Retour sur le colloque libre de l’ADTE 2017: l’accès aux ressources scientifiques
Le colloque 2017 de l’ADTE avait pour titre « Libre accès aux ressources éducatives, à la publication de la recherche scientifique, aux données ouvertes et aux logiciels pour l’enseignement supérieur ». Voici le compte rendu d’une 2e communication portant sur le libre accès aux ressources scientifiques, fonds publics et logiciels libres.
Cette communication devait initialement être présentée par Florence Piron, professeure du département d’information et de communication de l’Université Laval. En raison de la tempête, la communication a été donnée par Thomas Hervé Mboa Nkoudou, étudiant au doctorat et membre de son équipe de recherche.
Thomas a insisté sur l’importance de permettre l’accès aux savoirs, en mettant en évidence les dérives du système de publication des résultats de recherche. Actuellement, la grande majorité des publications scientifiques se fait dans un modèle d’affaires fermé et lucratif pour les éditeurs de revues académiques. Une fois les résultats publiés, les bibliothèques universitaires doivent s’abonner aux revues et donc payer les éditeurs pour pouvoir accéder au contenu des publications. Le fait de devoir payer pour pouvoir accéder au texte, y compris pour les universités qui cherchent à avoir accès aux publications des résultats de recherche de leurs propres chercheurs, pose problème dans tous les établissements, qu’ils soient riches, comme à Harvard, ou plus pauvres, comme dans les pays de l’hémisphère sud.
Le concept d’injustice cognitive
Comme le soulignait Thomas, le problème est d’autant plus marqué pour le 2e groupe, puisqu’il souffre déjà d’un manque de moyens, d’un manque de reconnaissance et de crédit accordés à leurs publications. Celles-ci se voient donc souvent dévalorisées par rapport à celles des pays de l’hémisphère nord, y compris par leurs propres chercheurs. Thomas introduisait ainsi le concept d’injustice cognitive.
Une piste pour remédier à ce problème passe par le libre accès aux ressources scientifiques. Celui-ci permettrait d’améliorer la productivité des chercheurs en leur donnant plus facilement accès aux travaux qui ont déjà été effectués dans leur domaine et permettrait une démocratisation de l’accès à la science pour les différents publics tels que les universitaires, les journalistes, les enseignants ou encore les citoyens.
Afin de parvenir au libre accès, 2 voies peuvent être identifiées :
- La publication par les chercheurs de leurs résultats dans des revues dont le contenu est en accès libre sur internet. Cependant, ces revues sont minoritaires et font encore souvent payer aux auteurs des frais importants pour pouvoir publier leurs résultats, ce qui reste un frein à leur diffusion.
- L’autoarchivage de leurs résultats par les auteurs avant même leur publication. Ceci donne une visibilité accrue à leur travail et le rend accessible au monde entier.
Les logiciels libres, une piste de solution
Afin de faciliter et d’accompagner le libre accès aux ressources scientifiques, Florence Piron et Thomas Hervé Mboa Nkoudou promeuvent également l’utilisation de logiciels libres tels que Zotero (gestion des ressources bibliographiques) ou Omeka (archivage des publications en libre accès). Le projet SOHA (Science ouverte en Haïti et en Afrique francophone) auquel ils participent propose aussi un guide de la recherche documentaire dans le web scientifique libre.
Si vous souhaitez plus de détails, le livre « Justice cognitive, libre accès et savoirs locaux », écrit sous la direction de Florence Piron et publié aux éditions Science et Biens Communs, présente les enjeux actuels de la justice cognitive et du libre accès en Haïti et en Afrique francophone.
Merci pour le compte rendu de cette rencontre fort intéressante! Le réseau collégial n’est pas en reste au chapitre de la publication en libre accès, depuis 2016 est disponible l’archive ouverte du réseau collégial, http://EDUQ.info rassemble la description de plus de 35 000 documents en éducation collégial (documents de réflexions sur l’enseignement et l’apprentissage) et, autre sujet discuter lors de la journée colloque de l’ADTE, le partage en libre des ressources éducatives libres, pour enseigner et apprendre, le catalogue collectifs http://ceres.vteducation.org, permet le repérage et la réutilisation de milliers de ressources éducatives libres, entre autres produites par des organismes du réseau collégial, et plus! Bonnes exploration de ces ressources numériques produites PAR et POUR les enseignants, professionnels et cadres du réseau collégial!
Merci pour ton intervention Isabelle. Ryan W. Moon, éditeur chez Profweb, nous reviendra d’ailleurs sous peu avec un article à ce sujet. C’est à suivre!