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1 septembre 2009

Les manuels imprimés et le Web 2 : collision ou collaboration?

Précurseurs dans l’utilisation des technologies dans un contexte pédagogique, plusieurs professeurs du département de langues du collège Édouard-Montpetit produisent leur matériel pédagogique. Dans certains cas, il s’agit de matériel imprimé mais le Web 2 est devenu, pour plusieurs, un incontournable.

J’ai le privilège de vous présenter Madame Jane Petring (auteure des manuels Insight: English Skills for Academic and Professional Purposes et Insight Grammar; elle est aussi coauteure de Prospect and Prospect Grammar, tous édités par Les Éditions CEC) qui enseigne dans ce département tout en étant l’auteure de manuels visant l’apprentissage de l’anglais. Elle participe également aux travaux d’un réseau international de professeurs de langue qui utilisent les outils du Web 2, dont les blogues. Deux réalités différentes qu’elle utilise et questionne dans cette chronique. Serge Y. Roy, conseiller pédagogique et répondant TIC au collège Édouard-Montpetit

Que ce soit dans nos collèges ou dans l’ensemble du monde, les avancées technologiques laissent entrevoir des applications pédagogiques presque illimitées.
Des sites gratuits permettent une communication à distance en mode synchrone, des sites interactifs facilitent la recherche d’informations et l’assimilation des savoirs de manière autorythmée, etc. Toutefois, dans un contexte où le développement des activités pédagogiques, la veille informationnelle, l’appropriation de nouveaux logiciels, l’entretien des équipements et l’évaluation du progrès étudiant semblent au-delà des forces des enseignants surchargés, des manuels bien conçus qui fournissent une séquence logique et des exercices pédagogiquement bien pensés répondant aux besoins des étudiants et du réseau scolaire sont rassurants. Mais peut-on continuer ainsi alors que nos étudiants, les membres de la génération N sont déjà habiles pour communiquer en utilisant des médias sociaux comme Facebook et MySpace? L’utilisation des outils technologiques est un pas logique à faire pour bâtir des communautés et trouver de nouvelles applications pédagogiques.

Que ce soit dans nos collèges ou dans l’ensemble du monde, les avancées technologiques  laissent entrevoir des applications pédagogiques presque illimitées.

Depuis plus de six ans, je participe à un réseau mondial de professeurs de langue qui discute du potentiel pédagogique des médias numérisés pour promouvoir l’interaction en ligne. Dans cette même période, j’ai rédigé des manuels en passant par toutes les étapes de vérification, de révision et de rédaction supplémentaire.

De plus en plus, pour les professeurs des quatre coins du monde, l’utilisation d’un environnement de collaboration est essentielle pour organiser des classes sans papier. Dans certains cas, le plan du cours est affiché sur un wiki qui comporte des liens vers des articles, des revues, des vidéos, des baladodiffusions et des exercices interactifs. Dans d’autres cas, les étudiants améliorent leur compétence en rédaction anglaise en publiant un blogue ou en déposant leurs articles dans un webzine. Il arrive aussi que des étudiants déposent des enregistrements et des travaux écrits dans leur portfolio électronique. Dans bien des cas, les étudiants reçoivent de la rétroaction, directement sur le Web, non seulement de leur professeur, mais également de leurs pairs et d’internautes du monde entier.

Les enseignants qui adoptent cette approche sont convaincus des avantages de la mise à jour constante possible sur le Web et de la collaboration. Mais plus encore, un nombre grandissant de collègues se partagent leurs « manuels virtuels », ce qui leur évite de commencer à zéro pour produire du matériel de cours. Il leur suffit d’ajuster le contenu en fonction de leurs besoins pédagogiques et de donner leur couleur personnelle pour offrir aux étudiants du matériel de qualité.

Si c’est gratuit, est-ce que le contenu est valable?

Mais ce matériel qui n’a pas vécu toutes les étapes rigoureuses de l’édition d’un livre peut-il avoir une valeur pédagogique? Si c’est gratuit, est-ce que le contenu est valable? Les enthousiastes proposeront rapidement des sites superbes, mais le Web recèle aussi de sites de piètre qualité. On peut toutefois espérer que les sites collaboratifs s’amélioreront à la mesure de l’intelligence collective des contributeurs. Wikipédia en est un exemple éloquent.

Évidemment, la rédaction d’un manuel n’est pas un travail solitaire. L’étape de préproduction exige une coordination héroïque entre le chargé du projet, le responsable de la correction d’épreuves, le coordonnateur, le graphiste et l’auteur pour s’entendre sur les détails finaux. Cependant une fois que le livre est imprimé, tout le contenu est figé jusqu’à la prochaine révision ou impression. Par contre, le wiki peut se mettre à jour en tout temps. Est-ce à dire que la souplesse des ressources en ligne a battu le manuel fiable? L’avenir est difficile à prévoir, mais les professeurs ont toujours adapté leurs leçons même s’ils travaillent avec un manuel. J’ai mis des manuels à jour avec des articles de journaux, des enregistrements d’émissions de télévision ou de radio pendant les années quatre-vingt. Aujourd’hui, j’actualise mon propre manuel utilisant un blogue du groupe avec des liens aux articles, aux baladodiffusions, aux vidéos et aux exercices.

En bref, les manuels qu’ils soient imprimés ou en format numérique continuent de jouer un rôle pédagogiquement important, mais nous pouvons anticiper une remontée du format électronique grâce aux applications du Web 2.0, qui auront d’ailleurs une seconde vie lorsqu’elles seront dépassées par le monde virtuel du Web 3.0.

Vous avez une opinion sur le sujet? Vous voulez parler de vos expériences d’utilisation de manuels en ligne? N’hésitez pas à utiliser l’espace ci-dessous.

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