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20 octobre 2009

Comment porter un regard réflexif sur sa pratique

On le répète souvent mais c’est essentiel de le dire : sans ses partenaires, Profweb ne pourrait exister.

En ce début d’année, une production émanant de l’ARC a particulièrement attiré notre attention : une grille d’analyse d’une activité pédagogique concoctée par Christian Barrette qui, dans le cadre d’une métasynthèse réalisée pour le compte de l’ARC, a été en mesure de dégager des conditions qui font en sorte que l’utilisation des TIC est avantageuse.

Cela vous intrigue? Vous n’êtes pas convaincu? Voici un bref résumé de ces conditions qui sont davantage explicites dans cette grille.

S’assurer de la motivation du personnel enseignant concerné

L’usage des TIC n’est pas une fin en soi et n’aurait aucun avantage à être imposé. L’enseignant doit y voir des retombées concrètes pour ses élèves; constater une amélioration de sa tâche et se sentir compétent d’un point de vue pédagogique et technologique.

Intégrer harmonieusement la technologie dans le cours, et mieux encore dans le programme d’études

Ici, la cohérence est à l’honneur puisque l’activité TIC doit être en adéquation avec l’objectif, l’intervention pédagogique et l’évaluation. Si on s’assure, en plus, d’une approche programme et d’un lien explicite avec le profil de sortie, c’est encore mieux. Un beau défi, n’est-ce pas?

Harmoniser le choix technologique avec les visées éducatives…

On entre ici au cœur de l’action pédagogique. Certains diront qu’il vaut mieux être constructiviste, que béhavioriste mais la recherche démontre que les TIC gagnent à être utilisées, à certaines conditions, selon que l’on vise :

  • la transmission de contenu, l’enseignant étant alors didacticien et l’élève proactif, il faut s’assurer de la motivation des élèves et viser l’apprentissage de performances ou un entraînement. Dans ce cas, les dispositifs technopédagogiques (ensemble de moyens d’enseignement intégrant les TIC qui sont mis en œuvre dans un but pédagogique) mériteront d’être différenciés et adaptatifs de manière à permettre à chaque élève de progresser à son rythme, expérimentant à la fois défis et succès. Dans ces cas, ils seront surtout exploités individuellement, en classe ou au laboratoire.
  • la maîtrise consciente d’habiletés cognitives (questionner, synthétiser, analyser, juger, raisonner…), l’enseignant étant alors facilitateur et l’élève proactif, les dispositifs technopédagogiques devront solliciter, chez l’élève, la métacognition, la réflexion sur ses méthodes de travail et sur son apprentissage. Ces activités sont vécues d’abord individuellement en classe ou au laboratoire, mais également en dehors de ces lieux.
  • la coconstruction de connaissances socialement significatives, l’enseignant étant animateur et l’élève interactif, on doit favoriser l’apprentissage collaboratif, donner accès à diverses ressources ainsi qu’à des spécialistes ou des mentors et étendre les activités collectives en dehors de la classe ou du laboratoire.

Assurer des conditions organisationnelles favorables au déroulement de l’activité

L’investissement au niveau technologique aura davantage de retombées s’il est assorti d’un plan institutionnel d’intégration pédagogique des TIC qui assure la disponibilité des ressources matérielles nécessaires et l’engagement d’un conseiller pédagogique dédié, pour une portion significative de sa tâche, au dossier des TIC. On doit ici se soucier des habiletés des usagers (enseignants et élèves) et leur offrir formation et soutien au niveau technique, mais également pédagogique.

Réduire les disparités socioculturelles entre leurs usagers

Il s’agit ici d’utiliser les technologies dans la perspective de réduire l’écart entre les élèves et les enseignants au regard de l’utilisation des technologies, tout en amenant les élèves à faire un usage citoyen responsable des technologies.

Voilà donc les conditions qui, selon la recherche, font en sorte que les technologies constituent une valeur ajoutée à l’enseignement et à l’apprentissage. Pour l’équipe de Profweb, il est essentiel d’appuyer l’utilisation des TIC sur les intentions pédagogiques. Si l’utilisation des TIC n’apporte pas une réponse à une problématique pédagogique, il faut chercher la réponse ailleurs.

Partagez-vous notre point de vue? Avez-vous déjà constaté l’impact de l’une ou l’autre de ces conditions? D’autres conditions mériteraient-elles d’être considérées? N’hésitez pas à nous en faire part en nous laissant un commentaire.

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Joël Avenel
Joël Avenel
22 octobre 2009 16h53

Je me retrouve dans vos grandes lignes. En effet, au CQFA, nous avons développé un programme de formation des enseignants en réponse à leur besoin et le plus possible à la carte. Il est dans ma charge actuelle d’assurer un soutien TIC dans l’appropriation individuelle des outils TIC disponibles à l’identique dans chacun des bureaux de nos enseignants.
En plus, nous utilisons en parallèle pour donner la formation, une plateforme virtuelle (Connect Pro) pour dynamiser cette formation et rendre les enseignants indépendants d’un lieu de rencontre et dans un lieu qui leur est personnel donc où il se sente bien. De plus, il s’habitue à la pratique en classe virtuelle. Les objectifs sont d’abord d’ordre didactique mais plusieurs voient déjà des transferts possibles dans leur pratique quotidienne d’enseignant.
Cordialement
Joël Avenel