ordinateur. Elle a eu l’idée de créer des simulations animées, avec un outil comme PowToon ou Animaker. Elle voulait produire de courtes séquences animées sous la forme de «scénarios dont vous êtes le héros». Cependant, la création de vidéos animées prend du temps.

Recherche de ressources et réorientation vers la réalité virtuelle

Pour obtenir des ressources afin de développer son projet, Johanne a cherché du soutien auprès de son collègue Julien Marceaux. Julien souhaitait trouver du financement pour monter un projet de simulation en réalité virtuelle similaire à ce qu’il avait développé précédemment en partenariat avec l’Université de Montréal. Ensemble, Johanne et Julien ont soumis le projet au CCDMD.

Production des capsules

Mathieu Beauséjour m’a expliqué que le projet de Johanne et Julien a représenté un beau défi technique et technologique pour le CCDMD, qui n’avait jamais développé de ressources en réalité virtuelle. Toutefois, le projet a pu bénéficier d’une équipe d’auteurs et d’autrices expérimentés dans le domaine, puisque Julien avait déjà réalisé plusieurs projets en réalité virtuelle. Il avait soumis au CCDMD un plan d’atténuation des risques (choix de la technologie, moyens de diffusion, documents techniques, pistes de solutions technologiques, etc.).

Le CCDMD est extrêmement fier du résultat et sait qu’il y a même eu de l’intérêt en France pour le projet. L’organisme espère avoir l’occasion de réaliser d’autres projets similaires dans le futur!

Johanne et Julien ont imaginé 5 simulations. Pour chacune, Johanne et Julien ont créé un arbre décisionnel qui représente les différents parcours possibles à l’intérieur de la simulation, en fonction des choix faits par l’élève. Il fallait s’assurer que l’action évolue de façon cohérente, peu importe les décisions prises par les élèves. Par ailleurs, Johanne et Julien ont fait appel à des collaborateurs et des collaboratrices (élèves, enseignants et enseignantes) pour réviser les scénarios et les arbres décisionnels.

Une fois le travail de scénarisation terminé, une firme de production, B-612, a tourné toutes les vidéos nécessaires et fait le montage.

Le résultat est d’une grande qualité!

Déroulement des simulations en classe

Comme concepteur pédagogique, Julien s’est assuré que le déroulement de la situation d’apprentissage suive le protocole prescrit en ce qui a trait à l’utilisation de la simulation comme outil de formation. C’est pour cette raison que l’activité se déroule en 3 phases. Un guide pédagogique rédigé par Johanne et Julien accompagne les enseignants et les enseignantes pour mener ces phases selon les règles, ce qui assure une valeur pédagogique à la vidéo en réalité virtuelle, qui sans cela, ne serait que de la vidéo 360.

Guides pédagogiques

Un Guide de l’enseignant et un Guide de l’étudiant sont téléchargeables en PDF au bas de la page de chaque simulation sur le site Simulations d’interventions en Techniques d’éducation spécialisée.

Ces guides décrivent la situation au cœur de chaque simulation et en présentent le déroulement. Puis, ils orientent la personne enseignante ou étudiante, selon le cas, à travers les 3 étapes recommandées:

  1. préparation (breffage)
  2. simulation
  3. retour (débreffage)

Les guides destinés aux enseignants et aux enseignantes contiennent également du matériel de soutien pédagogique additionnel, en annexe.

Préparation (breffage)

Avant de commencer une simulation, l’élève doit consulter les dossiers des clients pour se préparer. Ces informations sont disponibles dans le Guide de l’étudiant qui accompagne chaque simulation.

À partir des informations contenues dans le Guide de l’étudiant, l’élève doit anticiper l’intervention qu’il ou elle aura à faire.

Tutoriels

Si vos élèves vivent une 1re expérience de réalité virtuelle avec un casque, faites-leur utiliser l’application d’appropriation du casque (habituellement fournie avec le casque) avant de les inviter à faire les Simulations d’intervention en Techniques d’éducation spécialisée.

Puis, avant que vos élèves ne vivent leur 1re simulation d’intervention en Techniques d’éducation spécialisée (que ce soit avec un casque de réalité virtuelle, un ordinateur ou un cellulaire), demandez-leur d’écouter le tutoriel vidéo pour vous assurer qu’ils et elles puissent prendre l’outil en main avant d’entrer dans la simulation. Cela va diminuer la charge cognitive associée à l’appropriation technologique de la réalité virtuelle.

Écran noir. Le logo du CCDMD est en haut, puis le titre «Simulation 5: Intervention en milieu familial» En dessous, il y a 2 boutons: «Démarrer» et «Tutoriel vidéo». Une flèche jaune a été ajoutée sur l'image pour pointer le bouton menant au tutoriel vidéo. Sous les boutons une case permet d'activer ou de désactiver les sous-titres.

Dans Simulations d’interventions en Techniques d’éducation spécialisée, avant de démarrer une simulation, on peut visionner un tutoriel.

Simulation

  1. Au début de chaque simulation, l’élève, dans la peau d’un technicien ou d’une technicienne en éducation spécialisée, est exposé à une situation problématique.
Capture d'écran prise pendant l'une des séquences vidéos de l'une des Simulations d'intervention en réalité virtuelle pour les Techniques d'éducation spécialisée du CCDMD. 5 adolescents sont assis autour d'une table sur laquelle sont posés du pain, du lait, etc. L'un des adolescents crie, en colère contre l'un des autres.

L’une des simulations nous met dans la peau d’un intervenant dans un foyer de groupe.

  1. Puis, une liste de techniques d’intervention est proposée à l’élève. L’élève doit cliquer sur celle qui lui semble la plus appropriée. L’élève voit ensuite le résultat de la technique choisie incarné par les acteurs et actrices dans la simulation.
Capture d'écran prise pendant l'une des Simulations d'intervention en réalité virtuelle pour les Techniques d'éducation spécialisée du CCDMD. Une question et 3 choix de réponse apparaissent à l'écran. La question est "Quelle technique dois-tu appliquer en réaction aux comportements de Victor et Arthur?". Les choix sont "Ignorance intentionnelle", "Regroupement" et "Retrait de Victor". L'encadré autour de l'un des 3 choix de réponse est en rouge, ce qui montre que le curseur de la personne qui vivait la simulation était dessus au moment de faire la capture d'écran.

Capture d’écran prise pendant l’une des Simulations d’intervention en réalité virtuelle pour les Techniques d’éducation spécialisée du CCDMD. Une question et 3 choix de réponse apparaissent à l’écran. La question est « Quelle technique dois-tu appliquer en réaction aux comportements de Victor et Arthur? ». Les choix sont « Ignorance intentionnelle », « Regroupement » et « Retrait de Victor ». L’encadré autour de l’un des 3 choix de réponse est en rouge, ce qui montre que le curseur de la personne qui vivait la simulation était dessus au moment de faire la capture d’écran.

  1. Après la séquence vidéo, une rétroaction audio et visuelle est offerte à l’élève.
 Capture d'écran prise pendant l'une des Simulations d'intervention en réalité virtuelle pour les Techniques d'éducation spécialisée du CCDMD. On distingue les silhouettes des comédiens de la simulation en arrière-plan, mais l'écran est devenu vert. Une grosse étoile apparaît au centre de l'écran. En dessous de l'étoile, un curseur est placé à l'extrémité gauche d'une échelle à 4 couleurs: rouge, orange, jaune et vert. Le curseur est donc à l'extrémité de la zone verte de l'échelle.

Une rétroaction est offerte à l’élève par le narrateur, mais aussi visuellement. Ici, l’élève avait choisi la bonne technique d’intervention.

  1. Si son choix de technique d’intervention était inapproprié et a mené à de mauvais résultats, l’élève peut faire un nouvel essai.Si la technique était bien choisie, la situation évolue en conséquence et l’élève doit sélectionner de nouveau une technique pour intervenir en réponse aux réactions des personnages, et ainsi de suite jusqu’au dénouement de la situation.
  1. À la fin de la simulation, une rétroaction visuelle informe l’étudiant sur le niveau d’efficacité moyen de ses interventions.
    Puis, un code alphanumérique est généré pour l’élève. L’élève peut utiliser ce code sur le site web Simulations d’interventions en Techniques d’éducation spécialisée pour accéder à un bilan détaillé (téléchargeable et imprimable) de chacune de ses interventions. Dans ce bilan, toutes les occasions où l’élève a eu à choisir une technique d’intervention sont remises en contexte, les choix sont rappelés et les résultats (niveau d’efficacité des interventions) sont présentés.
Capture d'écran prise au terme de l'une des Simulations d'intervention en réalité virtuelle pour les Techniques d'éducation spécialisée du CCDMD. L'écran est noir. On lit "Ton code d'expérience est 69AD6". En dessous, il y a 2 boutons: "Voir les résultats" et "Quitter".

L’élève peut voir une synthèse de ses résultats, question par question, en cliquant sur le bouton «Voir les résultats». De plus, le code fourni à l’élève lui permet d’aller consulter ses résultats plus tard (n’importe quand) sur le site Simulations d’interventions en réalité virtuelle pour les Techniques d’éducation spécialisée du CCDMD.

Capture d'écran du bilan des résultats d'un élève pour la simulation 1. La date et l'heure à laquelle la simulation a été faite sont notées. Les questions sont retranscrites, et le choix de réponse choisi par l'élève est indiqué, de même que le résultat obtenu, sur l'échelle d'efficacité de l'intervention rouge, orange, jaune et verte. Avant chaque question, un encadré tramé "Mise en contexte" rappelle, en 1 phrase, le contexte qui a précédé la question. Par exemple, pour la question 1, la mise en contexte est "M. Tremblay manipule le rabot, et les clientes parlent entre elles. La question est "Quelle technique d'intervention assurerait un déroulement optimal de l'activité?" Les choix de réponse étaient "Limitation dans l'usage des outils", "Appel direct en réponse à la réaction de M. Tremblay" et "Retrait en réponse à la réaction de M. Tremblay". La première option apparaît en noir plutôt qu'en gris comme les 2 autres, ce qui indique que c'est celle qui a été choisie par l'élève. À côté, le curseur de l'échelle d'efficacité de l'intervention est du côté vert, où il y a également un symbole "plus" d'indiqué (à l'opposé, du côté rouge, il y a un symbole "moins".)

Aperçu du bilan d’une simulation

Pour rendre les simulations plus immersives et plus réalistes, Johanne et Julien ont décidé qu’il ne serait pas possible de les mettre en pause, ni de faire avance rapide, ni de reculer.

Toutefois, il est possible pour une étudiante ou un étudiant de répéter l’expérience plusieurs fois, ce qui lui permet de choisir des chemins différents et d’affiner ses décisions.

Retour (débreffage)

Puis, il faut organiser un retour réflexif au cours duquel les élèves pourront effectuer un meilleur transfert de leurs connaissances en rapport avec la simulation. L’élève doit réfléchir à ce qu’il ou elle a vécu pour construire son jugement clinique, à l’aide de pistes de réflexions proposées dans l’activité d’auto-debreffage. Johanne et Julien se sont inspirés du modèle PEARLS [en anglais, PDF], une référence en la matière.

La 1re simulation, Intervention en résidence pour aînés, est plus simple que les autres. C’est une occasion d’exploration pour les élèves.

La 5e simulation est la plus complexe. L’intervention à réaliser comporte un niveau de difficulté plus élevé et n’offre pas de rétroactions en cours de route. La situation évolue en fonction des choix de l’élève, mais l’élève ne reçoit pas d’indice pour la suite.

Des objectifs atteints

Johanne m’a raconté à quel point les simulations en réalité virtuelle interpellaient davantage les émotions des élèves que les vignettes papier. En ce sens, elles sont beaucoup plus authentiques.

Les simulations en réalité virtuelle ne sont pas intimidantes pour les élèves qui auraient trouvé gênant de faire un jeu de rôles avec des collègues de classe. Avec la réalité virtuelle, les élèves sont à l’aise de faire des choix, sans avoir peur de ce que les autres vont dire.

Par ailleurs, le contexte d’une simulation est sécurisant (en comparaison à un contexte de stage, par exemple): la réalité est simulée, sans aucun danger. Les simulations ont même une valeur orientante. Après une simulation, des élèves ont déjà dit à Johanne: «Ça me confirme que ce n’est pas une clientèle pour moi!»

À travers les simulations, les élèves «apprennent à apprendre» de leurs erreurs. Ils et elles se réévaluent, réinvestissent leurs connaissances. Ils et elles apprennent à continuer de travailler après avoir fait une erreur, à dédramatiser un choix d’intervention moins approprié.

Les élèves adorent l’expérience. Johanne me disait que, pendant ses expérimentations, ses élèves refaisaient les simulations à la maison le soir (à l’ordinateur ou sur leur cellulaire) pour explorer toutes les options possibles dans chaque simulation. N’est-ce pas le rêve de n’importe quel enseignant ou enseignante de voir ses élèves refaire des travaux scolaires de façon autonome pour le plaisir d’apprendre?

En somme, Johanne a observé que le niveau de compréhension des élèves et leurs résultats aux évaluations ont augmenté par rapport aux années antérieures, quand elle n’utilisait que des vignettes papier.

Mathieu m’a relayé les commentaires de Marjolaine Arseneault, enseignante en Techniques d’éducation spécialisée au Cégep de Sherbrooke qui a utilisé les simulations avec plus de 70 étudiants. Elle confirme que les simulations suscitent l’intérêt des élèves tout en étant une excellente façon de mettre en pratique des connaissances théoriques.

Apprendre à intervenir de façon appropriée est parfois plus difficile à développer dans un contexte de classe, car c’est souvent dans les contextes réels comme les projets ou les stages que cela est possible. Ainsi, l’expérimentation de vidéos immersives permet de tendre vers ce savoir-faire.

—Marjolaine Arseneault, enseignante en techniques d’éducation spécialisée au Cégep de Sherbrooke

Des rétroactions riches

L’une des grandes forces (parmi plusieurs!) des simulations, ce sont les rétroactions qu’elles offrent.

D’abord, après chacune de ses décisions, l’élève en voit les conséquences directes dans les actions des personnages de la simulation. Puis, l’action s’arrête et le narrateur fait une analyse de la situation et des conséquences suivant le choix fait par l’élève. L’écran change de couleur (rouge, orange, jaune ou vert) et un curseur glisse sur une échelle pour indiquer le niveau d’efficacité de la technique, de 0 à 4.

Johanne et Julien ont choisi d’utiliser une échelle plutôt qu’une simple dichotomie «bon» ou «mauvais», pour apporter plus de nuances, comme dans la réalité. De plus, ils se sont assurés que les commentaires du narrateur (à la voix rassurante) ne soient pas perçus comme des reproches par les élèves qui ont fait une erreur. Les simulations sont d’abord et avant tout une occasion d’apprendre!

Le bilan disponible au terme de chaque simulation est très utile également. Quand elle fait des simulations avec ses élèves, Johanne leur demande de lui fournir leur code, pour qu’elle puisse prendre connaissance de leurs résultats, orienter le débreffage et savoir si elle doit revenir sur certaines notions.

Logistique

Équipement

Si vous n’avez pas accès à des casques de réalité virtuelle pour vos élèves, utilisez les versions web des simulations. Les vidéos 360° peuvent tout à fait être visionnées sur un ordinateur ou un cellulaire. Le résultat est moins immersif, mais les simulations sont tout de même très utiles.

Ainsi, les simulations peuvent être utilisées en formation à distance même si les élèves n’ont pas de casque de réalité virtuelle. Les simulations peuvent aussi être données à faire en devoir à la maison. (Et les quelques personnes qui ont des nausées lors de l’utilisation de la réalité virtuelle ne sont pas en reste.)

Au Collège Mérici, Johanne dispose de 18 casques. Comme il n’y a pas suffisamment de casques pour tous les élèves, elle les place en dyade ou en triade. Pendant une simulation, les élèves qui n’ont pas de casques peuvent donner des conseils aux personnes qui en ont. Johanne aurait aimé que la simulation que vit l’élève qui porte le casque soit diffusée en temps réel sur un écran d’ordinateur pour son coéquipier ou sa coéquipière. Cependant, ce n’était techniquement pas possible dans son collège. L’élève sans casque peut simplement démarrer la version web des simulations en même temps que la personne qui porte le casque pour voir à peu près la même chose et l’aider dans sa prise de décisions.

Local

Pour utiliser les simulations avec ses élèves, Johanne amène son groupe dans une grande salle de réception à l’intérieur du collège, afin que tout le monde ait de l’espace pour bouger sans risque de collision.

Chaque élève doit apporter une paire d’écouteurs afin d’éviter la cacophonie dans le local.

Temps alloué

Johanne demande à ses élèves de faire 3 simulations. La 1re (Intervention en résidence pour aînés) est obligatoire en raison de sa nature exploratoire. Les élèves peuvent choisir les 2 autres en fonction de leurs intérêts. (Johanne forme les équipes selon les simulations choisies par les élèves.) Les élèves qui veulent réaliser plus que 3 simulations le peuvent évidemment (en classe ou à la maison, si le temps manque pendant le cours)… et ils et elles le font!

La 1re simulation, la plus courte, dure en moyenne 13 minutes. La 5e simulation, la plus longue, dure environ 32 minutes. Par contre, pour aussi avoir du temps pour la préparation et le débreffage, Johanne prévoit 2 périodes de 50 minutes pour faire 1 simulation. Pour gagner un peu de temps, le breffage peut être fait à la maison, mais Johanne précise toutefois que d’effectuer le débreffage à chaud, en classe, est vraiment payant.

Soutien technologique aux enseignants et enseignantes et aux équipes TI

Le CCDMD met à votre disposition un guide d’utilisation [PDF] et un guide d’installation [PDF].

Johanne est consciente que l’utilisation d’un casque de réalité virtuelle pourrait intimider quelques enseignants et enseignantes, pour des questions techniques. Pour éviter les écueils, elle vous conseille d’expérimenter les casques et les simulations avant de les présenter aux élèves. Ceci réduira votre charge de stress, tout à fait normale lors de l’utilisation d’une nouvelle technologie. Amusez-vous!

Avant de planifier une activité de réalité virtuelle avec vos élèves, consultez les responsables des équipements technologiques de votre collège. Le CCDMD est tout à fait disponible pour soutenir les responsables des technologies dans les établissements du réseau collégial.

Mathieu est très satisfait de l’engouement des enseignants et des enseignantes du réseau à l’égard des Simulations d’interventions en Techniques d’éducation spécialisée. Ces simulations pourraient-elles vous être utiles dans votre enseignement? (Les techniques de manipulation du comportement de Redl et Wineman sont utilisées dans plusieurs techniques humaines!)

Y a-t-il d’autres notions qui se prêteraient bien à faire l’objet de simulations dans votre programme? Le CCDMD lance un appel de projets chaque année: profitez de l’occasion!

Merci à Mathieu Beauséjour, Johanne Carrier et Julien Marceaux pour leur collaboration lors de la rédaction de cet article!

À propos de l'auteure

Catherine Rhéaume

Catherine Rhéaume est éditrice et rédactrice pour Éductive (auparavant Profweb) depuis 2013. Elle est enseignante de physique au Cégep Limoilou. Elle est également auteure de différents cahiers d’apprentissage pour la physique et pour la science et la technologie au secondaire. Son travail pour Éductive l’amène tout naturellement à s’intéresser à la pédagogie numérique et à l’innovation pédagogique.

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