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6 novembre 2019

Projet B : une plateforme interactive sur laquelle vous êtes maître de vos apprentissages!

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Dans le cadre de son Plan d’action numérique (PAN), le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) a lancé un appel de projets d’innovation liés aux technologies numériques en enseignement supérieur. Le Cégep de Saint-Hyacinthe a vu sa proposition de plateforme web interactive, Projet B, passer de l’abstrait au concret.

En tant qu’enseignants de français langue et littérature, nous avons été confrontés à l’épineuse question : comment motiver les étudiants dans le cours Renforcement en français, langue d’enseignement? C’est déjà un défi de rendre la grammaire française attrayante, c’est un défi encore plus important quand le cours de grammaire est imposé à certains étudiants et prolonge leurs études collégiales.

Avec cette volonté de motiver et d’encourager les étudiants à persévérer dans leurs études, nous avons eu l’idée de créer une plateforme web interactive qui leur permettra de visualiser leurs apprentissages et de ludifier le travail fait en classe. Plus concrètement, nous souhaitons créer un outil numérique qui pourrait être un hybride entre le traditionnel plateau de jeu et le jeu vidéo. Nous rêvons d’un jeu de rôle (RPG) pédagogique, un peu dans le style de Classcraft, mais adapté aux réalités collégiales et donnant accès à plus d’un univers fictionnel.

Les premières armes de Projet B

Nous avons mis sur pied un premier scénario : une apocalypse de zombies. La grande majorité de nos activités en renforcement de français, comme les dictées ou les exercices de grammaire, comportaient des personnages récurrents et s’imbriquaient dans ce scénario apocalyptique. Pour prendre part à l’histoire, chaque étudiant créait son personnage qu’il faisait progresser dans ce monde de zombies au fil des textes qu’il rédigeait. Au fur et à mesure que les étudiants réalisaient le travail en classe, ils gagnaient des points qui menaient à l’acquisition de compétences, et ainsi faisaient progresser leur personnage dans ce monde apocalyptique. Cette première version de Projet B n’était pas numérique; tous les exercices étaient format papier et nous transmettions par message aux étudiants les points qu’ils avaient cumulés. Certes, les étudiants comprenaient qu’ils avançaient dans leurs apprentissages et un engouement avait été créé autour de l’histoire apocalyptique, mais il manquait un visuel pour rendre le tout concret.

Avec cette première version de Projet B, nous sentions que nous tenions un filon éducatif intéressant. Les étudiants étaient plus motivés en classe et ceux en situation de handicap étaient plus confiants puisqu’ils obtenaient des points au même rythme que leurs coéquipiers. Cependant, un commentaire revenait : il faut voir les personnages évoluer!

Exemple d’une fiche de personnage que les étudiants remplissaient au fil de la session dans la première version de Projet B.

Pour la version 2.0 de Projet B, nous nous sommes associés avec Stéphane Denis, enseignant en informatique du Cégep de Saint-Hyacinthe. Il a proposé à ses étudiants du cours Génie logiciel d’analyser nos besoins de manière théorique pour la plateforme. Stéphane Denis a également demandé à ses étudiants finissants, dans le cadre du cours Projet de fin d’études, de créer un premier site web pour Projet B. Cependant, le site n’était fonctionnel que le temps du stage des étudiants et ne possédait pas l’aspect graphique désiré.

Les aspirations de Projet B

Grâce au PAN, nous serons en mesure de créer l’aspect graphique de la plateforme. Nous sommes conscients qu’une apocalypse de zombies n’est pas la tasse de thé de tous les enseignants. C’est pourquoi nous voulons développer différents scénarios thématiques pour rejoindre le plus grand nombre d’enseignants possible, et ce, dans toutes les disciplines. Nous désirons créer une plateforme personnalisable où les enseignants auront le choix entre une foule de scénarios différents : de l’enquête policière aux thématiques plus culturelles, comme les voyages ou la mythologie. Pour nous aider dans l’élaboration de ces histoires, nous collaborons avec Michel Gagné, enseignant de français au Cégep de Sherbrooke.

Version préliminaire de la bannière de la thématique de zombies de la plateforme Projet B.

Sur la future plateforme Projet B, l’enseignant sélectionnera la thématique qu’il désire déployer tout au long de la session et chacun de ses étudiants créera son propre avatar. Au fil des semaines, l’enseignant distribuera les points d’expérience gagnés dans le dossier de l’étudiant à la suite, entre autres, de la réussite d’exercices en classe. Ces points feront évoluer l’avatar de l’étudiant. Plus le personnage progressera, plus il débloquera des compétences à acquérir et plus cela illustrera la consolidation des apprentissages de l’étudiant. Également, sur cette plateforme, un tableau de bord indiquant les événements à venir et les notifications importantes sera créé. Nous voulons que l’enseignant ait la possibilité de placer ses étudiants en équipes pour qu’ils s’entraident et avancent dans le jeu. Ils pourront échanger des points gagnés pour passer différents niveaux ou obtenir des caractéristiques spéciales pour leur avatar.

Une aventure à suivre !

Projet B devrait être fonctionnel fin 2019. Nous testerons la plateforme en classe à l’hiver 2020 si, entre temps, aucune attaque de zombies ne survient…

À propos des auteurs

Marilyne Gagnon

Détentrice d’un baccalauréat en études littéraires et d’une maîtrise en études françaises de l’Université de Sherbrooke, Marilyne Gagnon enseigne la littérature au Cégep de Saint-Hyacinthe depuis 2013. Soucieuse d’accroître la motivation et la réussite de ses étudiants des cours de la formation générale, elle travaille depuis 2015 avec deux collègues à l’élaboration d’une approche pédagogique utilisant le jeu et les technologies.

Pierre-Luc Pauzé

Pierre-Luc Pauzé enseigne la littérature au Cégep de Saint-Hyacinthe depuis 2012 et est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires (UQAM). Sa passion pour l’enseignement le porte à toujours trouver de nouveaux moyens d’intéresser ses étudiants à la littérature et à la langue française, que ce soit au Centre d’aide en français, où il travaille depuis 2015, ou à travers la création d’outils pédagogiques comme le Projet B et le Parcours autonome.

Mélanie Landry

Titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, Mélanie Landry enseigne la littérature au Cégep de Saint-Hyacinthe depuis 2012. Elle est une passionnée de mythologies, de jeux vidéo, d’oiseaux et d’art digital. Afin de rendre son enseignement plus dynamique et stimulant, elle tente constamment de trouver des méthodes imaginatives pour motiver ses élèves.

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