Fermer×
25 février 2013

Utilisation des TIC en régions : fréquence et contraintes

A A

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

Établir le portrait des pratiques technopédagogiques au regard de l’utilisation des pédagogies actives en enseignement supérieur, tel était le thème d’une enquête menée par le Centre d’étude et de développement pour l’innovation technopédagogique (CÉDIT). Cette démarche a permis de colliger les réponses de 410 enseignants du réseau d’enseignement collégial provenant de différentes régions du Québec (Abitibi-Témiscamingue, Bas-St-Laurent, Chaudière-Appalaches, Côte-Nord, Estrie, Gaspésie-et-les-Îles-de-la-Madeleine et Saguenay-Lac-Saint-Jean). Les établissements collégiaux ont été sélectionnés en fonction des réalités propres aux régions éloignées des deux grands centres urbains que sont Québec et Montréal. L’objectif était de déterminer si une transformation des postures et des pratiques technopédagogiques des enseignants était présente dans ces milieux régionaux. Cette chronique permettra de mettre quelques résultats en évidence.

Fréquence d’utilisation des TIC

La question posée ici était : « À quelle fréquence utilisez-vous les TIC dans votre enseignement pour les finalités suggérées ? » Les résultats, présentés dans le graphique 1 montrent que la fréquence d’utilisation des TIC par les enseignants du collégial varie en fonction de la finalité. Une majorité d’enseignants utilisent fréquemment les technologies pour animer une séance de cours, préparer du matériel pédagogique et rendre disponibles des ressources aux étudiants.

Photo

Graphique 1 : Finalités associées à l’utilisation des TIC par les enseignants en régions.

La question posée ici était : « À quelle fréquence utilisez-vous les TIC dans votre enseignement pour les finalités suggérées ? » Les résultats, présentés dans le graphique 1 montrent que la fréquence d’utilisation des TIC par les enseignants du collégial varie en fonction de la finalité. Une majorité d’enseignants utilisent fréquemment les technologies pour animer une séance de cours, préparer du matériel pédagogique et rendre disponibles des ressources aux étudiants.

Les écrits proposent que l’utilisation des TIC en enseignement ait notamment le potentiel de favoriser l’accessibilité aux ressources, le développement d’activités pédagogiques et le travail collaboratif entre les étudiants. Est-ce réellement le cas? Les résultats obtenus mettent en évidence le fait que les enseignants rapportent plutôt utiliser rarement ou jamais les TIC pour développer le travail collaboratif ou pour évaluer les étudiants. De plus, une majorité indique n’utiliser qu’occasionnellement les TIC pour proposer des activités aux étudiants. Ces résultats illustrent bien que l’intégration des TIC en région facilite avant tout l’accès aux ressources, la préparation du matériel et la présentation du contenu. Ainsi, l’intégration des TIC met plus rarement en cause les étudiants et leur travail en classe. Ces résultats pourraient-ils s’expliquer par la présence de contraintes dans les milieux de formation?

Obstacles à l’utilisation des TIC et des pédagogies actives (PA)

Les enseignants étaient invités à identifier les principaux obstacles qui viennent freiner l’utilisation des TIC et des pédagogies actives dans leur enseignement (voir le graphique 2). Le temps requis et la charge de travail associés à la préparation demeurent les principaux obstacles à l’utilisation des TIC et des pédagogiques actives (PA) par les enseignants. Près de la moitié invoque également les restrictions en termes de disponibilité du matériel technologique, alors qu’un peu plus du tiers mentionne la configuration physique des salles de classe comme obstacle à l’utilisation des TIC.

Contraintes à l'intégration

Graphique 2 : Contraintes à l’intégration des TIC et des PA en régions.

En conclusion

Considérant les résultats obtenus à une autre question portant sur la posture pédagogique des enseignants, qui révèlent que 80 % des enseignants sont plutôt ou totalement en accord avec la posture socioconstructiviste et 88 % avec la posture cognitiviste, la posture pédagogique des enseignants semble favorable à l’intégration des TIC dans un contexte de pédagogie active. Il apparaît donc que ce sont davantage les conditions d’enseignement qui présentent un obstacle. Ces constats s’avèrent particulièrement intéressants pour le développement de pratiques technopédagogiques plus innovantes en régions. Les personnes intéressées à en savoir plus peuvent suivre les activités du CÉDIT sur les réseaux sociaux et sur le site Internet (www.cedit.ca).

Vous êtes invités à partager vos réactions sur ces résultats dans la zone Commentaires.

S’abonner
Notification pour
guest

4 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Catherine Rhéaume
Catherine Rhéaume
25 février 2013 12h54

Intéressant! Le rapport dont il est question ici (qui peut être téléchargé http://www.cedit.ca/wp-content/uploads/2013/01/R_Cegeps_regions_VF.pdf) donne des indices pertinents pour répondre à certaines des questions que Nicole Perreault a posées dans sa plus récente chronique http://www.profweb.qc.ca/fr/actualites/chroniques/les-technologies-comme-objet-dapprentissage-et-comme-soutien-a-lapprentissage-des-constats-mais-aussi-des-questions/index.html.

Denis Chabot
Denis Chabot
25 février 2013 16h57

Le portrait qui se dégage de la question sur la fréquence d’utilisation des TIC en fonction des finalités suggérées s’avère d’une grande utilité pour un producteur de contenu comme le CCDMD. Ce portrait de la réalité dans les collèges ne peut que nous fournir des pistes de solution dans nos choix éditoriaux qui oscillent toujours entre les bienfaits et les contraintes des pratiques innovantes en pédagogie et en technopédagogie.
Merci beaucoup de partager ce portrait fort éclairant.

Nicole Perreault
Nicole Perreault
25 février 2013 20h01

Merci pour cette chronique qui indique que nous avons encore de beaux défis à relever pour encourager et soutenir l’intégration des TIC dans un contexte où l’étudiant est actif dans ses apprentissages. La chronique identifie des obstacles qui peuvent freiner l’intégration des TIC : comme le souligne Catherine Rhéaume, cette information contribuera effectivement à enrichir les échanges de la table ronde TIC et réussite qui aura lieu au colloque de l’AQPC en juin prochain. Question : que veut dire PA dans l’énoncé « utilisation des TIC et des PA » ? Merci encore !

Nathalie Lefebvre
Nathalie Lefebvre
25 février 2013 20h19

C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu vos réflexions et je suis très intéressée par l’écho qu’une telle chronique peut avoir dans le Réseau collégial !! Quelle belle tribune!

Nous tenterons de diffuser prochainement d’autres chroniques sur le thème.

En réponse à la question de Nicole Perreault, PA réfère à Pédagogies Actives 🙂

Bonne journée!

logo d'eductive

Plus de ressources