Fermer×
30 octobre 2013

Mon MOOC à moi. 2. L’environnement d’apprentissage personnel

Ce texte a initialement été publié par la Vitrine technologie-éducation sous licence CC BY-NC-SA 3.0, avant la création d’Éductive.

CHRONIQUE

À toutes les semaines depuis le 17 octobre 2013, notre collaboratrice Anne-Laure de Sarrau porte un regard personnalisé sur un cours libre ouvert à tous et gratuit (Massive Open Online Course ou MOOC) auquel elle est inscrite : ITyPA2 –  Pour construire son environnement d’apprentissage personnel (EAP).

Bon, c’était bien sympa, ce petit café de rentrée de la session précédente, mais maintenant, il est temps d’apprendre quelque chose… Au début, j’étais inscrite par simple curiosité. Maintenant, je suis intéressée. Plus je navigue sur le site, plus j’apprécie les tiroirs de connaissance que je peux tirer comme je veux : forums, publications, actualités, blogues des participants, etc. Tout est ultra-spécialisé, en lien direct avec le sujet qui nous préoccupe.

Ce qui est bien avec les MOOCs, c’est qu’on est libres. Mes « profs » ne savent donc pas que je suis partie visiter la Malaisie cette semaine. Par acquit de conscience, j’ai tout de même choisi un pays où la technologie WI-FI est omniprésente. J’ai donc pu  « assister » au cours, confortablement assise devant les mythiques tours Petronas. Un peu classe, non ? 

Le webinaire de cette deuxième semaine explique ce qu’est un EAP, ce qu’on y trouve, comment le créer et le faire vivre. Je dois avouer que j’espérais un peu plus de concret. Histoire de ne pas arriver en touriste, j’ai même rempli la petite fiche préparatoire au cours dans laquelle différentes questions sont posées. Qu’est-ce que je connais ? Qu’est-ce que j’ai envie d’apprendre ?, etc. N’ayant pas mis les pieds sur un banc d’université depuis un moment (UdeM, promotion 1996-1998), je ne sais pas si ce type de préparation est aujourd’hui l’usage courant, mais je trouve que c’est une VBI (vraie bonne idée), toute simple et efficace pour chauffer les étudiants !

 Notes de cours

Qu’ai-je retenu ? Trois points. Mon extraction personnelle de la substantifique moëlle. Pour le reste, j’ai trouvé que c’était assez pédagogique (quoiqu’instructif, je le répète encore). Émergence des EAP, histoire, formes actuelles, débats autour de sa définition, potentiel… autant de généralités qu’on peut trouver en mode de navigation traditionnel (Wikipédia, etc.).

  • EAP par rapport à EIP (Information)

Bien que les discussions n’aient pas tranché, il semblerait qu’on passe d’un EIP, espace personnel d’information, à un espace personnel d’apprentissage dès lors qu’il y a stratégie (objectifs) d’apprentissage. L’EAP fait donc la part belle à l’évaluation de son efficacité.

  • La formation des jeunes EAPiens potentiels

Idée qui découle du point précédent. C’est le point le plus important, selon moi, bien qu’il n’ait été abordé qu’en fin de séance et qu’il ait suscité peu de commentaires.

Ce n’est pas tout d’être convaincu de l’utilité d’un EAP, encore faut-il savoir l’élaborer, donc savoir ce que l’on a envie de savoir.

Pas évident en ce qui concerne les jeunes en particulier !  Compte tenu de la motivation ou des compétences limitées de la plupart des étudiants, il apparaît difficile aujourd’hui qu’ils réalisent un EAP eux-mêmes. Envisager une formation spécifique au cégep comme préalable pour l’entrée à l’université ? Comment les former ? Comment les accompagner ? Mais avant ça, comment donc envisager que les jeunes concernés établissent une stratégie d’apprentissage ? À leur âge, peut-on leur en vouloir ? Comment les faire basculer vers un rôle plus actif dans leurs apprentissages, où ils construiraient et géreraient leur propre environnement ? Pas d’âge limite théorique, mais en pratique ? Ont-il la maturité nécessaire ? Autrement dit, les EAP sont-ils à mettre entre toutes les mains ?

Dommage que le débat n’ait pas eu lieu. Après tout, je n’avais qu’à créer un groupe !

  • Les cinq clés pour élaborer son EAP

          1. Se fixer des objectifs d’apprentissage

Gulp ! jusqu’à présent, j’ai toujours appris… parce que je n’avais pas vraiment le choix. Se poser la question d’une stratégie d’apprentissage est passionnant, mais c’est une démarche  compliquée qui me force à sortir du paradigme d’éducation « à l’ancienne ».

          2. Être curieux

Oui, mais si la curiosité n’est pas un vilain défaut, elle présente celui d’être chronophage. J’ai regretté que le webinaire mentionne certaines pistes de réflexion sans aller plus loin. Oui, j’avoue avoir été désorientée par ce trop plein d’autonomie et cette frustration d’avoir devant soi un nombre tellement important de qu’on ne sait par quel bout les lire.

3.               3. Fonctionner par modelage

Ce qui revient à s’inspirer de ce qui a été fait. Une pratique vieille comme le monde, mais l’avantage du MOOC ITyPA est de réunir un paquet de modèles (mentors) facilement accessibles.

4.              4. Pirater (hacker) son environnement et ses outils

Il s’agit ici de détourner l’usage habituel que l’on fait de certains outils (utiliser, par exemple, tel logiciel de gestion de portfolio comme outil d’écriture collaborative).

 5.             5. Évaluer

Il va de soi qu’on évalue l’EAP produit selon nos objectifs personnels.

 Il me semble à moi que ces cinq clés sont surtout des passe-partout tant elles pourraient être utilisées pour n’importe quelle porte vers une démarche d’apprentissage ou même de production de contenu. Cela dit, elles constituent des piliers qu’il est toujours utile de rappeler. La valeur ajoutée de cette intervention a été de le faire très clairement.

 Du statut de papillon à celui d’auditeur libre

 À propos de la conférence en direct, encore quelques petites imperfections… Mais est-ce le plus important ? Encore une fois, le plus intéressant de cette session n’a pas été le cours en direct convivial mais qui manquait de structure apparente, mais plutôt le nombre de ressources mises à notre disposition… sur le site. Encore spectatrice en phase d’apprivoisement, je ne suis pas entrée en action. J’utilise encore ce cours « à l’ancienne », en mode pull. Je tire vers moi l’information  sans partager, sans produire et  sans doute pour cela que je n’arrive toujours pas à sentir de réelle interactivité, de processus d’apprentissage collaboratif concret. J’entre dans la catégorie « auditeur libre » (ce qui est déjà mieux que de papillonner dans les pages du site comme la dernière fois).

Prochaine mission : augmenter mon niveau d’engagement pour passer d’auditeur libre à participant.

Attentes : du concret (tutoriels, démonstrations en ligne ?).

Motivation : toujours là. Pourtant, j’ai entendu dire que certains avaient déjà décroché. À ce propos, lire L’innovation éducative : une question économique ? (Internet Actu, 2012//0//7). Cet article très complet aborde, entre autres, le décrochage en mode MOOC. En voici un extrait : 

L’un des sujets de préoccupation est le taux élevé d’abandon qui sévit sur les Moocs. Sur les 160 000 personnes qui se sont inscrites au cours d’intelligence artificielle de fsNorvig et Thrun, seulement 14 % ont terminé le cursus. Sur les 155 000 étudiants qui se sont inscrits à un cours du MIT sur les circuits électroniques en 2012, seulement 23 000 ont terminé le premier jeu de problèmes. Seulement 7 000 (soit 5 %) ont réussi le cours. Certes, c’est bien mieux que le nombre d’étudiants qui terminent le cours en présentiel chaque année – ils sont 175 -, mais le taux d’abandon met en évidence la difficulté de garder les étudiants en ligne attentifs et motivés.

Moi, pas question que j’arrête. En tout cas, pas avant la session prochaine. Pour rien au monde, je ne raterais l’intervention de François Guité qui expliquera sa pratique de veille. 

À suivre (ou pas…) : 3. Veille et recherche d’information


Pour lire la suite… Mon MOOC à moi. 3. Veille et recherche d’information…

Pour lire l’article précédent : Mon MOOC à moi. 1. S’approprier l’environnement ITyPA2


S’abonner
Notification pour
guest

2 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Laurence Lachapelle-Bégin
Laurence Lachapelle-Bégin
30 avril 2012 15h23

Cette synthèse des applications utilisées par les enseignants est très intéressante. L’utilisation des outils de création multimédia à des fins pédagogiques semble montrer que l’enseignant devient aussi un producteur de contenu multimédia. La dominance des logiciels propriétaires est aussi frappante: faut-il croire que le logiciel libre ne perce pas si facilement en éducation?
L’évolution de la situation est à suivre!

Émilie Lavery
Émilie Lavery
30 avril 2012 21h20

Nous apprécions toujours ces petites enquêtes qui nous ouvrent des perspectives de renouvellement pédagogique intéressantes. On y voit les pratiques d’écriture et de recherche numériques bien consacrées. On y perçoit l’avenir avec l’avancement de la technologie mobile et l’introduction des outils de capture d’écran, vidéo notamment, qui révolutionneront notre enseignement. À quand un récit pour chacun de ces coups de coeur?