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12 septembre 2011

Du brocoli dans le potage

Ce texte a initialement été publié par Profweb sous licence CC BY-NC-ND 4.0 International, avant la création d’Éductive.

En tant qu’enseignant, il est tout à fait légitime de se demander quelle est la raison de la création du Centre d’innovation en formation à distance (CIFAD). Pourquoi, alors qu’il existe déjà tellement d’organismes et de réseaux voués au développement des pratiques appuyées par les technologies éducatives? Voici une petite histoire pour illustrer la place du CIFAD dans le travail de l’enseignant.

Pour l’enseignant, s’approprier une nouvelle modalité d’enseignement, souvent dans un délai très court, peut se comparer à devoir avaler une tasse de brocoli cru quotidiennement; c’est censé être bénéfique, mais ce n’est pas nécessairement quelque chose que l’on fait de bon gré. Et pourtant, l’enseignant est sans cesse en recherche de nouvelles façons d’enseigner et de motiver ses étudiants à apprendre, c’est le cas de Sophie.

Sophie a 25 ans et elle est une toute nouvelle enseignante passionnée de biologie et prône le behaviorisme. Elle enseigne à un groupe de trente étudiants bien cordés dans une classe où le grand tableau vert et la craie sont ses principaux outils de travail. Lorsqu’elle a du temps, elle essaye de trouver d’autres formules pour améliorer son cours… mais le temps lui manque souvent!

Sophie a 35 ans et est maintenant cognitiviste. Elle enseigne à son groupe de quinze étudiants et utilise maintenant le projecteur branché à un ordinateur pour présenter son contenu de formation qu’elle a grandement adapté avec les années. Quelques étudiants prennent des notes avec leur ordinateur portatif. Avec le soutien d’un collègue, elle utilise Internet pour la recherche, sans toutefois avoir délaissé sa bibliothèque de références.

Sophie a 45 ans, elle entre dans sa classe qui s’est vidée avec les années. Paradoxalement, elle est devenue socioconstructiviste. Les dix étudiants de ce groupe sont dispersés dans la grande classe et discutent entre eux avec leur téléphone tout en écoutant de la musique. Elle s’installe, ouvre son ordinateur, allume le projecteur et son tableau blanc interactif, ouvre le navigateur et se connecte à son environnement d’apprentissage, tout en prenant le temps de saluer au passage, les dix étudiants distants auxquels elle transmettra ses connaissances à travers une classe virtuelle. Avec le soutien assidu d’un spécialiste en intégration des TIC, Sophie enseigne toujours la biologie.

Aujourd’hui, Sophie fait partie de l’équipe de spécialistes du CIFAD et expérimente des approches pédagogiques soutenues par le télé-enseignement pour regrouper des étudiants situés dans l’archipel madelinot et tout autour de la péninsule gaspésienne dans un même environnement d’apprentissage.

D’ici quinze ans, Sophie sera sur le point de prendre sa retraite. Elle aura traversé les approches et les paradigmes pédagogiques comme elle aura traversé quelques réformes. Elle aura connu le tableau vert, le projecteur avec acétate, la télévision et le lecteur VHS, l’ordinateur, Internet, le tableau blanc interactif, la classe virtuelle, le télé-enseignement et peut-être même réaliser un rêve…Avec les collaborateurs du CIFAD, elle pourrait avoir participé au développement d’un environnement immersif où les étudiants de son successeur auraient la chance de participer à l’étude des ossements exposés dans les galeries de paléontologie et d’anatomie comparée du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris!

Tout comme le brocoli, les technologies auront parfois été rebutantes pour Sophie, certaines auront été difficiles à se mettre sous la dent pédagogique. Aidée de ses pairs et des ressources comme le CIFAD, Sophie aura fait de sa carrière un potage bien assaisonné, avec d’autres ingrédients plus sucrés comme la collaboration, le soutien pédagogique et la reconnaissance, le brocoli prend soudainement un autre goût, celui du dépassement. En cours de route, le CIFAD aura été pour Sophie un incubateur d’idées et manière bien personnelle de laisser sa trace pédagogique.

Alors, pourquoi la création du CIFAD? Pour permettre au Cégep de Matane et au Cégep de Gaspé de collaborer à des activités de recherche et de développement et de mettre en place un incubateur d’idées stimulant la rencontre des passionnés du domaine afin de trouver des solutions novatrices aux problématiques de formation.

Le site Web du CIFAD est en construction, écrivez-nous à l’adresse courriel suivante: information@cifad.ca pour vous inscrire et être les premiers à le visiter!

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