L’idée de sortir de votre classe pour enseigner en plein air vous charme, mais vous ne savez pas exactement comment cela pourrait se traduire dans votre contexte d’enseignement? Découvrez les témoignages de 3 enseignantes de mathématiques, de sociologie et de biologie au Collège André-Grasset dans un épisode du balado Les balades pédagogiques enregistré par leurs conseillères pédagogiques Magalie Fournier-Plouffe et Mélanie Dulong.
Les balades pédagogiques: saison 1, épisode 2 — La pédagogie en plein air
Depuis mon entretien, en octobre 2022, avec Amanda-Emilie Côte-Boudreau, du Cégep de la Gaspésie et des Îles, je m’intéresse beaucoup aux pratiques des enseignants et des enseignantes du réseau collégial en matière de pédagogie extérieure.
J’ai été enchantée de découvrir un épisode du balado Les balades pédagogiques dans le cadre duquel les enseignantes Mylène Caza, Aurélie Quesada et Sylvie Maheu du Collège André-Grasset discutent de leurs expériences d’enseignement en plein air.
L’épisode a été enregistré à l’hiver 2021, après une année chamboulée par la pandémie de COVID-19.
Au début de l’épisode, les animatrices Magalie Fournier-Plouffe et Mélanie Dulong font la distinction entre 2 types de pédagogie extérieure:
- Enseigner à l’extérieur sans nécessairement faire référence à la nature ou à l’environnement avoisinant dans son enseignement. On va à l’extérieur pour se ressourcer ou changer d’air, mais pas pour étudier la nature comme telle. Par exemple, on sort au grand air pour:
- faire une période de lecture
- donner un cours magistral sur n’importe quel sujet
- etc.
- Se rendre à l’extérieur en ayant comme objectif d’utiliser l’environnement comme ressource pédagogique. On sort des murs du collège pour:
- tourner une vidéo pour travailler les choix esthétiques relatifs au tournage en plein air
- faire la critique d’une oeuvre littéraire qui se déroule dans le lieu où l’on est
- faire une visite guidée historique ou sociologique d’un quartier
Les 2 derniers exemples donnés par Magalie m’ont rappelé le récit d’Alex Duchesne, qui utilise une balade dans le Vieux-Québec pour enseigner la littérature québécoise.
Le témoignage de Mylène Caza, enseignante de mathématiques
Mylène Caza enseigne les mathématiques. Elle a donné plusieurs séances de cours à l’extérieur.
Par exemple, dans un cours sur les paraboles, elle a exploité le talent de 2 étudiants de son groupe qui étaient membres de l’équipe de football du collège. Elle leur a demandé de lancer le ballon et a mesuré la longueur et la hauteur du lancer. Le groupe s’est déplacé dans les gradins de la classe extérieure du collège, où il y a un tableau. Mylène a pu calculer avec le groupe l’équation de la parabole représentant la trajectoire du ballon.
Pour une autre séance de cours, Mylène Caza a réutilisé des questions qu’elle utilisait les années antérieures dans un quiz de révision en vue d’un examen. Elle a imprimé les questions, a plié les feuilles en forme d’avion et les a cachées un peu partout sur le terrain du collège. En équipe de 2, les étudiants et les étudiantes devaient chercher les feuilles, répondre aux questions et revenir voir Mylène pour valider leurs solutions. Selon Mylène, les élèves ont davantage participé à cette variante de l’activité que par le passé, quand elle prenait la forme d’un quiz plus traditionnel en classe.
Le témoignage d’Aurélie Quesada, enseignante de sociologie
Aurélie Quesada a construit 6 ateliers pour les élèves du programme Sciences humainesPLUS du Collège André-Grasset. Seulement 4 se sont finalement déroulés à l’extérieur à l’automne 2020: 1 a eu lieu à l’intérieur pour cause de pluie, et 1 autre, le dernier, a eu lieu à distance sur Zoom étant donné que le Collège André-Grasset était passé en zone rouge pendant la pandémie.
Les ateliers misaient sur des discussions en grand groupe. Au début de la session d’automne 2020, le temps était clément et les élèves et l’enseignante ont trouvé l’expérience très agréable.
Pour Aurélie Quesada, être à l’extérieur a l’avantage de faciliter la concentration, ce qui est très bienvenu alors que de plus en plus de jeunes ont un trouble de concentration diagnostiqué. (Mélanie a ajouté que c’était également un bénéfice pour la concentration de l’enseignant ou de l’enseignante!)