Fermer×

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

À l’automne 2017, à ma première année d’enseignement au collégial, on m’a offert la possibilité d’offrir le deuxième cours de littérature, Littérature et imaginaire, en formule téléenseignement en soirée. Ce cours suit Écriture et littérature (101) et précède le cours de Littérature québécoise (103). Je donnais parallèlement des cours en présence. J’aimerais vous décrire mon expérience et partager avec vous certaines stratégies qui favorisent l’engagement des étudiants. Je le dis d’emblée, j’ai aimé mon expérience!

Une offre de formation axée sur les besoins des étudiants

Pour le cours de l’automne 2017, je n’avais jamais donné le cours et j’ai monté tous les documents pour les adapter à la formule de téléenseignement. Les étudiants me rejoignent sur VIA. La caméra est utilisée par certains, mais il faut considérer la bande passante. Je trouve que la formule retenue (synchrone) maximise leurs chances de réussite en offrant un maximum de support. Le cours est enregistré et je peux le rendre accessible, mais on souhaite que les étudiants à distance soient présents en synchrone. On veut qu’ils prennent le cours au sérieux et qu’ils s’engagent durant le cours. Je reste toutefois disponible pour les étudiants si ceux-ci ont des interrogations. Nos communications se font par l’entremise de courriels, de MIO et parfois, de rencontres sur Skype.

Je donne également un cours à la formation continue. Le profil des étudiants est différent : il s’agit d’adultes qui ont d’autres obligations. Ils ont la possibilité de participer au cours ou de le suivre de façon asynchrone, car il est enregistré. Tous ont la possibilité de le visionner à nouveau.

L’accompagnement offert aux étudiants

Lors d’une rencontre, avant même le début des cours, la répondante TIC de notre collège à ce moment, Stéphanie Coll, a expliqué aux étudiants les modes de fonctionnement. Ils ont accès à un guide qui leur explique comment on fonctionne avec la plateforme VIA. Lors du premier cours, je reviens sur ces contenus. Les étudiants ont également un accès à Moodle où tous les documents sont déposés, de même que leurs travaux.

Aperçu du fonctionnement de VIA – importation des documents

Aperçu du fonctionnement de VIA – clavardage, caméra et onglet présentation

Mes stratégies pour engager les étudiants à distance

  • Je centre mes interventions sur la plateforme VIA. Si les étudiants vont ailleurs, cela entraîne de l’inattention et de l’incompréhension.
  • J’utilise le partage d’écran pour démontrer des idées, des contenus.
  • Pour susciter l’engagement, je crée des ateliers de discussion à 3 ou 4 participants et je me promène d’un groupe à l’autre.
  • Les étudiants peuvent réécouter les échanges par la suite ou consulter l’historique du clavardage.
  • J’apporte une attention particulière à la structure du cours, c’est-à-dire que les activités proposées doivent tenir compte de la formule en téléenseignement (elles ne peuvent supposer une même pédagogie que celle en classe). Mes présentations seront plus détaillées, puisque je ne souhaite pas passer d’un outil à un autre, comparativement en classe physique où je peux appuyer mes propos du tableau.

J’utilise aussi des textes que j’ai annotés, soit à la main puis numérisés, soit directement dans Word. Je fais également des commentaires audio à partir de l’application Screencast-O-Matic.

Il est intéressant de présenter des extraits vidéos pour démontrer comment la littérature peut être actualisée. Or, je me bute à un problème : sur VIA, il faut que les vidéos soient sur YouTube. C’est loin d’être toujours le cas et je suis à la recherche d’une solution.

Une formule appréciée des étudiants

J’ai sondé mon groupe de l’automne 2017 et le retour est excellent! Je pense aussi que notre style d’animation joue un grand rôle.

Malgré la distance, les étudiants me disaient que j’étais vivante, expressive et motivée, c’est agréable à lire!

Les étudiants introvertis apprécient beaucoup la formule : ils posent des questions en privé, utilisent le clavardage, montrent des signes d’appréciation en levant le pouce.

Avec l’expérience de l’automne et suite à ce sondage, j’ai ajouté plus de possibilités d’interagir dans la classe virtuelle :

  • En intégrant plus d’activités, comme faire écrire au tableau interactif
  • En leur demandant plus souvent de la rétroaction en levant le pouce (ou son contraire), pour m’assurer de leur compréhension
  • En interpellant ceux qui sont moins actifs

À la session d’hiver 2018, je donne le 3e cours de littérature (Littérature québécoise) et ce, toujours de soir. Sur ma trentaine d’étudiants, 6 proviennent de Baie-Comeau. Les autres viennent de partout au Québec (Thetford, Matane, Rivière-du-Loup, Ste-Anne-des-Monts). Sur mes 32 étudiants inscrits à l’hiver 2018, le quart avait déjà suivi mon cours à l’automne. Je pourrai vous en dire plus à la suite de cette session, mais c’est bien parti!

De votre côté, avez-vous aussi expérimenté un mode d’enseignement à distance? Merci de partager votre expérience.

À propos de l'auteure

Eang-Nay Theam

Elle est enseignante de littérature au Cégep de Baie-Comeau. Aussi candidate à la maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), ses recherches portent sur la question de l’entre-deux, de la mémoire et de l’identité dans les écrits de Kim Thúy. Elle s’intéresse également aux littératures autochtones et à la littérature khmère contemporaine.

S’abonner
Notification pour
guest

1 Commentaire
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Alain Langlois
Alain Langlois
9 mars 2018 20h22

Excellent témoignage. Merci…