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12 avril 2010

Résoudre des problèmes, comme dans un bureau d’architecture

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Au Cégep du Vieux Montréal, Stéphane Gagné exploite avec succès, dans ses ateliers d’architecture, la pédagogie par résolution de problème. Celui-ci croit résolument aux vertus de cette méthode pédagogique. L’espace de travail numérique dont ses classes disposent favorise ce mode d’apprentissage reproduisant les défis du marché du travail.

La résolution de problème est utilisée dans la majorité de mes ateliers afin de rendre l’élève actif et responsable. Cette approche plonge l’étudiant dans une situation de travail fictive où il sera confronté à des problèmes concrets et complexes. Il devra en discuter avec des collègues, puis adopter des stratégies appropriées pour les résoudre. Le bureau virtuel que je mets en place pour ces ateliers simule les tâches accomplies dans les firmes d’architectes. Pour cela, cette méthode constitue, à mon avis, la meilleure façon de les former.

La formation en technologie de l’architecture

Quelques cours de la formation en technologie de l’architecture tirent parti de cette méthode par résolution de problème. C’est le cas du cours de deuxième session 221-B24-VM dénommé Projet à ossature de bois I dans lequel j’encourage le travail collaboratif et le travail d’équipe. L’espace commun hébergé par le serveur informatique Uranus est, à ce titre, particulièrement bien adapté au contexte d’atelier et de discussion engendré.

Lors des différentes activités pratiques, les étudiants doivent d’abord analyser les besoins afin de les transposer en dessins préliminaires. Ils réalisent alors leurs dessins à l’aide de l’ordinateur et du dossier de projet.  Ils développent ainsi leurs habiletés techniques. Ils doivent savoir conjuguer également les connaissances techniques et la réalité du cadre bâti, celui d’un bâtiment résidentiel unifamilial de deux étages.

C’est à ce niveau qu’intervient la démarche par résolution de problème. Les élèves, qui travaillent à cette étape initiale de leur formation avec un système d’ossature de bois, devront surmonter plusieurs difficultés techniques qui reproduisent celles du technologue en fonction.

Une démarche de travail simulant des défis concrets, comme dans un vrai bureau d’architectes

Les projets que je soumets aux étudiants, que j’ai regroupés en équipes de trois ou quatre, correspondent à des contextes réels de travail et abordent différents thèmes, étroitement liés aux éléments de compétence du cours.

Le serveur Uranus hébergeant les différents espaces communs, ou ateliers virtuels, accessibles des laboratoires du cégep.

Ainsi, les étudiants auront à transposer un dessin à main levée à l’ordinateur. On leur demandera aussi de faire la planification d’un escalier, de produire un rendu 3D, de réduire la superficie d’une habitation en fonction des règlements municipaux, d’organiser le système structural d’une habitation.

Chacun des cas sera traité à partir d’un dossier de projet, composé de fichiers déposés sur un serveur hébergeant un espace commun à l’atelier. Le réseau informatique s’apparente d’ailleurs à celui d’un bureau de professionnels. Peu de différences distinguent en effet l’espace commun de la classe de celui d’un serveur d’un bureau d’architectes.

Les atouts des ateliers virtuels

Durant les ateliers, les élèves utiliseront l’espace commun pour créer, modifier, classer les fichiers du dossier, et ce, toujours dans le but ultime de bien répondre aux besoins du client. Le travail à l’ordinateur facilite ces opérations par la collection de ses logiciels-outils : Word aidera à produire les comptes-rendus d’assemblée de chacun des ateliers, Excelpermettra de valider la superficie habitable et les coûts sommaires de construction, et évidemment Autocad servira pour la création et la modification des dessins d’architecture. Finalement, Sketchup est utilisé pour la représentation tridimensionnelle des bâtiments.

L’espace commun permet également d’archiver les travaux des étudiants et de classer les projets. Le professeur y dépose les différents fichiers nécessaires pour l’activité du cours. L’échange, la coordination du travail d’équipe et la mise à jour des fichiers sont facilités. Tous les intervenants, professeurs et élèves, peuvent écrire et lire sur cet espace qui est accessible des ordinateurs du cégep. De plus, on peut accéder aux documents, une fois le laboratoire quitté et poursuivre le travail de la maison à l’aide d’un outil FTP accessible sur la plateforme informatique du collège.

L’espace commun accessible à l’aide d’un outil FTP.

Le bilan de la pédagogie par résolution de problème

Le bureau d’architecture virtuel correspond à ce qui est, à mes yeux, la meilleure des mises en scène des défis et exigences du marché du travail, et ce, surtout parce qu’il adopte une méthode pédagogique par résolution de problème.

Ce cadre de travail collectif, concret et dynamique simule des contextes de travail où la gestion du stress et l’assiduité sont de mise. Et ce qui est le plus admirable, c’est qu’il augmente la motivation de mes étudiants.

Il permet de développer leurs habiletés en communication, leur capacité à résoudre les problèmes, à les évaluer en ayant recours à des sources d’information variées et complexes. Enfin, ils apprennent à développer leurs propres solutions dans un contexte de travail d’équipe qui sera aussi le leur une fois parvenus sur le marché du travail.

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Norm Spatz
Norm Spatz
12 avril 2010 20h27

La nature du cégep, qui propose un arrimage entre les études professionnelles et les études générales, est une situation très dynamique pour l’architecture. Étant quelqu’un qui a vécu le passage d’un environnement scolaire assez traditionnel avant la formation des collèges vers la réalité du marché dans la profession d’architecture, je trouve l’environnement du CVM Virtuel à l’intérieur de l’atmosphère polyvalente d’un cégep particulièrement valable pour les étudiants en architecture qui doivent apprendre l’équilibre entre les exigences de leur art et les réalités de l’industrie de construction. Le déroulement du cours est très bien expliqué dans l’article.
Merci, Stéphane