Le balado dans une évaluation plus technique en cinéma
Quand elle était enseignante, Geneviève Courcy utilisait le balado comme outil d’évaluation dans plusieurs cours de cinéma.
Le balado dans le cours Pratiques de l’image et du son
Dans un cours de 1re session en Arts, lettres et communication, profil Cinéma, médias et communications, la production d’un balado constituait le 1er projet de production des élèves lors de leur parcours collégial.
Les élèves créaient un balado de fiction.
Dans ce projet, Geneviève évaluait:
- le sens de l’organisation, la façon dont les élèves organisent leur production (par exemple, nomment-ils leurs fichiers correctement?)
- la technique de prise de son et de montage sonore
- la créativité des étudiants et des étudiantes (un tout petit peu: c’est plutôt symbolique, pour les motiver à faire un travail intéressant)
Cette évaluation ciblant beaucoup le sens de l’organisation des élèves est importante, car l’organisation sera à la base de plusieurs projets qu’ils et elles auront à réaliser au cours de leur DEC.
Le balado dans le cours Productions médiatiques et interprétation
Dans un cours de 2e session en Arts, lettres et communication, profil Animation, interprétation et communication, les élèves produisaient un balado de radio-théâtre. Ce cours était donné en coenseignement par Geneviève Courcy et une collègue spécialisée en animation et interprétation.
Dans leur balado, les élèves devaient d’abord jouer un extrait d’une pièce de théâtre. Puis, ils et elles devaient faire une entrevue avec les comédiens et comédiennes de la pièce.
Dans le cours, les élèves étaient formés à utiliser la régie du studio du collège et l’évaluation porte entre autres sur leurs compétences techniques. Et encore une fois, Geneviève évaluait le sens de l’organisation. Mais, dans ce cours, l’évaluation portait surtout sur le jeu et l’animation.
En Sciences humaines
Finalement, dans un complément de formation en Sciences humainesPLUS, la forme était plus libre. Le but était d’amener les élèves à traiter d’un sujet avec un autre médium que l’écrit. Les élèves de Geneviève Courcy pouvaient choisir d’enregistrer une discussion ou une table ronde.
Puisque le programme de Sciences humaines n’est pas axé sur la production médiatique, Geneviève n’accordait pas autant d’importance aux aspects techniques dans son évaluation. En plus d’évaluer la capacité à vulgariser l’information en fonction du médium choisi, elle évaluait l’expérimentation que les élèves font de la forme du balado et la mise en ondes.
Aider les élèves à apprivoiser les balados et à structurer le leur
Geneviève prenait le temps d’écouter et d’analyser des balados professionnels avec ses élèves avant qu’ils et elles ne se lancent dans la production du leur. Elle leur présentait également des balados réalisés par ses élèves des années précédentes.
Puis, les équipes passaient à la préproduction. Par exemple, quand le balado prenait la forme d’une entrevue, les élèves faisaient un scénario avec les questions et les réponses.
Pour Geneviève, les gens ont souvent l’impression qu’un balado, c’est improvisé. Le danger, si on ne se prépare pas, c’est de s’égarer. Il faut faire comprendre aux élèves que ce n’est pas improvisé. Ils et elles doivent écrire un texte, mais dans un langage parlé, de façon à ce que le rendu ait l’air naturel.
Les élèves de Geneviève faisaient également un atelier de manipulation de l’équipement avec le technicien. Ils et elles faisaient ensuite une pratique (une préentrevue). Finalement, c’était l’enregistrement!
Julie, elle, demande aux élèves d’élaborer, en amont, autour de la mi-session, un plan de ce qu’ils et elles veulent produire. Elle leur demande un descriptif de leur balado:
- titre
- question de recherche
- distribution (casting)
- public cible
- etc.
Julie s’assure que ses élèves comprennent bien qu’un balado, ça se prépare. Les élèves doivent structurer leurs idées, minuter les interventions prévues. Ils et elles doivent prévoir une introduction et une conclusion. Comme Geneviève, Julie fait écouter des balados à ses élèves pour qu’ils apprivoisent la forme. Julie dit que ce ne sont pas tous les élèves qui sont familiers avec les balados et la variété des formats possibles.
Julie suggère à ses élèves de préparer leurs idées et leurs interventions sous forme de liste à puces. Ainsi, les idées sont organisées dans un ordre précis, mais les phrases peuvent être formulées «naturellement».
Une forme motivante
Julie constate que ses élèves sont motivés par ce projet et s’engagent. Selon elle, le balado a un côté moins formel qu’un travail écrit. Elle est d’avis que cela donne une impression de légèreté aux élèves, alors que, pourtant, les critères d’évaluation sont les mêmes que si le travail était fait à l’écrit.
Les élèves de Geneviève semblaient également trouver ça plus ludique et moins exigeant qu’un travail écrit, même si cela leur demande pourtant parfois plus de travail… c’est à cause, selon Geneviève, du «facteur fun».
Et la correction?
La 1re année que Julie a fait des balados, elle avoue avoir trouvé cela difficile à corriger. En effet, même quand les balados sont moins intéressants ou moins bien faits, il faut les écouter au complet… au rythme où ils se déroulent (environ 15-20 minutes chacun, dans son cas). C’est plus long que de lire des travaux écrits.
La 2e année, Julie a raffiné les consignes et demande maintenant aux élèves de présenter un scénario plus détaillé. Entre autres choses, elle leur demande, dans leur scénario, d’identifier en gras les concepts de sciences humaines qu’ils utilisent. Ainsi, elle peut écouter le balado en suivant le déroulement dans le scénario au fur et à mesure et annoter directement le scénario. Ça rend la correction plus efficace.
Conseils pour les profs qui veulent essayer la formule
Aux personnes enseignantes désireuses de se lancer, Geneviève Courcy suggère d’écouter des balados pour se familiariser avec les nombreuses formes qu’ils peuvent prendre.
Pour Geneviève, il faut aussi déconstruire la perception que c’est compliqué: prenez le dictaphone de votre cellulaire et votre paire d’écouteurs avec micro et faites une entrevue maison avec votre enfant, par exemple, juste pour l’essayer. Vous verrez que ce n’est pas sorcier!
Pour entendre les témoignages complets de Julie Dufort et Geneviève Courcy, écoutez l’épisode «Les balados pédagogiques».
J’apprécie beaucoup votre témoignage issu de différentes expériences d’apprendre via le podcasting.
Moi aussi ,souhaiterais produire des podcasts pour enseignants et communautés apprenantes de différents cycles.
Je cherche avec qui collaborer.