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4 octobre 2016

Le « moi connecté » et quantifié : un terrain d’investigation en soi

Ce texte a initialement été publié par la Vitrine technologie-éducation sous licence CC BY-NC-SA 3.0, avant la création d’Éductive.

Article initialement publié sur le site de Profweb le 4 octobre 2016.

Surfant sur la vague estivale de l’enthousiasme pour les athlètes des Jeux olympiques, vous avez décidé de redevenir actif et de faire davantage d’activité physique. Dans ce but, vous avez peut-être acheté un bracelet ou une montre connectée afin de mesurer vos résultats et de parader en les partageant à vos amis sur les réseaux sociaux.

Sans peut-être le savoir, vous êtes devenu ce que certains appellent des quantifieurs, les adeptes du « moi connecté » (ou de l’automesure), dont le site Quantified Self produit par Gary Wolf et Kevin Kelly, éditeurs du magazine Wired, illustre l’idée maîtresse.

« Connais-toi toi-même »

L’idée n’est pas nouvelle, mais la démocratisation de la technologie en a développé les possibilités. Finis les journaux intimes, on utilise aujourd’hui les données produites par des capteurs et autres objets connectés pour prendre la mesure de soi.

Tels les héritiers de Socrate, les adaptes de la quantification personnelle partent en quête de l’explication absolue à la suite de l’analyse de leurs données en consignant leurs comportements et en tentant ainsi de corréler certains d’entre eux.

C’est ainsi que dans les années 70, un chercheur canadien appelé Steve Mann a inventé une nouvelle discipline, le Wearable Computing, lors d’un projet de recherche du MIT*, qui consistait à porter une sorte de casque muni d’antennes et d’une caméra. Par la suite, Gordon Bell, un chercheur du MIT puis du laboratoire Microsoft Research, a porté de 1998 à 2007 une SenseCam, une caméra conçue pour prendre une photo toutes les 60 secondes ou lorsqu’elle détecte une présence humaine. En 2006, son projet MyLifeBits a permis de découvrir des pans complets de sa vie dans une base de données.

Encore plus près de nous, après avoir lancé l’application Reporter (iOS), Nicholas Feltron a rempli pendant près de 10 ans un tableau de bord artistique sous forme de rapport annuel dont la dernière version a été publiée en 2014.

Réflexion sur le sujet

Aujourd’hui, il suffit d’un cellulaire intelligent et d’une application telle que Google Fit ou Apple Santé pour amorcer la comptabilisation de vos pas, et cela, de façon automatique.

La question qui se pose dorénavant est de savoir s’il est vraiment possible de réduire sa vie à un tableau de bord constitué de données quantitatives comme le nombre moyen de pas quotidiens, le nombre de palpitations cardiaques au repos ou encore, le nombre de minutes de sommeil profond.

Par ailleurs, certains rappellent que seul ce qui est mesuré peut-être amélioré.

La question est ouverte…

Cet automne, la Vitrine technologie-éducation (VTÉ) se plonge dans l’univers des technologies sportives dans une série d’articles. Nous aimerions connaître vos limites. Jusqu’où seriez-vous prêts à aller ?

N’hésitez pas à commenter ci-dessous et à suivre la page Facebook de la Vitrine technologie-éducation (VTÉ).

*Massachusetts institute of Technology

Références utiles :

À propos de l'auteur

Christophe Reverd

Chargé de cours en gouvernance des technologies de l’information (TI) à l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke.

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