Objectif 2.3 - Représenter visuellement l’information

L’étudiant se représente l’information afin qu’elle prenne forme dans son esprit. Il exprime des idées de façon graphique ou visuelle.

L’opération consiste à représenter ce qui est utile, pertinent et important en fonction d’une question de recherche ou d’une hypothèse. Elle vise également à acquérir une vue d’ensemble des notions et à organiser ses connaissances afin de faciliter la mémorisation et la compréhension d’un sujet.

Chaque représentation visuelle est unique, car elle illustre la compréhension qu’a l’étudiant des concepts ainsi que les relations qu’il établit entre les différents éléments.

Cette activité mentale demande de l’entraînement. Représenter visuellement l’information n’est pas une habileté naturelle pour tous les individus. En effet, «l’intelligence spatiale permet à la personne d’utiliser des capacités intellectuelles spécifiques pour avoir mentalement une représentation spatiale du monde» (Wikipédia, Théorie des intelligences multiples). Plus l’étudiant s’exerce, plus la démarche devient facile.  Cette technique a tout avantage à être explorée et développée.

Pour développer cet objectif et obtenir une rétroaction, l’étudiant peut présenter à son enseignant :

• une liste des éléments d’information retenus et en expliquer brièvement l’organisation générale;
• la justification de ses choix (type de représentation et outil).

Pour démontrer la maîtrise de cet objectif, l’étudiant doit être en mesure :

• de réaliser l’agencement adéquat des éléments d’information;
• de choisir le bon type de représentation visuelle et le bon outil;
• d’exploiter les fonctionnalités de l’outil choisi pour produire une représentation visuelle répondant aux critères de qualité énoncés par l’enseignant.

L’utilisation d’une procédure propre au type de représentation choisi est particulièrement utile pour soutenir l’étudiant dans l’apprentissage de cet objectif.

L’enseignant ne doit pas présupposer que l’étudiant est en mesure de créer seul une telle représentation la première fois qu’il est en contact avec cette technique. Il a tout intérêt à l’accompagner dans cette démarche en lui donnant des consignes et des exemples. Cette étape est importante afin d’amener l’étudiant à réinvestir ce type de représentation dans d’autres contextes ou d’autres travaux.

Puisque les types de représentation sont très variés, les outils le sont tout autant. Notons que les types de représentation possibles et les outils potentiels sont majoritairement pertinents et utiles pour toutes les disciplines (outils de dessin, mode plan, tableaux, cartes conceptuelles, etc.). Il existe toutefois un certain niveau de spécialisation pour certains domaines d’études. Par exemple, faire un schéma est pertinent pour toute discipline, toutefois on retrouve des variantes disciplinaires comme l’organigramme, le sociogramme, le génogramme, etc. Aussi, les différences disciplinaires se remarquent par les symboles et les objets utilisés dans les représentations visuelles. Par exemple, un plan d’aménagement d’usine présentera des matériaux, des prises électriques et de la machinerie, alors que le plan d’aménagement d’un service de garde présentera des objets tels que du mobilier, des jouets, etc.

La démarche permettant de se représenter l’information est analogue pour tous les domaines, que l’on étudie en Arts plastiques, en Sciences de la nature ou en Techniques de travail social (Perreault, 2014).

Voici quelques exemples d’applications concrètes de cet objectif :

• Au Tremplin-DEC, préparer et réaliser un exposé oral à l’aide d’une carte conceptuelle en faisant la synthèse de ses connaissances du programme selon un thème donné;
• En histoire, concevoir une ligne de temps composée de dates, de faits et de photos de personnages politiques pour dresser le portrait de l’évolution de la démocratie;
• En gestion de commerces, produire un organigramme hiérarchique pour analyser la structure d’une entreprise;
• En éducation spécialisée, produire un génogramme pour analyser les faits marquants et les liens affectifs d’une famille;
• En littérature, générer un nuage de mots pour imager le degré d’importance des thèmes d’un texte;
• En psychologie, représenter sous forme de schéma de concepts ou de carte mentale l’information préalablement trouvée, analysée et structurée à propos de la distinction entre le conditionnement classique et le conditionnement opérant.

Cette étape vise d’abord à identifier les éléments d’information les plus significatifs parmi tous ceux ayant été fournis, dégagés ou générés lors d’une étape précédente. L’étudiant filtre ensuite ces éléments pour établir un regroupement porteur de sens. Puis, il sélectionne les éléments clés à conserver dans sa représentation finale. Il établit finalement un agencement possible des éléments retenus de manière logique.

Les choix de l’étudiant durant cette opération dépendent de la quantité et de la nature des éléments d’information à représenter ainsi que des liens qui les unissent. Ils dépendent également de l’objectif à atteindre et de l’angle qu’il souhaite donner à sa propre interprétation. Cette étape se solde par une conception plus claire et plus fine du sujet traité et elle influence grandement la sélection du type de représentation et de l’outil utilisé.

L’atteinte de cet objectif se démontre par :

• la pertinence de tous les éléments d’information;
• la présence de tous les éléments d’information importants;
• l’ordre cohérent des éléments d’information principaux et secondaires;
• le regroupement pertinent des éléments d’information.

L’étudiant choisit le type de représentation le mieux adapté au projet ou au travail à réaliser  en fonction de la nature des éléments d’information à représenter (concepts, idées, faits, observations ou données) et de la signification qu’il souhaite leur donner.

Il existe une grande variété de représentations visuelles possibles :

• Tableau;
• Carte conceptuelle ou schéma/réseau de concepts;
• Carte heuristique ou carte mentale;
• Liste hiérarchique;
• Graphique;
• Organigramme, sociogramme;
• génogramme;
• Ligne du temps;
• Arbre décisionnel;
• Mur d’idées;
• Fiche de lecture;
• Nuage de mots;
• Plan de concepts;
• etc.

Chaque type de représentation possède des caractéristiques qui lui sont propres. Il est donc adapté à un objectif particulier. On peut vouloir illustrer l’information en fonction d’un ou de plusieurs des angles suivants : classification, comparaison, hiérarchie, fréquence, séquence, décision, proportions, relations ou liens, etc.

Chaque type de représentation visuelle peut être réalisée à l’aide d’un certain nombre d’outils. L’étudiant choisit l’application logicielle appropriée en fonction des choix possibles et de différentes contraintes de l’enseignant ou de l’établissement (exigences, disponibilité, fonctionnalités, etc.)

L’étudiant est en mesure d’expliquer ses choix. Ceux-ci sont basés sur des faits (caractéristiques, critères, contraintes, etc.). On observe chez lui une sélection pertinente et cohérente du type de représentation et de l’outil.

En début de programme, le type de représentation ainsi que l’outil sont souvent déterminés par l’enseignant. Mais avec le temps, les consignes et les travaux évoluent. En produisant une variété de représentations visuelles, il développe graduellement son autonomie et sa capacité à transférer ses connaissances dans différents contextes et à faire ses propres choix.

La variété d’outils permettant de produire des représentations visuelles est impressionnante. En voici un aperçu :

• Outils de dessin, créateurs de schémas et mode plan à même les traitements de texte et les outils de présentation (comme dans Word et PowerPoint et leurs équivalents chez Google, Apple et LibreOffice);
• Outils de dessin spécialisés (comme Visio, LucidChart, Draw, Google Draw et Inkscape);
• Cartes conceptuelles, schémas de concepts, cartes heuristiques et autres variantes (comme CmapTools, VUE, Inspiration et Freemind);
• Nuage de mots (comme Wordle).

Certains outils permettent la réalisation de la représentation visuelle en mode collaboratif. Cette caractéristique peut être déterminante dans le choix de l’outil dans le cadre de travaux d’équipe. En voici quelques exemples :

• Les versions en ligne des outils bureautiques de Microsoft (sous Office 365);
• La série d’outils de production de Google (Docs, Sheets, Draw, Slides, etc.) et divers outils tiers intégrés à la plateforme;

Un bon nombre d’outils de dessin ou de production de schémas variés (comme CmapTools, RealTime Board, MindMeister, Popplet, etc.).

Voici quelques illustrations de représentations visuelles utilisées en fonction de leurs caractéristiques :

• Un tableau facilite le classement et la comparaison d’éléments d’information – les logiciels de traitement de texte et les tableurs permettent d’ailleurs de réaliser des tableaux complexes, favorisant la gestion de données diverses;
• Un schéma de concepts ou une carte mentale permettent de mettre l’emphase sur la hiérarchie ou les liens entre les éléments d’information;
• Une ligne du temps permet de faire ressortir … la notion de temps;
• Un graphique permet de présenter clairement des résultats provenant de l’analyse de données.

Pour réaliser cette tâche, l’étudiant tient compte des caractéristiques et des règles du type de représentation sélectionné. Il tient également compte des fonctionnalités de l’outil choisi.

Voici quelques opérations que l’étudiant est susceptible de réaliser en fonction du type de représentation et de l’outil  :

• Préciser la représentation visuelle (par exemple, choisir le type de graphique le plus approprié pour présenter les données en fonction de l’objectif);
• Modifier les paramètres de l’outil choisi;
• Utiliser un assistant (par exemple lors de la création d’un graphique dans un tableur);
• Saisir tous les éléments d’information à représenter visuellement ou saisir les données brutes qui permettront de représenter les éléments d’information visés;
• Créer et manipuler des formes, des symboles et des objets de tous genres;
• Organiser ou structurer les éléments d’information de manière logique en fonction des idées à exprimer;
• Appliquer des styles et modifier l’apparence (traits, couleurs, etc.) de manière significative en fonction des différentes catégories;
• Définir les relations entre les idées par des liens ou autres éléments graphiques;
• Préciser la nature des liens ou des éléments d’information   (cause? effet? action? direction?);
• Ajouter des commentaires, des images, des éléments de navigation et des liens hypertextes;
• Insérer un titre et une légende;
• etc.

On peut constater la maîtrise de cette tâche par :

• la présence des éléments clés sans abus de détails;
• la présence de tous les liens pertinents;
• une présentation claire et soignée;
• des éléments graphiques efficaces et utiles pour la compréhension et la vulgarisation des concepts.