L’approche par résolution de problèmes en classe virtuelle
En 2006, le Collège Vanier, à Montréal, a mis sur pied un projet-pilote de cours hybrides à l’intention des élèves inscrits dans les programmes techniques. Ces derniers, qui obtiennent un diplôme qui mène à l’emploi et non à une inscription dans un programme universitaire, éprouvent certaines difficultés à obtenir leur diplôme. Se trouvant souvent un emploi avant la fin de leurs études, ils ont tendance à ne pas terminer les cours obligatoires de la formation générale. Par conséquent, les « taux de réussite » du collège sont moins bons et les élèves n’obtiennent pas leur diplôme à cause d’une formation manquante d’un ou deux cours.
Principes de base du projet-pilote
Nous avons donc préparé un cours de français langue seconde de niveau intermédiaire pour des élèves dont la motivation était très faible. C’est pourquoi nous avons privilégié, lorsque c’était possible, un enseignement de type stratégique basé sur la résolution de problème (Pérez, 2006). En effet, une des forces du Problem-Based Learning est d’engager l’élève dans des situations pédagogiques bien structurées, où tout est prévu pour le motiver et le faire produire. Il analyse, crée, compare, processus dans lequel il joue un rôle fondamental favorisant ainsi son apprentissage.
Type de cours
Le cours est à 70 % en ligne (surtout en mode synchrone dans la classe virtuelle Via, mais aussi en mode asynchrone dans des activités individuelles ou en équipe dans des groupes de discussion, des exercices en ligne, etc.), et à 30 % en classe (les évaluations sommatives).
Types d’activités
Anticipation de lecture
Nous avons conçu des activités d’anticipation de lecture pour activer les connaissances de l’élève et susciter l’intérêt. Un premier article à lire et à résumer portait sur la pollution des Grands Lacs. On demandait d’abord aux élèves qui, du Canada ou des États-Unis, est responsable de la pollution des Grands Lacs. Ils sont toujours tous convaincus que les Américains sont responsables alors que ce sont surtout les Canadiens qui le sont. Nous ne donnons pas cette réponse pendant le cours. Cependant, nous les amenons à douter de leur préjugé en leur demandant, entre autres, de compléter des tableaux d’information contenant des indices pour émettre des hypothèses sérieuses à propos des sources géographiques de pollution. En classe virtuelle, tous les élèves écrivent et les réponses apparaissent sur l’écran. Ils parlent également à tour de rôle au micro : l’engagement est réel. En visionnant la vidéo suivante, vous aurez une meilleure idée du déroulement de l’activité.
Activité de résolution de problème en classe virtuelle
Le cours se termine et ils vont lire l’article afin de connaître la réponse. De plus, ils doivent répondre à des questions de compréhension globale et détaillée dans Netquiz.
Rédaction d’un résumé
Pour faire suite à la lecture du texte, nous avons préparé une activité de rédaction de résumé du même article en posant aux élèves un problème mal défini (ill-defined problem1). Nous leur donnons comme seule consigne de résumer l’article en 10 phrases et d’utiliser les données présentées sous forme de tableau dans l’article afin de les transformer dans un autre type de représentations graphiques (sans leur donner d’exemples) en utilisant un tableur comme Excel.
Les élèves se rendent ensuite sur un site conçu avec Netquiz pour « regarder » trois des résumés sous forme d’images trop petites pour pouvoir lire, mais assez grandes pour les comparer et expliquer pourquoi l’un est bien fait, l’autre l’est moins, etc. (cliquez sur l’image; Nom : test; Prénom : test). Ainsi, ils découvrent la théorie qui n’est jamais présentée de façon magistrale. Nous leur demandons aussi d’évaluer et de comparer plusieurs débuts de résumé et trois résumés complets. Enfin, nous demandons aux élèves de faire une synthèse de tous les éléments pertinents que nous avons présélectionnés pour leur valeur pédagogique lors d’une session précédente. Ainsi, la production des élèves est au cœur des apprentissages.
Questions
Quelqu’un a-t-il développé des activités similaires? Quels ont été les résultats sur la motivation et la réussite des élèves? Quelles sont les activités TIC mises en place pour combler des formations manquantes dans vos collèges?
Philippe assiste actuellement au XXVe Simposio du SOMECE http://www.somece.org.mx/Simposio2009 au Mexique où il y fait une présentation sur le sujet de son récit. Pour en savoir davantage, consulter son blogue http://philippegagne.blogspot.com.
Bonjour et félicitations pour ce projet.
Au CQFA, nous avons eu une démarche similaire que j’avais présentée dans un récit l’an passé. Nous avons permis à 10 des 11 étudiants en échec de réussir leur cours et tous étaient heureux de l’expérience vécue et ont réclamé que de nouveaux cours soient construits ainsi pour les aider à sortir avec un DEC. Vous pouvez lire mon récit intitulé Un cours de type web 2,0 pour pallier une offre de formation limitée http://www.profweb.qc.ca/fr/recits/un-cours-de-type-web-20-pour-pallier-une-offre-de-formation-limitee/index.html. Au plaisir d’en parler ensemble sur VIA ou Connect Pro!