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8 décembre 2014

Google Hangouts en direct : Dans les coulisses d’un labo VTÉ

Avez-vous pensé utiliser les fonctionnalités de Google Hangouts en direct?  L’envie d’explorer les fonctionnalités de cet outil titillait l’équipe de la Vitrine technologie-éducation (VTÉ) depuis quelques mois déjà. Le vaste intérêt suscité par le concept des badges numériques nous a fourni le prétexte pour sortir des sentiers battus et pour découvrir les possibilités et explorer les limites de cet outil dans le contexte d’un laboratoire.

Dans cet article, il ne sera pas simplement question de Google Hangouts, bon nombre d’entre vous connaissent déjà les conversations vidéos. Pour l’instant, je ne traiterai pas de la plateforme Google Apps for Education, puisqu’elle fera l’objet d’un prochain laboratoire de la VTÉ.

Mais de quoi s’agit-il alors? Il s’agit de l’utilisation d’un compte Google+ grand public pour diffuser une conversation en direct à la fois sur le compte Google+, sur la chaine YouTube et, par ricochet, sur le web de la VTÉ. Une première!

Dans le cadre d’un laboratoire de la VTÉ, nous visons à mettre en présence des chercheurs de différentes universités du monde entier ; des praticiens (enseignants, conseillers pédagogiques), principalement du milieu collégial, et  des fournisseurs de solutions à la fois du secteur public (Cégep à distance dans cet exemple) et du privé (ici Mozilla/Open Badges) au fil de séances en ligne d’une heure trente que nous appelons des étapes.

Présentation des trois étapes du laboratoire

Jusqu’à présent, les étapes d’un laboratoire de la VTÉ se déroulaient sur une plateforme de visioconférence telle qu’Adobe Connect et parfois VIA.

Après quelques tests généraux, la décision était prise. Le défi était lancé ! Tout comme l’invitation aux trois ordres du réseau de l’éducation du Québec, puisqu’entre autres avantages, cette solution ne nous imposait aucune limitation quant aux nombres de participants. Enfin, le pensions-nous…

Quelques leçons à tirer

Premier enseignement

Alors que nous étions excités à l’idée de diffuser notre laboratoire en direct sur YouTube, il nous aura fallu moins de cinq minutes pour nous rendre compte que contrairement à un environnement spécialisé, l’outil Google Hangouts en direct n’établit aucune hiérarchie entre les participants : ils disposent tous des mêmes privilèges d’administration, incluant celui d’ajouter des cheveux de paille et des nez de clown à leurs collègues avec l’application « Special Effects ». Autant vous dire que cela a calmé notre enthousiasme. En effet, je vous laisse imaginer ce que vos étudiants pourraient faire d’une telle opportunité!

Cette observation nous a conduits à restreindre l’accès à la vidéo aux seuls panélistes, de façon à éviter tout éventuel dérapage en direct. Par la suite, il nous a fallu identifier le moyen d’assurer l’interaction entre les panélistes et les participants. Une première idée a été d’utiliser le volet « Comment Tracker » de l’application « Hangout Toolbox » intégrée à Google Hangouts. Bien que cette fonction permette d’établir un lien entre les éventuels commentaires des utilisateurs directement sur YouTube avec la fenêtre Google Hangouts en direct des panélistes, nous avons vite abandonné cette idée, car elle ne permettait pas de tout centraliser sur le site web de la VTÉ.

Exemple d’intégration de l’enregistrement vidéo de l’étape 2.

Deuxième enseignement

C’est ce qui nous a incités à considérer la mise en place d’un document collaboratif partagé par le biais d’un Google Docs intégré dans la page de chacune des trois étapes du laboratoire. Cette nouvelle façon d’interagir est devenue un spectacle en soi, une véritable fourmilière où se cristallisent la description des enjeux, les interrogations et les réponses entre les panélistes et les participants. La preuve : la co-construction de nombreuses pages de commentaires, d’annonces et de réactions avant, pendant et après chaque étape, de la part de la centaine de participants qui pouvait suivre les échanges en dehors des heures de diffusion en direct. D’ici à ce que le compte rendu du laboratoire soit en ligne, vous pouvez consulter les notes des participants lors de la séance 1, de la séance 2 et de la séance 3. À noter cependant qu’avec la centaine d’inscriptions francophones, nous avons rapidement rencontré une limitation quant au nombre maximal de personnes (50) capables d’éditer et de consulter simultanément le document collaboratif. Il est bon de le savoir si vous enseignez à un grand nombre d’étudiants simultanément.

Exemple d’intégration vidéo depuis YouTube d’un évènement à venir.

Troisième enseignement

Globalement, je trouve l’environnement instable. En effet, lors du premier laboratoire, le bouton de mise en ligne a tout simplement disparu. Lorsqu’une vingtaine de personnes attendent le début de l’activité en face de vous et que 80 autres vous attendent en ligne, c’est extrêmement dérangeant (à titre personnel), surtout quand on pense en même temps à l’impact catastrophique que cela aurait pu avoir sur la VTÉ! Bref, je sais maintenant qu’il est possible de contourner ce problème – que je ne suis d’ailleurs pas le seul à avoir rencontré – en effectuant la mise en ondes depuis la chaine YouTube.

Exemple de document collaboratif (Google Docs) de l’étape 3.

Quatrième enseignement

L’environnement évolue rapidement au gré des ajouts, des modifications et des suppressions de fonctionnalités dictées par l’éditeur. Il est donc possible qu’un outil soit modifié ultérieurement ou carrément retiré au moment de la diffusion dans votre session. Cela peut avoir un impact significatif sur le déroulement de votre scénario pédagogique si votre activité a été programmée tôt en début de session, par exemple.

Cinquième enseignement

Cette nouvelle façon de procéder a généré des questionnements de la part de certains utilisateurs habitués à une approche plus conventionnelle. Il ne faut donc pas négliger l’importance de la communication afin de contrer le poids des habitudes de certains utilisateurs, qui pourraient chercher à joindre les panélistes comme ils l’auraient fait dans un environnement traditionnel (Adobe Connect, VIA, etc.).

Les vidéos des étapes du laboratoire sont aussi, automatiquement, disponibles sur YouTube.

Enfin, je ne voudrais pas passer pas sous silence l’avantage d’avoir une vidéo YouTube disponible immédiatement après chaque étape. D’autant plus que cette vidéo est éditable directement en ligne avec les outils de montage intégrés (en anglais seulement) à YouTube. Il s’agit d’un avantage important qui permet aux personnes qui n’ont pu participer en direct de suivre les débats à postériori tout en contribuant au document collaboratif par la suite.

Si vous souhaitez en savoir plus et constater par vous-mêmes à quoi ressemble la programmation d’un évènement Google Hangouts en direct, je vous invite à consulter la page web de l’ultime étape du laboratoire sur les badges numériques.

Et vous? Quels usages pédagogiques faites-vous de la visioconférence ? N’hésitez pas à enrichir et commenter.

À propos de l'auteur

Christophe Reverd

Chargé de cours en gouvernance des technologies de l’information (TI) à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.

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Christophe Reverd
Christophe Reverd
10 décembre 2014 16h37

Bonjour,

Toujours depuis les coulisses du laboratoire, voici un l’enseignement du jour 😉

Si vous envoyez une invitation à un Google Hangouts par courriel, je vous suggère de porter une attention toute particulière au début et la fin du lien que vous partagez. En effet, certains logiciels de courriel le tronquent en ne reconnaissant pas certains caractères comme le signe « = » par exemple.

Merci à mon collègue Alexandre Enkerli pour l’avoir repéré.

Alexandre Enkerli
Alexandre Enkerli
22 décembre 2014 14h45

Un grand avantage de cette approche, c’est de pouvoir diffuser en direct sur YouTube (et de conserver l’enregistrement par la suite). Si une activité proposée s’adresse à un auditoire très large, le jeu en vaut la chandelle. Mais pour un groupe relativement restreint (mais dépassant le nombre d’invités sur Hangout), l’interaction est limitée.
L’effet est un peu celui des activités du type «bocal à poisson» (“fishbowl”), en classe: un petit groupe d’acteurs au centre, des observateurs autour.
http://paix.caritas.org/index.php/4ème_Module_–_Transformer_la_confrontation_en_coopération
http://www.learner.org/workshops/tml/workshop3/teaching2.html
La dynamique établie entre les acteurs est bien intéressante. Le «produit» de leur interaction peut être très utile. Dans le cas de nos laboratoires, les documents collaboratifs réalisés constituent une trace de l’«intelligence collective». Mais ce genre de méthode ne convient pas à tous et il peut être utile de faire intervenir des «observateurs», à l’occasion.

Marc-André Laflamme
Marc-André Laflamme
7 janvier 2015 18h34

Merci pour ce commentaire enrichissant! Y-a-t-il eu des expérimentations où les observateurs arrivaient à interagir de façon dynamique et satisfaisante?