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29 janvier 2018

La classe à l’envers pour apprendre à l’endroit – Survol d’un guide pratique

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Julie Lecoq et Marcel Lebrun, de l’Université catholique de Louvain, en Belgique, ont publié en 2017 un document intitulé La classe à l’envers pour apprendre à l’endroit – Guide pratique pour débuter en classe inversée. C’est un guide qui vous intéressera si vous souhaitez, entre autres :

  • Varier les modes de transmission des savoirs dans vos classes
  • Offrir de la flexibilité aux étudiants
  • Libérer du temps dans vos cours pour pouvoir laisser plus de place à l’apprentissage actif

J’en fais un bref survol pour vous.

La classe inversée, qu’est-ce que c’est?

Avant d’expliquer ce qu’est la classe inversée, Julie Lecoq et Marcel Lebrun expliquent ce que la classe inversée n’est pas :

  • Un synonyme de vidéos en ligne
  • Un remplacement de l’enseignant par des vidéos
  • Un cours en ligne
  • Des étudiants seuls, livrés à eux-mêmes et à leur écran

La classe inversée, c’est :

  • Un moyen d’amplifier les interactions personnalisées entre les étudiants et l’enseignant.
  • Un environnement dans lequel les étudiants prennent la responsabilité de leurs propres apprentissages. L’enseignant n’est plus le maître sur l’estrade (sage on the stage), mais l’accompagnateur attentif (guide on the side).
  • Un mélange fertile de la transmission directe (j’enseigne) avec une approche constructiviste ou socioconstructiviste de l’apprentissage (c’est aux étudiants qu’il revient d’apprendre).
  • Une classe dans laquelle les étudiants qui sont absents pour cause de maladie ou d’activités extra-curriculaires ne sont pas laissés «­ en arrière ».
  • Une classe où les contenus (la matière) sont accessibles tout le temps.

Pour commencer

La classe inversée vous intéresse? Julie Lecoq et Marcel Lebrun vous suggèrent, plutôt que d’inverser une session de cours en entier tout d’un coup, de cibler une seule séance.

­ Une partie de votre cours suscite l’ennui ou la confusion ? C’est par là qu’il faut commencer! Julie Lecoq et Marcel Lebrun, dans La classe à l’envers pour apprendre à l’endroit – Guide pratique pour débuter en classe inversée

Pour que l’intégration de la pédagogie inversée se passe bien, les auteurs vous conseillent de prendre le temps de communiquer votre intention à vos étudiants, de leur expliquer ce qu’ils y gagneront.

Les ressources à exploiter à l’extérieur de la classe

Dans leur guide, Julie Lecoq et Marcel Lebrun présentent des conseils pour choisir ou créer des ressources pour vos étudiants (vidéos, textes), en mettant l’accent sur les ressources libres de droits.

Si la création de vidéos éducatives vous tente, consultez également le dossier de Profweb sur le sujet.

Et que fait-on en classe?

En classe, les activités proposées aux étudiants doivent être motivantes. Julie Lecoq et Marcel Lebrun font des suggestions de courtes activités à utiliser pour rythmer le cours. Voici 3 de leurs suggestions :

  • Un-deux-tous (ou think-pair-share)
    • Un : les étudiants réfléchissent individuellement à une question posée par l’enseignant et notent leur réponse par écrit.
    • Deux : les étudiants comparent leur réponse avec leur(s) voisin(s) et cherchent une solution qui fait consensus.
    • Tous : L’enseignant interroge les groupes, note les réponses au tableau et anime la discussion plénière.
  • Le casse-tête (que les auteurs appellent «­ jigsaw » ou «­ puzzle »). L’enseignant prépare une série de questions ou de ressources à consulter. Les étudiants sont mis en groupes.
    • Groupe expert : chaque groupe d’étudiants reçoit une question ou des ressources à approfondir.
    • Groupe apprentissage : les groupes sont ensuite réorganisés de manière à être composés d’étudiants issus de chaque groupe d’expertise, en vue d’un partage avec les autres.
  • Le Phillips 6/6. Les étudiants sont en groupes de 6 et ont 6 minutes pour chercher une solution à un problème. Un rapporteur de chaque groupe expose ensuite la solution au groupe-classe. Sur la base des apports de tous les groupes, chaque groupe rédige une synthèse.

Les auteurs consacrent également une section de leur guide à l’utilisation des télévoteurs, que ce soit :

  • De «­ vrais » télévoteurs
  • Des téléphones utilisés avec une application ou site web dédié
  • Des pancartes portant des codes QR
  • De simples cartons de couleur…

Il y est entre autres question d’instruction par les pairs (qu’on appelle aussi «­ enseignement par les pairs » ou «­ apprentissage par les pairs »). Voici une infographie fort bien conçue qui est tirée de ce guide. Elle montre comment s’actualise une séquence d’instruction par les pairs.

Scénario type d’une séquence d’instruction par les pairs. Infographie tirée de La classe à l’envers pour apprendre à l’endroit – Guide pratique pour débuter en classe inversée, par Julie Lecoq et Marcel Lebrun (avec la participation de Brigitte Kerpel), sous licence Creative Commons – BY-NC-ND]

L’évaluation

Julie Lecoq et Marcel Lebrun expliquent que la classe inversée fait une large place à l’évaluation formative.

Les stratégies d’évaluation formative sont d’ailleurs un moteur qui s’intègre volontairement et explicitement dans le dispositif même de l’inversion. Julie Lecoq et Marcel Lebrun, dans La classe à l’envers pour apprendre à l’endroit – Guide pratique pour débuter en classe inversée

La classe inversée peut, par exemple, donner place à un enseignement «­ juste à temps ». Cela consiste à sonder les étudiants avant le cours, de manière à recalibrer le contenu du cours en fonction de leur progression. La pédagogie «­ juste à temps inversée » a été abordée par Nathaniel Lasry, Michael Dugdale et Elizabeth Charles dans la revue Pédagogie collégiale en 2014 et, dans Profweb, par Sophie Dion.

Pour en savoir plus

Ce texte n’est qu’un survol de certains éléments du guide La classe à l’envers pour apprendre à l’endroit. Si le sujet vous intéresse, consultez le document complet! Vous pouvez également vous référer à un article que j’ai publié à l’automne 2017 dans Profweb, qui fait un compte rendu d’un autre texte portant sur la classe inversée.

À propos de l'auteure

Catherine Rhéaume

Catherine Rhéaume est éditrice et rédactrice pour Éductive (auparavant Profweb) depuis 2013. Elle est enseignante de physique au Cégep Limoilou. Elle est également auteure de différents cahiers d’apprentissage pour la physique et pour la science et la technologie au secondaire. Son travail pour Éductive l’amène tout naturellement à s’intéresser à la pédagogie numérique et à l’innovation pédagogique.

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Nicole Perreault
Nicole Perreault
1 février 2018 17h44

Bonjour Catherine, merci pour cet article qui donne un bon aperçu de ce guide qui possède de nombreuses qualités : clarté, simplicité, intelligence. Je recommande chaleureusement ce guide « clé en mains » à tout enseignant ou conseiller pédagogique qui désire se familiariser avec la classe inversée et l’expérimenter.

Catherine Rhéaume
Catherine Rhéaume
1 février 2018 18h05

Bonjour Nicole! J’aurais dû écrire que j’avais pris connaissance de l’existence de ce rapport par l’entremise du formidable réseau des répondants TIC! Tu avais fait connaître ce guide aux membres du réseau, à la suite d’un partage de Martin Bérubé, du Cégep de La Pocatière. Merci à tous les deux, et à tous les membres du réseau REPTIC pour leurs échanges toujours stimulants!